CARM, c’est le projet de CJ Camerieri. Trompettiste et corniste, il est surtout connu pour son rôle de musicien de studio. Il a ainsi et notamment participé aux sessions d’enregistrement d’albums de Paul Simon, Bon Iver et Sufjan Stevens. Et dans le même esprit, il a également cofondé YMusic, un ensemble de musique de chambre qui a déjà décroché quelques prix. A force de collaborations, il s’est forgé un fameux cercle d’amis. Dont certains sont venus l’épauler pour concocter ce « 37d03d ». Et tout d’abord Sufjan Stevens sur « Song of trouble » une plage d’entrée qui donne le ton à cet elpee : il sera généreusement cuivré ! Que ce soit à travers, les orchestrations ou les interventions de Camerieri à la trompette ou au cor d’harmonie. Mais également et circonstanciellement, le concours d’un tromboniste, d’un saxophoniste, d’un second trompettiste et autres préposés aux instruments à vent,
Justin Vernon (Bon Iver) contribue à deux pistes. Il se charge des synthés tout au long de « Slantwise », un titre qui vire parfois au free jazz. Puis se réserve le micro sur le gracieux « Land », une compo au sein de laquelle on ressent bien le lyrisme emblématique de Vernon.
Georgia Hubley et Ira Kaplan (Yo la Tengo) murmurent tout au long de l’atmosphérique et cotonneux « Already gone ».
Mouse on Mars est préposé aux beats sur l’expérimental « Scarcely out », une plage issue d’un crossover étrange entre acid house, garage UK, breakbeats instrumentaux, free jazz et bruitages de jeux vidéo. Shara Nova (My Brightest Diamond), pose une voix de plus en plus échantillonnée au fil de « Tapp », un morceau truffé de bruitages et de pulsations.
Le producteur et Dj techno Dustin Zahn sculpte « Nowhere » dans la techno minimale, une piste qui s’ouvre à une bande sonore de western spaghetti, mais s’autorise, une nouvelle fois, une envolée dans le free jazz.
Bref, une œuvre originale au cours de laquelle ce sont les cuivres et non les voix qui mènent la barque…