L’ami Sam Beam est de retour. Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, c’est carrément un double album qu’il nous propose. Curieusement intitulé « Around The Well », il opère une parfaite osmose entre douceur et chaleur. L’élément indispensable à tout homme qui garde en lui, une once d’humanité. Il ne s’agit pas pourtant pas d’un véritable ‘nouvel’ opus, mais plutôt d’un cadeau que nous réserve Sam, en réunissant les chutes d’albums précédents. Et puis de reprises plutôt cocasses.
Sur le premier cd, Sam Beam se la joue en solo. De sa voix douce, il nous entraîne dans un univers proche du film Bagdad Café. Le climat est caniculaire. La route peu fréquentée. Un ventilateur ronronne. L’ombre est un espace privé et privilégié. Pour reproduire cette sensation, les compos ont été enregistrés dans une salle de bain transformé en home studio. On comprend mieux le climat.
Les reprises du « Peng ! 33 » de Stereolab, « Waitin’ For A Superman » des Flaming Lips et « Such Great Heights » de The Postal Service ne sont guère identifiables, tant elles ont été revisitées. Ce premier disque est minimaliste. Caressées, les cordes grincent et enchantent en même temps. De quoi nous laisser pantois.
La deuxième plaque nous replonge dans l’univers de « Shepherd’s Dog ». A cause de la précision des arrangements. Des chœurs. Et puis des différents protagonistes qui gravitent autour d’Iron & Wine. 12 plages qui témoignent du cachet unique estampillé par le songwriter. La version folk du « Love Vigilantes » de Joy Divsion est carrément alambiquée. On a parfois l’impression qu’Iron & Wine transforme, tout ce qu’il touche, en or. Faut dire que pour y parvenir, Sam manifeste une facilité désarmante. Et puis, pour ne pas gâcher l’instant présent, le bruit semble s’effacer. Comme par enchantement. Les harmonies sont en phase avec nos émotions. Iron & Wine prouve ainsi encore qu’en faisant simple, il parvient à atteindre le plus profond de notre for intérieur. Sans forcer.
Et comme si les onze premières plages ne suffisaient pas pour nous retourner comme une crêpe, « The Trapeze Swinger » pose la cerise sur le gâteau. Huit minutes bouleversantes, balayées de textes sublimes. A cet instant, on comprend qu’il n’y a qu’une chose à faire devant Beam et ses comparses : baisser la tête en marque de respect. « Around The Well » frise la perfection. Il rend au folk ce qu’il y a de plus beau : une âme.