Pour enregistrer son nouvel elpee, Elvis Black Star a bénéficié du concours de Charles De Schutter et Pierre Constant à la mise en forme, lors de sessions qui se sont déroulées au sein du studio ICP, à Bruxelles.
Hormis la ballade étrange « Purified », qui nous entraîne aux confins de l’univers sonore d’un Mercury Rev, les 9 autre pistes sont sculptées dans un pop/rock d’excellente facture. Chargées d’intensité électrique, les compos sont imprimées sur un tempo qui vous donne envie de taper du pied. Lorsqu’elle devient languissante, la voix évoque celle de Liam Gallagher ; encore que sur l’une ou l’autre plage, on pense plutôt à son rival, Damon Albarn ; et lorsqu’elle devient incantatoire, celle de Crispian Mills (Kula Shaker) nous traverse l’esprit. Bref, la musique du band andennais est toujours aussi inspirée par la scène insulaire des 90’s. Même qu’après plusieurs écoutes, les spectres de Compulsion et de China Crisis se mettent à planer. Le tout, bien sûr, sous une forme bien contemporaine, le recours au synthé confirmant le propos. Mais des interventions bien senties, à l’instar de l’intro du morceau qui ouvre cet LP, « Lie of honnor », une plage au refrain hymnique au cours de laquelle les grattent suivent les vocaux à la trace. Et si « King Ringo » se distingue par ses variations de tempo, « Strange escape » met le turbo alors que sur « Come to me », les cordes de gratte se mettent à crisser au cœur d’un flux de riffs, pendant que ce fameux synthé prend de la hauteur. Et si les cordes sont souvent agressives, jamais elles ne nuisent au sens mélodique.
Un album urgent et percutant qui donne la pêche pour toute la journée.