Eric Chenaux n’est pas français, mais canadien. Et pas davantage issu du Québec, mais de l’Ontario. De Toronto, très exactement. Pas un néophyte, puisqu’au cours des 80’s, il a milité au sein de la formation post-punk Phleg Camp. Aujourd’hui il est partagé entre une carrière individuelle et de multiples projets davantage orientés sweet jazz comme The Reveries ou Ryan Driver Quartet, lorsqu’il ne se consacre pas à The Tristanos, pour lequel il compose des ballades lyriques. Enfin, en compagnie de son pote Martin Arnold, il est cofondateur de Rat-drifting. Pour enregistrer ce « Sloppy ground », il a bénéficié du concours d’une volée de musiciens. Dont la plupart émanent de ses collaborations diverses. Un juste retour d’ascenseur.
Eric Chenaux a de la bouteille ; et cela s’entend tout au long de cet elpee. Il adore évoluer en dehors de sentiers battus. Et n’hésite à composer des chansons dont la durée oscille autour des 6 minutes. Il aime sculpter les ballades dans le folk. Pas un folk yankee traditionnel, mais plutôt contaminé par l’esprit des Highlands. Un climat écossais entretenu par le banjo et les bagpipes. Cependant, funk et jazz s’immiscent également dans sa solution sonore. Et puis également de l’intensité électrique. Dans l’esprit de Neil Young. Encore que parfois, il a tendance à en remettre deux couches ; et cet étalage de virtuosité peut finir par agacer. Dommage, car sa musique est surprenante et si elle nécessite plusieurs écoutes avant d’être appréciée à sa juste valeur, elle devrait plaire aux aficionados de A Silver Mt. Zion voire même de Vic Chesnutt…