The Cowboy Junkies est une affaire de famille. Figurez-vous qu’à l’origine, il comptait, outre le bassiste Alan Anton, ami d’enfance, quatre membres de la même fratrie Timmins. Soit la chanteuse Margo, le sixcordiste Michael, le batteur Peter et le guitariste/banjoïste John. Mais ce dernier va quitter le line up peu de temps avant l’enregistrement du premier elpee, pour se consacrer au mouvement ‘Greenpeace’, même s’il réapparaîtra ponctuellement à l’occasion de l’une ou l‘autre session.
En 2020, « Ghost » avait été enregistré après le décès de la mère des Timmins. « Such ferocious beauty » l’a été après celui de leur père, atteint de démence dans les dernières années de sa vie. Ce qui explique pourquoi les dix plages de cet opus baignent au sein d’un climat douloureux.
Le long playing s’ouvre par « What I lost », un morceau qui glisse d’une atmosphère feutrée vers une ambiance davantage nerveuse et déterminée. Caractérisé par ses accords de guitare glorieux et grésillants, « Flood » grimpe progressivement en intensité, mais avec une forme certaine de retenue. Tout au long du remarquable « Hard to built, easy to break », la voix de Margo est soutenue par la basse jazzyfiante d’Anton, alors que la guitare libère une électricité crazyhorsienne.
Peu de collaborateurs lors des sessions, mais inévitablement un violoniste. En l‘occurrence James McKie, dont les interventions grinçantes circonstancielles apportent aux compos une jolie coloration americana. Et en particulier sur « Knives », une piste au cœur de laquelle la guitare de Michael se met à ramper… Et elle véhicule parfois des accents flamencos sur « Mike Tyson (here it comes) », un morceau dont la densité évoque Swans…
Neveux, « Throw a match » est tramé sur une sèche, un titre dont le refrain trahit de vagues réminiscneces du « Sympathy for the devil » des Stones.
Et ce superbe album s’achève par le mélancolique mais réconfortant « Blue skies », en s’appuyant essentiellement et à nouveau sur la guitare acoustique.