Maneskin a donc décroché la victoire pour l’Italie, lors de l’édition 2021 du concours eurovision, en interprétant « Zitti E Buoni ». Cette chanson qui se traduit en langue française par ‘Taisez-vous et tenez-vous tranquille’ a donc logiquement fait le buzz.
Le sulfureux quatuor réunit le chanteur Damiano David, le drummer Ethan Torchio, la bassiste particulièrement sexy Victoria de Angelis et enfin le guitariste Raggi. Le combo a été fondé à Rome par les deux derniers cités.
Son patronyme, Måneskin, signifie ‘clair de lune’ en danois, et il a été choisi parce que la bassiste possède des racines danoises.
Måneskin était parvenu, sur son premier elpee, « When We All Fall Asleep, Where Do We Go ? », paru en 2019, à transformer la chanson sombre et déconcertante de Billie Eilish, « Bury A Friend », en morceau de rock hymnique (NDR : une adaptation ‘live’ a été immortalisée dans le cadre de la dernière édition du Ronquières Festival, ici).
Et c’est également à travers une cover, celle du « I Wanna Be Your Slave » d’Iggy Pop que le band affiche son côté le plus dévastateur. Un titre qui figure sur ce second long playing et dont une version a bénéficié du concours de l’Iguane, mails elle ne figure qu’en bonus track sur le pressage japonais.
Les influences du groupe sont multiples, elles oscillent de Led Zeppelin, à Franz Ferdinand, en passant par Fleetwood Mac et David Bowie. Mais en général, elles creusent dans le passé.
De plus, il est très surprenant de découvrir des albums où la langue interprétée est alternée. Ainsi, au fil de l’écoute, on remarque que l’italien et l’anglais se côtoient, sans pour autant se marcher sur les pieds.
Les morceaux se suivent et ne se ressemblent pas, même si on y reconnaît des similitudes. Une constante quand même, le côté très théâtral des parties vocales, assurées par Damiano. Parfois même dans l’esprit de David Bowie. Et « Lividi Sui Gomiti » en est certainement l’exemple le plus flagrant. Encore que parfois, elles sont plus proches de la déclamation, voire du rap.
Les contretemps exécutés à la batterie sont sublimés par les accès de basse, très présents. Ce qui communique un sentiment de fraîcheur aux morceaux.
Si « La Paura Del Buio » et « In Nome Del Padre » libèrent une fameuse dose d’intensité, cette intensité monte en crescendo sur « Coraline ». En début de parcours, les cordes de gratte sèche épousent la voix alors claire, avant que les autres instruments n’entrent dans la danse. Puis la gratte s’électrifie et la piste grimpe progressivement en puissance….
Et l’opus de s’achever dans le calme et la douceur, par Vent’Anni » …
Måneskin se produira à Forest National le 10 février 2022 ; et c’est complet depuis longtemps.