Après le retour réussi de Dinosaur Jr., un nouvel héros issu des 90’s vient de refaire surface : Evan Dando, le leader des Lemonheads. Il avait déjà tenté un comeback en 2006, lors de la confection d’un opus éponyme. Un disque passé plus ou moins inaperçu. Il nous propose aujourd’hui un album de reprises : « Varshons ».
The Lemonheads est une formation à géométrie variable. Evan Dando mériterait même de figurer au Guiness boook pour sa consommation de musiciens. A ce jour, dix bassistes et une douzaine de drummers doivent avoir transité par le line up…
Dernièrement, Evan Dando a déclaré qu’il n’aimait pas trop se sentir dans l’obligation de composer de nouvelles chansons. De répondre à un rythme d’écriture imposé par l’industrie musicale. De se résoudre à concocter des morceaux moyens. C’est sans doute ce que l’on déclare lorsqu’on est en panne d’inspiration. Et c’est ce qui explique probablement cet improbable long playing consacré à des reprises. Même Linda Perry (4 Non Blondes), Sam Opal et Leonard Cohen sont épinglés. Mais Stéphanie prend un soin tout particulier à rendre l’ensemble cohérent. Surtout dans son interprétation.
A première écoute, cet elpee m’a laissé dubitatif. Sauf le timbre vocal de Mr. Dando. Ce qui m’a permis de me laisser progressivement séduire par son contenu. Le quatuor introductif de « Varshons » est particulièrement réussi. Tout comme les covers de Wire (NDR : groupe de post-punk anglais mythique), GG Allin (NDR : punk rocker américain notoire pour ses lyrics scatologiques, décédé d’une overdose à l’âge de 37 ans) ou encore Townes Von Zandt (NDR : héros de la country alternative américaine, également disparu, mais en 1997). Sa version du « I Just Can’t Take It Anymore » de Gram Parsons est plus que respectueuse de l’originale. Elle est même fort proche. Faut dire que la voix d’Evan colle à merveille à cette ambiance trempée dans le country rock indie.
Charismatique, Dando est toujours parvenu à s’entourer de jolies filles. A l’instar du « Hey, That’s No Way To Say Goodbye » de Leonard Cohen, qu’il interprète impeccablement en compagnie de Christine Aguilera. De Kate Moss, également ; pour une adaptation de l’hymne euro-dance « Dirty Robot » d’Arling & Cameron, un obscur duo allemand d’électro kitsch. Probablement le morceau le plus insolite paru en 2009. Un hymne d’Euro Dance datant de 2001. Tout n’est pas parfait, mais l’ensemble s’avère de bonne facture. Surtout de la part d’un groupe dont on n’attendait plus grand-chose.
Produit par Gibby Haynes des Butthole Surfers et mixé par Anthony Saffery de Cornershop, cet elpee constitue une bonne surprise. Il synthétise toutes les influences accumulées par Evan Dando à ce jour et campe une petite récréation pour les Lemonheads tout en se révélant un plaisir pour nos oreilles. Rien de vraiment transcendant, mais de très jolies reprises susceptibles d’enthousiasmer.