Si Arcade Fire s’est englué dans le disco (NDR : son dernier elpee, « We », le confirme), Foals a décidé de se frotter au funk et à l’afro-beat. D’ailleurs, il a fallu se pincer deux fois plutôt qu’une avant d’admettre qu’il s’agissait du même groupe. Parce que les synthés ont pris une place de plus en plus importante. Tout comme les lignes de basse. On retrouve, heureusement, la voix haut-perchée de Yannis Philippakis. Et puis, quand même, des riffs de gratte, mais le plus souvent dispensés à la manière d’un Nile Rodgers.
Les compos sont donc particulièrement dansantes. Qu’elles soient découpées dans la new wave synthétique (« Under the radar »), émargent au punk funk (« 2001 »), libèrent un groove rafraîchissant à la LCD Soundsystem (« The sound »), s’inspirent des rythmes de l’Afrique de l’Ouest, dans un contexte plus expérimental, un peu comme lors d’une rencontre hypothétique entre Talking Heads et Animal Collective (« Flutter ») ou réveillent en notre fors intérieur le souvenir de Prince (« Looking high »), à moins que ce ne soit celui de Michael Jackson… Et ce ne sont pas les morceaux d’ouverture (le titre maître et ses synthés staccato) ainsi que le final « Wild green » dont les accents électro sont très prononcés, qui risquent de modifier l’impression générale. D’autant plus que la production est soignée aux petits oignons. Pas la tasse de thé de votre serviteur, mais dans le style, il faut admettre que les morceaux seront irrésistibles sur le dancefloor…