The Black Lips compte 21 ans d’existence et « In a world that’s falling » constitue son 9ème elpee. Après avoir longtemps pratiqué le garage punk, le groupe yankee (NDR : il est originaire de Dunwood, en Georgie) a décidé de passer au country punk. M’enfin, pas de stress, il reste encore des traces de garage dans son expression sonore (« Odella », notamment). Simplement, on a l’impression que, très souvent, la formation se sert des clichés country pour les interpréter à sa sauce, tout en n’oubliant d’y injecter son sens de l’humour très caractéristique.
L’opus s’ouvre par l’excellent country shuffle « Hooker Jon », un morceau qui évolue sur un tempo réminiscent de « This boots are made of walking » de Nancy Sinatra et Lee Hazlewood, et s’achève par « Live fast die slow », une sorte de chanson à boire, peut-être enregistrée au milieu d’un saloon. Le long playing recèle, bien sûr, des titres qui émargent davantage au country & western. A l’instar de « Rumbler », souligné furtivement par un harmonica, ou de l’allègre « Holding me holding you », une piste hantée par Johnny Cash. Mais en matière de punk, on retiendra surtout les chœurs plutôt que la sauvagerie ; « Dishonest man » nous replongeant plutôt dans le rock’n’roll des 50’s. Si la ballade hymnique « Get it on time » aurait pu figurer au répertoire du Velvet Underground, autre ballade, « Gentleman » véhicule des accents ‘rollingstoniens’ (NDR : pensez à « Wild horses »). Chargé de swing, « Angola rodeo » adopte une forme de glam réminiscente de T. Rex. Encore que le tout est servi dans l’esprit de la bande à Jagger/Richards. Bien enlevé, « Georgia » véhicule des accents psychédéliques. Et on en oublierait presque la présence régulière et inévitable de la pedal steel, interventions qui accentuent, bien sûr, l’aspect americana des compos.