Deux ans après avoir gravé son elpee « Mr Sal », Niska, une des stars du rap français, revient à la surface en publiant « Le monde est méchant ». Son nouveau projet qu'il présente comme une mixtape, sans doute parce qu'il rassemble de nombreux featurings, est pensé et construit comme un album. Le rappeur aux hits ensoleillés, dansants et populaires, s'y livre un peu plus intimement sur ces dix-sept titres. Il rappe sur des instrus énergiques et décrit d'autres couleurs, plus grises, de la réalité. Tout au long de « Paris » par exemple, il raconte comment ‘les lumières brillent pendant qu'on s'éteint’. Sur « Service » en compagnie de Mayo ou sur « 44 », les mélodies sont douces et Niska chante son dégoût de l'être humain. Alors même si on perçoit chez l'artiste cette nouvelle vision, plus sombre ou méchante, du monde, on découvre aussi avec plaisir des sons ‘ambiançants’. Et ce, en feat. avec des jeunes rappeurs plus jeunes, notamment Maes, Guy2Bezbar ou 1PLIKÉ140. De quoi se réjouir de voir le rappeur confirmé rencontrer les univers de ces derniers cités. Niska, s'est d'ailleurs mis également à la drill et ça lui va bien. Évidemment, impossible de ne pas parler de la présence de Ninho sur « N.I » et même s’ils sont habitués à partager des morceaux, l'alchimie est toujours là, car ils se renvoient les mots dans une délicieuse fluidité.
Un coup de cœur ? Le morceau « Jota », auquel participe Hamza ! D'autant plus qu'on ne s'y attendait pas, puisqu'à première vue leurs univers ne semblaient pas particulièrement connectés ; et pourtant, on se remet le son encore et encore. Bref, Niska nous offre un album bien ‘fourni’ et relativement ‘hétéroclite’, mais surtout cohérent et qui nous a plu ! L'artiste a encore des choses à raconter, de la créativité et son public pour l'écouter.
La question est inévitable. Quid de cette fameuse phrase d'un des morceaux de l'album qui a fait tant de bruit sur les réseaux sociaux ? Que ce soit celle-là ou toutes les autres paroles à caractère misogyne que l'on peut entendre de façon générale, il est parfois difficile pour certain(e)s de prendre position. Mais elles sont toujours moins dérangeantes que l'objet dont elles sont le reflet, à savoir notre société sexiste. Alors oui, on a monté le son, dansé et chanté sans se culpabiliser.