Il aura fallu près de trois années pour que Natasha Khan revienne au-devant de la scène en publiant son cinquième opus.
Un opus semi-conceptuel narrant les errances d’un personnage fictif nommé Nikki Pink qui évolue dans un imaginaire cinématique très 80’s.
Ce qui pourrait, à tort, paraître prétentieux, voir ennuyeux. Certes, l’album nécessite une approche attentive et concentrée pour en saisir toutes les subtiles nuances, mais une écoute distraite en révèle déjà le potentiel.
Devenue totalement indépendante, l’artiste aux commandes dirige notre écoute par le biais de sonorités synthétiques froides et sombres et prend possession de son propre univers qu’elle nous renvoie en miroir.
À l’auditeur d’alors plonger et se laisser conter.
Prolifique malgré un relatif hiatus médiatique, l’Américaine, longtemps comparée à Kate Bush, laisse libre cours à ses visions, s’émancipe de toutes obligation contractuelle et délivre son album le plus mûr et le plus abouti.
Les dernières notes de « Mountain », dernier titre de l’œuvre, se font d’ailleurs écho de la majesté qui émane de ce beau et grand disque appelé à être, non pas un classique, mais sobrement une pièce majeure dans la discographie d’une artiste hors norme.
Hors des sentiers battus, Bat For Lashes trace le sillon de ces femmes fortes qui écrivent l’histoire à leur manière.