Les circonstances extrêmement difficiles de la période qui a précédé la parution de cet elpee (bouleversements personnels, maladie de Lyme pour Massey et grave accident de voiture pour ses parents, une semaine avant la pandémie) ont véritablement cimenté l’amitié qui lie les musiciens de Slow Pulp. Faut dire l’origine du combo remonte à l’école primaire, fréquentée par Mathews et Stoehr, se produisant alors ensemble depuis la sixième année, tout en grandissant à Madison, dans le Wisconsin.
Aujourd’hui établie à Chicago, la formation nous propose son premier album. Intitulé « Moveys », il est découpé en 10 titres pour un total de 26 minutes. Entre noisy, shoegaze et dream pop, les compos naviguent à la croisée des chemins de Pale Saints, Swerverdriver et Ride. Plus noisy pop, le sinueux « Track » évoque même My Bloody Valentine. Faut dire que les harmonies vocales éthérées, en couches, et la voix diaphane d’Emily Massey accentuent cette impression. Chargé de nuances folk, « New horse » est sculpté dans des cordes de gratte acoustiques. Jouées en picking, elles sont empreintes de délicatesse. Des cordes qui scintillent tout au long de « Channel 2 », une piste que se réserve Alex Leeds, au lead vocal. Percutant, « At it again » se charge d’intensité électrique à mi-parcours. Une électricité qui devient de plus en plus cinglante, mais en se ménageant des tonalités carillonnantes, sur le groovy « Idaho », une plage imprimée sur un mid tempo qui aurait pu figurer au répertoire de Veruca Salt.
Bénéficiant d’interventions discrètes au violon dispensées par Molly Germer, collaboratrice d’Alex G, le brumeux « Falling apart » s’enfonce dans le slowcore alors qu’enrichi par le concours de Willie Christianson à la slide et à l’harmonica, le plus country « Montana » marche carrément sur les traces de Neil Young. Exquis !