Tout au long de « Scatterbrain », le septième elpee des Chills, Martin Phillipps se remémore les bons et les mauvais moments qu’il a traversé dans son existence, s’interroge sur la réalisation et l’acceptation de soi ainsi que sur la mortalité. Il rend même un hommage à sa mère, décédée en 2019, sur « Caught in my eye ».
Martin est un remarquable mélodiste et il le démontre une nouvelle fois sur cet opus aux compos bien pop, tour à tour intimistes ou enrichies d’orchestrations luxuriantes (pensez à Van Dyke Parks). Le contraste peut paraître saisissant, mais la tracklist est parfaitement équilibrée. Certaines compos véhiculent paradoxalement des accents bien ‘british’. A l’instar de « Hourglass », une piste qui marche sur les traces d’Incredible String Band. Même les inflexions vocales sont sinusoïdales. Ou encore sur « Safe and sound ». Le long playing recèle deux valses (« Destiny » et le titre maître), mais les synthés (même quand ils sont vintage) se révèlent un peu trop présents. Vaporeux, le titre final rappelle même un certain New Musik.
Mais les interventions à la guitare guitare sont trop timorées. Ou alors, c’est la mise en forme qui les a diluées dans l’ensemble. Pourtant, elles se révèlent chatoyantes tout au long du désarmant « Little Alien » ; mais rien à faire, en se privant de ses accroches à la gratte, Phillipps a dénaturé l’identité des Chills. Dommage ! Il nous doit une revanche.