L’obscur trio lillois Bärlin se délecte d’ambiances sombres, quasi chamaniques, chères à d’illustres aînés tels que 16 Horsepower, Morphine ou Einstürzende Neubauten. Il ne déroge pas à ses principes sur le bien nommé « State of Fear », un quatrième opus au climat bien poisseux. Alimentée par des sonorités d’une tristesse infinie, l’ambiance est donc moite à souhait et l’instrumentation au diapason. Le recours à l’allemand sur le très long « Sturm » n’arrange pas les choses…
Entre post-punk, cabaret et structures quasi-jazz, le tout traversé par les interventions d’une étonnante clarinette et soutenu par des instruments à cordes, le cocktail sous-vitaminé fonctionne à merveille. La voix puissante confère, en outre, une dimension supplémentaire à l’ensemble et une profondeur qui permet au groupe français de naviguer entre des mélodies soignées, au romantisme noir et à la dissonance contrôlée. Un sombre album à découvrir !