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Outskirt Spécial

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Chanteur/compositeur/interprète suédois, Daniel Norgren est un artiste talentueux. Pour créer son propre style roots, il mêle ainsi le folk, le blues primaire et le vieux jazz ‘old school’ auquel il ajoute un soupçon de country et de musique populaire. En général, il se produit comme un homme-orchestre. Il chante ou souffle dans un harmonica ou encore un kazoo en s’accompagnant, en même temps, de sa guitare tout en se chargeant des percussions. Il est très populaire chez lui ; mais également, semble-t-il, chez nos voisins néerlandais. Son premier album solo est paru en 2007. Expérimental, "Kerosene dream" lui avait valu d’être comparé à Tom Waits. "Outskirt" est sorti dans son pays en avril 2008. Il fait aujourd’hui l’objet d’une distribution internationale via le label batave (NDR : et très blues !) Cool Buzz! Pour la circonstance, Daniel a reçu le concours d'excellents musiciens locaux. En outre, il signe les quinze pages de cette œuvre.

"Who's knocking" ouvre l’elpee. Une compo captée ‘live’ en studio. Et en une seule prise ! Norgren reconnaît pour influence majeure le blues d'avant-guerre. Celui des pionniers comme Blind Willie Johnson ou Son House. Les percussions sont rudimentaires. Les cordes véhiculent des accents métalliques. La voix de Daniel est mordante, brute. Il me fait un peu penser aux débuts de feu l'Anglais Kevin Coyne. La guitare est torturée. Il tire le maximum de son instrument. Les cordes sont lacérées et gémissent tel un animal blessé. Cette entrée en matière interpelle ; et pourtant elle ne reflète pas exactement le climat entretenu tout au long de cet elpee. D’ailleurs, "Let me go" est une plage plus paisible. Il mêle son blues à du gospel (NDR : un style qu’il apprécie), en balisant sa voix de légers chœurs. "The comedian" nous entraîne dans le monde du jazz, mais un jazz suranné et dépouillé, un tantinet manouche. Autobiographique, ce morceau est enrichi par les sonorités feutrées de la trompette de David Lindroth. Tom Waits n’est pas loin. Daniel se prend pour un matelot errant dans un vieux port (NDR : peut-être celui d’Amsterdam) pour chanter "Prettiest world". Une scie musicale talonne sa voix. Un orgue colore délicatement cette chanson folk mélancolique. Norgren ne respire pas la joie de vivre. C’est même plutôt un type au bord du désespoir. Mais ce désenchantement fait aussi sa personnalité. Un spleen qu’il épanche sur "Purse" et tout au long de "Poor heart's avenue", une ballade dont le profil country est dessiné par sa steel guitare ; ou encore lors de la complainte "Saddle my heart", caractérisée par ses violons larmoyants. Fort heureusement, le blues refait régulièrement surface. A l’instar de l’intense "Fivestringed crooked Red Clara". Si l’harmo transparaît en filigrane, le bottleneck entretient ce climat. Il s’accompagne au piano (NDR : tolérant néanmoins quelques artifices électroniques), pour interpréter "Mean old devil got on". Sa voix est très triste pour chanter cette compo traitant du monde plongé dans le désordre et le chaos. Apaisé, il nous livre une plage de toute beauté : "Before I go". Valse débridée, "No one wants you as you are" conjugue ses cordes électriques et le saxophone loquace de Mats Walson. Et finale, Daniel démontre qu’il a quand même le sens de l’humour. "I couldn’t even grow a moustache for you" est même une plage récréative. Et je dois avouer que c’est même celle qui me botte le plus.

Norgren est un artiste dont la sensibilité à fleur de peau est surprenante. Il peut se montrer paisible un instant et complètement ravagé le suivant. Respecter l’héritage d’un maître du passé ou emprunter un format résolument contemporain. A découvrir de toute urgence !

Informations supplémentaires

  • Band Name: Daniel Norgren
  • Genre: Blues/Roots
  • Label Prod: Super Puma / Broere Productions
  • Date: 2009-12-22
  • Rating: 4
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