Le retour du come-back du type au teint verdâtre, qui tel un Fantômas du BPM balance ses bombes électro sur le dance-floor, avant de disparaître dans la nuit noire et de laisser pantelants des milliers de clubbers au look de tapettes, groggy d’avoir remué des rotules pendant des heures sur une rythmique robotique dont les pires ambassadeurs se nomment Alexander Robotnick, Polygamy Boys et Bangkok Impact. Ouf ! La phrase était longue, comme ce revival eighties : déjà la cinquième compile du Dr Lektroluv, et toujours pas d’essoufflement à l’horizon. Quatorze titres plus furieux les uns que les autres, dont trois mentions spéciales décernées à feu Fad Gadget (« Lady Shave »), les inimitables Telex (« Moskow Diskow » : les deux classiques du lot) et l’irascible David Caretta (« Vicious Game », un « killer track »). Du romantisme aussi, chez Solvent et son « My Radio », très Fischerspooner… Du poumtchak bien militaire, avec Drexciya, STR et Break 3000. Verdict : la contagion continue. Le Dr prescrit à chaque malade atteint du virus eighties de rester calme et surtout de continuer à plier le genou, pour éviter que le sang ne se coagule. A l’apparition de tâches vertes, pas de panique : c’est tout à fait normal. Seul conseil : ne sortir que la nuit, et rejoindre les points de rendez-vous, aisément identifiables… Des types en singlet, portent des lunettes noires, remuent en cadence sur une musique binaire ? C’est là. Ca s’appelle « The place to be », et c’est en quarantaine. La prochaine fois, tâchez d’être plus prudent (c’est ça, de toute façon, ou le microbe garage punk : personne, en fin de compte, n’est à l’abri).