Avant d’enregistrer ce nouvel album, Aloa Input en avait déjà publié deux autres, « Anysome » en 2013 et « Mars Etc. » en 2015. Les 12 morceaux de « Devil’s diamond memory collection » ont été sélectionnés au sein d’un répertoire de 50 titres composés entre 2016 et 2020. Et ce choix a été dicté par le respect d’un fil rouge destiné à soulever des questions existentielles relatives au futur de l’humanité. Un concept album, en quelque sorte !
Etabli à Munich, le trio réunit Florian Kreiers (Angela Aux), Marcus Grassi (Missent) et Cico Beck (Joshino, The Notwist), des musiciens qui se servent autant d’instruments électroniques (sans doute davantage en studio) que conventionnels (basse, batterie, guitare, violon, flûte, etc.), un peu à la manière de The Beta Band. Les harmonies vocales sont aussi limpides que chez The Notwist, et lorsqu’elles se transforment en chœurs, elles deviennent angéliques (« Down to dust »).
Les premières plages du long playing sont les plus intéressantes. Caractérisé par son tempo syncopé et sa ligne de basse caoutchouteuse, « The other rainbow » frétille sur un lit de claviers à la Terry Riley. Futuriste, « How mellow the sun » réveille dans notre subconscient le Beck de « Loser ».
Cap vers la fin du long playing pour le titre maître dont le rap devient mutant et incantatoire alors que les expérimentations indus et ce qui pourrait être des râles samplés filtrent à travers la solution sonore. Etonnant ! Et puis pour clore l’elpee, « Universe keeps places ». Cette piste développe des oscillations sonores en arpèges, avant que le rythme ne s’impose, mais sans pour autant s’emballer, un peu comme si le band voulait en conserver la maîtrise…
Dommage ce ventre mou un peu trop vaporeux et atmosphérique… qui finalement nous laisse sur notre faim.