Les Broken Records deviendront grands ! Ils sont parés et prêts pour cette aventure. Imaginez un mélange réussi entre le côté épique, envouté, d’Arcade Fire et le lyrisme quelque peu larmoyant de Keane ou Coldplay. Le tout agrémenté d’une pincée de musique traditionnelle écossaise. Programme alléchant en perspective ! Quasiment inconnue pour l’instant chez nous, cette formation pourrait bien figurer à l’affiche du festival de Werchter, l’an prochain. Ou tout du moins celle du Pukkelpop.
Broken Records a été fondé en 2006. A Edimbourg. En Ecosse. Originellement réduit à un trio réunissant les frères Sutherland (Jamie et Rory) ainsi que Ian Turnbull, le groupe compte aujourd’hui sept membres. Paru, il y deux ans, leur premier Ep a relativement bien été accueilli par la presse (NDR : manifestant leur emballement légendaire, le NME les avait même qualifiés d’Arcade Fire écossais). Leur premier elpee était donc très attendu. Qu’en est-il ? ‘Until The Earth Begins To Part’ tient-il le cap ?
Si certains morceaux s’avèrent être un peu pompiers, d’autres évoluent au niveau du gang Butler. Ni plus ni moins ! Le début et la fin de l’album en particulier. « Nearly Home » ouvre le bal. Un superbe compo balayée de violons et illuminée d’envolées lyriques. Enrichi de cuivres monstrueux, « If The News Makes You Sad, Don’t Watch It » embraie sans manifester le moindre signe de faiblesse. Violons, roulements de batterie, cuivres et accès de piano se partagent la part du lion. La passion est omniprésente. Cet « Until The Earth Begins To Part » jouit d’une puissance émotionnelle remarquable. Dommage ces inflexions excessives et parfois systématique du vocaliste dans le registre des ‘aigus’. Le recours au violon et à l’accordéon confère aux compos une touche traditionnelle très caractéristique. Ce qui permet à leur expression sonore de ne pas sombrer dans la mièvrerie d’un Keane ou le maniérisme de The Verve, par exemple.
Bien sûr, le style n’est pas neuf et les mauvaises langues lui rempocheront sans doute un manque d’originalité. Et puis, l’opus trahit une certaine grandiloquence qui peut parfois agacer. N’empêche, leur expression sonore n’est pas dénuée de sensibilité. Ce qui explique sans doute pourquoi, leur chemin est déjà balisé pour devenir une grosse pointure dans l’univers de la pop/rock. A moins d’une critique assassine du NME, je ne vois pas qu’est ce qui pourrait empêcher la marche en avant de cette machine de guerre écossaise.