Après plus de vingt années passées à parcourir « Le Chemin », Kyo se réinvente le temps de douze compos pour se tailler « La part des Lions ».
Phénomène pop/rock des années 2000, le groupe a rencontré le succès auprès des jeunes adolescents en publiant une flopée de tubes comme « Dernière Danse » ou encore « Contact ».
Disparu des ondes en 2007, il ne vaudra sa résurrection que sept ans plus tard grâce à un percutant « Le Graal ».
Ce 6ème album constitue un retour aux fondamentaux rock, quasi quatre ans jour pour jour après la sortie de « Dans la peau ». Avec, pour résultat, un son plus brut, sans fioriture et aux arrangements minimalistes dans le but de mettre en exergue le volet organique des instruments et donner davantage d’amplitude aux compos.
Et ce n’est pas le seul changement de direction puisque le batteur orignel, Fabien Dubos, a cédé sa place à Jocelyn Moze (Empyr), rejoignant ainsi Benoît Poher, Nicolas Chassagne et Florian Dubos.
« Margaux, Omar, Marlow », les trois personnages centraux à la destinée scellée, constituent le fil rouge d’une fresque moins autocentrée et plus joyeuse que ce que le combo nous a habitués jusqu’alors.
Un nouveau format qui fait la part belle à des chansons incisives et instinctives telles que « Mon Epoque » qui résonne étrangement dans un contexte d’énième crise sanitaire ou encore « Paris », qui relate les attentats du 13 novembre 2015. Mais pas que, puisque le combo prend la peine de proposer une parenthèse plus légère à travers « Mon immeuble » qui charrie son lot de commérages.
L’enregistrement ayant été réalisé à Bruxelles, Alice On The Roof s’est invitée pour poser son grain de voix singulier afin de conjurer sa « Comète ». Comme une évidence !
Kyo propose ici un disque à la signature reconnaissable, un renouveau dans la direction artistique ainsi que de la précision dans le travail d’écriture et de réalisation.
Le résultat final reste foncièrement pop et sans grandes surprises. Si la maturité semble acquise, il en faudra un peu plus pour aller au-delà de la « Kyosphère ». Dommage, vu l’énergie déployée !