En 1969, Bill Fay grave son premier elpee. Il est éponyme. Il publie son deuxième opus, l’année suivante, « Time of the Last Persecution », deux disques qui passent totalement inaperçus. En 2004, le label anglais Wooden Hill exhume une série de maquettes enregistrées entre 1966 et 1970, sur un LP intitulé « From the Bottom of an Old Grandfather Clock ». Mais ce n’est qu’en 2009, grâce à la sortie de l’excellent « Life is people », que le songwriter est enfin reconnu pour son talent. Cette œuvre est double. Le premier disque est une compile réunissant d’ancien titres, le deuxième propose de nouvelles compos, enregistrées par le Londonien au sein de son propre studio ‘at home’…
Agé aujourd’hui de 76 ans, Bill est considéré comme un artiste de référence, au même titre que Léonard Cohen, Bob Dylan ou Ray Davies. Et lorsqu’on prend la peine d’écouter son œuvre, on comprend mieux pourquoi. Fay a un don unique pour torcher des ballades à vous flanquer des frissons partout…
« Countless Branches » constitue son tout nouvel opus. Bonne idée, l’Anglais a abandonné les autoportraits qui habillaient les pochettes de ces albums précédents. Une nouvelle fois, Bill Fay y démontre l’étendue de son talent d’écriture. A travers 10 morceaux dispensés en une petite demi-heure, il va droit au but et ne s’attarde jamais à masquer ses mélodies sous des tonnes d’arrangements. Sur la majorité des titres, sa voix, sa guitare et/ou son piano suffit à vous enchanter. Baignant au sein d’un climat empreint de mélancolie douce, ce long playing nous réserve, en outre, des titres imparables tels que « Your Little Face », « Times Going Somewhere » ou « Filled With Wonder Once Again ».
Touché par la grâce et la maturité, Bill Fay mérite manifestement cette reconnaissance, qu’il a si longtemps attendue…