Agé de 21 printemps Tyler Morris est chanteur et guitariste. Issu de Boston, il vient de publier son quatrième elpee solo. Ses deux premiers, il les avait gravés en 2015 et 2016, alors qu’il n’avait que 16 ans. Bien que fidèle au blues, il reconnaît volontiers son admiration pour un hard rocker comme Eddie Van Halen. Son troisième opus, "Next in line", était paru en 2017, chez Vizztone, une œuvre pour laquelle il avait reçu la collaboration du célèbre Joe Louis Walker. Les sessions de ce nouvel LP se sont déroulées à Nederland, au Texas. Lors des sessions, il a bénéficié du concours de sa section rythmique ainsi que de Lewis Stephens, le claviériste de Zito, qui se charge également de la mise en forme. Mais également d’autres musicos notoires, qui cependant enregistré depuis leur domicile. Le long playing nous réserve ainsi onze excellentes plages, dont quatre reprises.
Le surprenant "Movin' on" de Gary Moore (NDR : il figurait sur de l'album "Still got the blues") ouvre la plaque. Le tempo est nerveux. La guitare se révèle aussi présente qu’efficace. Mais la voix est loin d’être transcendante. Don Nix signe "Everybody wants to go to heaven". La nouvelle version est plus roots. L’envol à la gratte bien gras dispensé par la Gibson Les Paul demeure cependant sur la réserve. Tyler s’autorise une cover bien sentie du hit intemporel de Tony Joe White, "Polk salad Annie". Le Newyorkais Joe Louis Walker se consacre au micro, alors que Morris s’applique à la slide. Morris ne s’est pas converti au blues à l'écoute des mythiques musicos de couleur noire, mais –et il n’est pas le seul– suite à la British Invasion. Le titre maître nous replonge 40 ans en arrière. A l’époque du Free. A cause de son riff de guitare bien spécifique. Dans le même esprit, "Taken from me" nous réserve une excellente partie de gratte. "Nine to five" lorgne vers Bad Company. "Better than you" est issu de la plume de Mike Zito. Ce dernier se consacre aux cordes rythmiques et Stephens au piano roadhouse, tout au long de ce rock'n'roll que chante brillamment Amanda Fish, la citoyenne de St Louis. Une trame rythmique qui se révèle élémentaire sur "Young man's blues", une piste caractérisée par des échanges de cordes entre le jeune Tyler et l'un des seigneurs du blues, Ronnie Earl. Slow blues mélodique, "Temptation" se distingue par ses superbes envols dignes de Gary Moore...