A l’origine, Reptaliens se limitait à un duo. Un couple, réunissant la chanteuse Bambi Browning et le multi-instrumentiste Cole. Depuis, le line up s’est élargi au guitariste Julian Kowalski et au drummer Tyler Verigin. Depuis 2010, moment approximatif de sa création, le groupe a publié trois albums, dont le dernier en date, « Multiverse », s’éloigne de la synthpop explorée à ses débuts pour embrasser une forme plus organique. En fait, paradoxalement, c’est pendant le confinement que la paire a décidé d’en revenir aux grattes.
A l’écoute de cet elpee, on pense immédiatement à la musique de Broadcast, mais en moins synthétique, la voix douce, veloutée mais languissante de Bambi rappelant celle de Trish Keena. Non seulement, elle se charge du micro, mais elle brille sur ses quatre cordes, élaborant régulièrement des contre-mélodies lorsqu’elle ne trace pas des lignes serpentueuses.
Les interventions des sixcordistes (Cole et Julian) sont particulièrement complémentaires, qu’elles soient grinçantes, gémissantes, aquatiques, comateuses, lumineuses, enfumées, sinueuses, subtilement psychédéliques ou en picking. Ce qui n’empêche pas l’opus de receler des morceaux percutants. A l’instar de « Don’t wait for me », imprimé sur un tempo new wave, de l’offensif « Take it » ou du groovy « Like a dog ». Et même lorsque l’expression sonore semble s’enfoncer au sein d’un climat éthéré, la richesse et le dynamisme de l’instrumentation balaie toute impression d’indolence que la voix de Bambi semble pourtant entretenir. Et finalement, c’est ce contraste qui fait le charme de la musique de Reptaliens…