Et si ce dernier album en date était le plus beau, le plus abouti, le plus simplement magnifique enfant de la discographie de Tindersticks ?
Introduit par un piano dernièrement acquis par Stuart Staples et installé dans un studio où le groupe s’est retrouvé pour enregistrer live en cinq jours, ce nouveau joyau d’une carrière qui n’en manque pas, « No Treasure But Hope » écrit la bande son idéale pour ces moments de vie baignés de nostalgie mais tournés vers l’avenir.
« For The Beauty », titre éclaireur en ces terres brumeuses traversées de pans de lumières salvateurs, déploie son orchestration avec grâce et majesté mais sans grandiloquence ; exactement ce que le groupe fait le mieux depuis ses débuts, en 1991.
Une retenue qui lui sied bien, une modestie qui lui colle à la peau.
Flirtant avec la perfection à plus d’une reprise, berçant et chérissant nos sens sans flagornerie (« Pinky In the Day Light »), libérant la suavité de nos pensées paresseuses (« Take Care In Your Dreams ») ou générant un motif hypnotique dans lequel quelques cordes viennent se faire l’écho de quelques fantômes dissimulés dans le fond de nos mémoires (« See My Girls »), ce nouvel opus d’un des groupes majeurs de la scène musicale apporte la preuve que le temps n’a pas d’emprise sur le génie.
Ponctué d’arrangements somptueux, l’album est conduit comme un navire par la voix de son leader, égrainant les mots tels des balises, évitant les écueils et accostant sur des terres chargées de promesses, aussi belles que vaines.
Reflet d’un plaisir retrouvé bien que jamais perdu, celui de jouer ensemble, au diapason de ses sensations, Tindersticks nous offre donc non pas un éphémère présent, mais l’immortalité de l’espoir.
Poignant !