J’ai découvert les Ukrainians au début des 90’s. Et en particulier leur « Pisni Is The Smiths », un Ep au cours duquel la formation revisitait quatre classiques des Smiths. A l’instar de « Bigmouth strikes again », rebaptisé pour la circonstance « Batyar ». Ils s’étaient également produits dans des petits clubs du Borinage. A Mons et puis au Rockamadour. Devant à peine une dizaine de spectateurs. Et pourtant, leur prestation haute en couleurs reflétait un talent certain.
Fondé par l’ex-guitariste de Wedding Present, Peter Solowka, The Ukrainians est né d’une initiative de John Peel. Le célèbre animateur avait invité Peter à monter un groupe folklorique (la famille de Solowka est d’origine ukrainienne !) pour participer à une Peel Session de la BBC. Pour la circonstance, Peter avait invité le chanteur/violoniste Len Liggins et le mandoliniste Roman Remeynes ; David Gedge se limitant à la guitare rythmique. C’est même ce dernier qui va se charger des arrangements de leur premier album. Profitant de l’expérience acquise au sein de son ex-groupe, de l’aide de son ancien leader et encouragé par John Peel, Solowka pend goût à l’aventure et fonde les Ukrainians. Caractéristique des compos : tous les titres sont dans la langue de Viktor Iouchtchenko.
Le succès n’est pas au rendez-vous et malgré de fréquents changements de line up, la formation poursuit sa carrière. Après avoir sorti quatre albums, dont le quatrième « Kultura » voit le jour en 1994, le combo ne ressent plus le besoin d’entrer en studio, mais continue à se produire en ‘live’. Son retour sur disque sera d’ailleurs un opus immortalisé en public : « Drink to my Horse! The Ukrainians Live ». En 2001. « Respublika » ne paraissant qu’en 2002 !
C’est donc en manifestant un enthousiaste particulier que je me suis lancé dans l’écoute et la chronique de cd. En me repassant de bons souvenirs vécus au cours des 90’s ; et puis en me remémorant mes voyages à l’Est.
Titre d’ouverture, « Diaspora » aurait pu figurer au répertoire des Négresse Vertes ; mais en général, ce disque opère un savoureux mélange entre musique folklorique d'Europe de l'Est (NDR : très palpable sur le titre instrumental « Newilnyk Waltz ») et pop-rock d’Outre-Manche (« Marusya Bohuslavka »). « Panove Molodtsi », « Olenka » ou encore « Souveniry » en sont probablement les plus belles illustrations. Un disque qui s’achève par « Uhorsky Tanets », un morceau traditionnel sous-titré ‘Hungarian dance’.
Si « Diaspora » n’est pas toujours très abordable, il est de toute bonne facture. Dès lors, vu le succès de Beirut et autre Gogol Bordello, The Ukrainians a peut-être enfin l’opportunité de séduire le grand public. C’est tout le mal qu’on lui souhaite.