Quel plaisir d'avoir des nouvelles de la chanteuse germano-nigériane, Ayo. Active depuis de nombreuses années sur la scène jazz et soul, elle est surtout connue pour son titre « Down on my knees » ; mais elle n'a jamais arrêté de composer de la musique. Paru l’an dernier, son sixième opus, « Royal », vient d’être réédité en version ‘deluxe’.
Pour elle, le choix du titre est important ; et « Royal » est riche de sens et de spiritualité. L'artiste, très croyante, s'est inspirée de la ‘source royale’, de la lumière, de l'énergie et de l'amour pour réaliser cet opus et cela se sent : il transpire les ‘good vibes’ du début à la fin. Y figurent 15 titres dont 3 reprises. Mais personne ne s’attendait de sa part à de tels exercices de style. Et tout particulièrement « Né quelque part », une chanson signée Maxime Forestier qu’elle se réapproprie complètement, et la cover lui va très bien. Elle adapte également le célèbre titre « Afro Blue » dont on ne se lasse pas et elle l'interprète avec une douce et délicieuse nonchalance.
Parmi les titres les plus appréciables, on épinglera l’entraînant « I'm in love ». Sa voix chaude et lumineuse s’y ballade avec groove. Et impossible de passer à côté du solo d'improvisation au piano sur « Throw it away ». Trop bon, également !
Lors des sessions, l’artiste a bénéficié du concours de Freddy Koella (guitariste de Bob Dylan et Willy DeVille) à la gratte, Gaël Rakotondrabe au piano, Laurent Vernerey à la contrebasse et Denis Benarrosh aux percus. Sans oublier Keziah Jones qui participe à « Ill'be right here ». Une équipe qui a entouré Ayo avec justesse pour lui laisser toute la place de s'exprimer vocalement ; elle qui a l'habitude de se consacrer à la guitare.
Bref, c'est un album à écouter sans modération avec, dans les oreilles, la même saveur qu'une cuillère de miel en bouche : c'est doux, chaud et sucré. « Royal » est un régal, et bonne nouvelle, la version ‘Deluxe’ est enrichie de 3 inédits.