Après avoir commis deux 2 albums sous le nom de Crowsdell, deux elpees produits pas Stephen Malkmus (Pavement) et parus chez Bigcat, Wright tenta l’aventure solo. “Over the sun” constitue son quatrième album en 5 ans. L’air de rien Wright s’impose comme une artiste des plus attachantes. Récemment vue chez Rachel’s (“Systems/layers”, au cours duquel elle chante), la voir live grâce aux concerts “Les femmes s’en mêlent” des Inrocks, une chose est sûre : pas l’ombre d’une faute de goût dans son parcours. Après avoir volé la vedette à Marshall de Catpower lors de leur dernière tournée commune et tout juste avant de retrouver une autre grande dame, à savoir PJ Harvey, Wright bouscule sérieusement la donne du rock au féminin. Et du rock tout court d’ailleurs. Après avoir été le fleuron du rock noisy dans les années 90, Touch and Go semble donner un coup de projecteur sur le songwriting nuancé et sensible. Le label annonce même la couleur des années à venir : Coco Rosie par exemple (bon d’accord, moins sérieusement mais en tournée avec Blonde Redhead, autre ancien poulain de l’écurie) ou encore Nina Nastasia. Alternant les titres rocks toute guitare dehors, ceux au piano accompagné de sa voix, parfois agrémentés de cordes, Wright rejoint le cercle très fermé des grandes de l’histoire du rock (Patti Smith, Joni Mitchell, Lisa Germano, Liz Phair, Tori Amos, Kristin Hersh, PJ Harvey et Chan Marshall, bien sûr), mais se frotte également à des compositeurs comme Elliot Smith ou Nick Drake. Wright expose ses émotions comme d’autres leurs dessous de bras. Poilus, cela va de soi. Splendide ! Et à voir au festival de Dour cet été.