S’il fallait attribuer une palme à la formation responsable des sonorités vintage les plus douces, c’est certainement au trio féminin Au Revoir Simone qu’il serait attribué. Le choix du patronyme des trois superbes donzelles est tiré des dialogues du premier long métrage de Tim Burton, ‘Pee Wee’s Big Adventure’. Mais originaires de Brooklyn, elles semblent sortir tout droit d’un film de Michel Gondry. Faut dire qu’en observant leurs visages angéliques, plus d’un fan serait tombé à leurs pieds. Après avoir concocté « Verses of Comfort, Assurance & Salvation » en 2005 (NDR : un Ep huit titres), elles embrayent donc par « The Bird of Music » en 2007. Entre rêve et réalité, leur mélancolie naïve y est empreinte de beauté et de fascination. On était donc en droit d’attendre, pour ce troisième opus, la consécration.
Pratiquer du folk sans guitare, c’est dans l’air du temps. Et la remplacer par des claviers l’est tout autant ; mais l’essentiel, c’est le résultat. Or, on s’ennuie ferme tout au long de cette galette. Pompeuses, les compos manquent de relief. Les séquenceurs sont plats. Les voix mielleuses finissent par agacer. Bref, rien de vraiment couillu sur ce disque. La production ultraraffinée de Thom Monahan (Vetiver, Little Joy) y est sans doute pour quelque chose. Faute de merles on mange des grives. Il reste donc plus qu’à se rincer l’œil en admirant la photo d’Heather, Erika et Annie ! On a même l’impression que les trois petites filles se complaisent dans leur univers ‘cartoonesque’, et ont même décidé de rester comme Peter Pan, auprès des enfants. Encore une fois, on se rend compte que le second album est souvent un exercice de style particulièrement périlleux. Pour Au Revoir Simone, il est même synonyme d’échec. Examen de passage lors de la prochaine session…