Eric D.Johnson, Anaïs Mitchell et Josh Kaufman. Ces trois noms ne vous disent certainement pas grand-chose. Pourtant, de l’autre côté de l’Atlantique, Bonny Light Horseman est considéré comme un ‘supergroupe’. Il est vrai qu’en cherchant un peu on se rend compte que les musiciens ont un sacré background. E. Johnson est le leader de la formation indie-folk Fruit Bats. Il a notamment collaboré avec The Shins, Vetiver ou encore Califone. J. Kaufman a participé à des sessions d’enregistrement pour Josh Ritter, The National et War on Drugs. Enfin, A. Mitchell est une songwritrice de folk/country dont le nom est parfois cité aux côtés de Bob Dylan, Leonard Cohen ou Gillian Welch (rien que ça !!!).
C’est à l’occasion d’une invitation lancée, au sein d’une résidence d’artistes, à Berlin, par Justin Vernon (Bon Iver) et d’Aaron Dressner (The National), que les trois musiciens décident de travailler ensemble. C’est d’ailleurs sur leur label 37d03d que cet album est paru. Outre l’un des frangins Dressner et Justin Vernon, Lisa Hannigan et Kate Stables au banjo (This Is The Kit) figurent également parmi les nombreux invités.
Sans surprise, cet elpee baigne dans le folk et la country. Un disque réunissant essentiellement des reprises de classiques du style, de morceaux qui figurent dans le répertoire de Fruit Bats et de titres méconnus. Et si à premier abord, cette musique semble simple, lorsqu’on s’y attarde, on se rend compte qu’elle est bien plus complexe et subtile qu’on ne pouvait l’imaginer. Mais ce qui séduit le plus, ce sont les splendides harmonies vocales et la voix vibrante d’Anaïs Mitchell. Et le titre maître éponyme, « The Roving » ou encore « Bright Morning Star » chanté a cappella, en compagnie de Justin Vernon, en sont les plus belles illustrations.
Dans l’univers du folk, cet opus est certainement un des meilleurs de l’année 2020. Espérons que le projet perdure et que le trio nous réserve encore des compos de cette qualité…