Fondé en 1999, Black Lips est originaire d’Atlanta, en Géorgie. « Apocalypse love » constitue son 10ème album et fait suite à « Sing in a world that’s falling apart », un elpee sculpté dans la country et le country/punk.
Nouveau changement de style et radical cette fois, puisque la formation américaine a décidé d’en revenir à une forme musicale plus sauvage. En fait, à chaque LP, elle explore de nouveaux horizons sonores. Mais sur ce nouvel opus, l’exploration est particulièrement ample.
Libérant un groove hypnotique, « No rave » est hanté par des chœurs falsetto tourmentés. Sinistrement entraînant, l’hymnique « Love has won » lorgne vers Beechwood. Country, « Stolen valor » aurait pu figurer sur le long playing précédent. Une ligne de guitare surf trace le nonchalant et crépusculaire « Lost angel », dans l’esprit des Cramps. Une guitare surf qu’on retrouve sur le titre maître, une ballade country mid tempo. « Whips of holly » macère dans une forme d’exotisme tordu. « Among the dunes » marche sur les traces de Rocket from the Crypt. Entre tex mex et western spaghetti, « Tongue tied » est traversé de cuivres mariachi. Ballade folk enlevée, « Antiaris toxicaria » trahit un refrain à la Violent Femmes. Et enfin, les interventions de la saxophoniste Zumi Rosow décollent sur le blues glauque « Cryin’ on a plane » (Royal Trux ?), deviennent spectrales sur « Sharing my cream », une compo déchirée entre disco et rap old school et enfin entraînent « The concubine », dans la cacophonie, en fin de parcours. C’est également la piste qui clôt l’album.
L’excentricité dans toute sa splendeur !