Fondé en 2003, Enter Shikari est issu du Hertfordshire (NDR : c’est un comté sis au nord de Londres). Il compte sept albums studio à son actif. Sa musique mêle post-hardcore, punk, nu-metal, rave, electronicore, drum&bass et prog rock. Il y a trois ans, en plein confinement lié à la COVID-19, la sortie de « Nothing Is True & Everything Is Possible » confirmait son envie d’injecter davantage de pop dans sa musique, tout en conservant ses vieilles références, comme celle transmise par The Prodigy. Sur ce nouvel elpee, le quatuor explore une même veine, bien que le ton soit apparemment plus allègre.
Rien que le morceau éponyme qui ouvre l’opus démontre qu’Enter Shikari continue à mélanger les couleurs improbables dans sa musique. Amorcé par une intervention de trompette et traversé par un ukulélé, il s’achève au cœur d’une forêt peuplée d'oiseaux. Mis en forme, comme le précédent LP, par son leader/chanteur/multi instrumentiste, le son a gagné en épaisseur, explosant à plusieurs reprises pour immerger totalement le mélomane dans le délire musical de son créateur.
Suivant un même rituel, « A Kiss For The Whole World » adresse de nombreux clins d'œil à ses précédents long playings. « It Hurts », le second single sorti après « (Pls) Set Me On Fire », inocule une pointe de techno à des sonorités pop sur des textes chargés de réconfort et de d’optimisme.
« Leap Into The Lightning » est tramé sur un riff de guitare ténébreux, puis s’embrase au contact d’un synthé vintage. Interlude parsemé d’instants bruitistes, « Feed Yøur Søul » émarge au drum&bass.
La forme orchestrale développée sur le long playing précédent réapparaît sur « Dead Wood », mêlant violons et synthétiseurs, embrassant alors une dimension épique à la Muse...
Enchaînant des effets électroniques, mêlés à de gros riffs de guitare peu subtils, « Jailbreak » invite à s'interroger sur le monde qui l'entoure et en particulier sur ses propres convictions, comme pour contrecarrer les effets néfastes des infos (intox ?) propagées par les réseaux sociaux. « Bloodshot », qui bénéficie d’une superbe vidéo (voir ici), est découpé en deux volets. L’expression sonore s’y révèle nettement plus sombre et menaçante.
Et on retrouve à nouveau des références à l’album précédent tout au long de « Giant Pacific Octopus » mais également du rap et du drum&bass, un titre qui se distingue par le refrain le plus percutant de cet LP.