Je dois avouer que si cet opus n’était pas une compilation, il aurait figuré parmi mes albums de l’année. Et en bonne place ! Parce que en 17 titres, cette plaque réunit ce que Willard Grant Conspiracy a fait de meilleur au cours de ses 8 années d’existence. 17 plages issues des cinq albums studio, dont quatre du premier elpee, « 3A.M. Sunday at Fortune Otto’s to regard the end » (NDR : disque devenu aujourd’hui pratiquement introuvable), des versions alternatives, quelques raretés et une démo intitulée « Rainbirds ». Depuis 1996, la formation bostonienne a vu défiler une bonne trentaine de musiciens issus d’horizons les plus divers : Japon, Slovénie, Angleterre, Pays-Bas, Arizona, etc. Seules constantes : le chanteur compositeur Robert Fisher et le guitariste Paul Austin. Maintenant, on en arrive au plus important : le contenu. Le W.G.C. pratique ce qu’on appelle de la country alternative. Tirant parti aussi bien des six cordes acoustiques, du piano, de la mandoline, de la trompette, des boucles que du violon Dans un style musical qui rappelle tour à tour Lambchop, South San Gabriel, les Triffids, American Music Club et Ed Kuepper. Et dont les lyrics consistants explorent les coins les plus reculés de l’Amérique profonde et désabusée. Un peu à la manière d’un Dylan ou d’un Lou Reed. Et puis il y a la voix de Robert. Un baryton qui campe un hybride entre Léonard Cohen, Nick Cave et Johnny Cash. Mais en plus chaleureux. « There but for the grace of God / A short history of Willard Grant Conspiracy » : 80 minutes d’une rare beauté!