Les frangins Julien et Grégory Dubois ont donc décidé de remonter un groupe ensemble, comme à l’époque de Coastline Truckers. Ce qui ne les empêche pas de poursuivre leurs aventures au sein de Taifun et Frank Shinobi.
Pour enregistrer cet elpee éponyme, outre Alexandre Brüll (Black Sun Act, Esope) aux drums et Vincent Oury aux synthés et samples, le tandem a reçu le concours du saxophoniste/clarinettiste Clément Dechambre (The Brums) et du violoniste Damien Chierici (Dan San). Enfin, la mise en forme a été confiée à Boris Gronemberger (Castus, Françoiz Breut, River Into Lake, V.O., Françoiz Breut, etc.).
Caractéristique principale de Delwood, la présence de deux basses que se réservent les deux frères. Mais ils s’en servent également comme des guitares, en alternant ou complétant leurs interventions ; assurant aussi bien la rythmique, les arpèges, les riffs que les effets. Ce qui donne une tonalité particulière à l’expression sonore, un peu comme chez Girls Against Boys, une référence confirmée par la voix rocailleuse du ‘lead singer’. Des références, on en rencontre de multiples ; dans le désordre : Modest Mouse, dEUS, Beak, Cabaret Voltaire, le Genesis de Peter Gabriel, le Mercury Rev originel et la liste est loin d’être exhaustive. Ainsi, l’emphase vocale au début de « A house in a corridor » semble calquée sur celle de Simon Huw Jones (And Also The Trees), alors que sur « The sound of victory », des slogans sont scandés, comme chez Warmduscher. On a même droit à des riffs bluesy en intro de « Estáticos », au sein d’un climat qu’on pourrait alors qualifier de fiévreux...
Car complexe et contrastée, la musique de Delwood se nourrit essentiellement d’indie et de math rock, de jazz, de prog et même d’électronique y compris de samples. Et pourtant, malgré cette complexité, une mélodie parvient toujours à remonter à la surface.
Un album fort intéressant, même s’il n’est pas facile à assimiler.