Née à Boston, Ella Williams s’est établie à Chicago, ville où le rock indé contemporain est à nouveau en pleine effervescence. Pour enregistrer « Tomorrow’s fire », le troisième LP de son projet Squirrel Flower, elle a reçu le concours de musiciens qui militent chez Bon Iver, Wednesday et War on Drugs. Mais si l’instrumentation est, en général, bien électrique, sa voix puissante passe aisément à travers pour communiquer son angoisse face au dérèglement climatique. En fait, toutes les compos qui figurent sur ses trois albums traitent du même sujet. Cependant ce dernier opus est manifestement celui qui adopte le format le plus rock, tout en préservant l’aspect délicat et nostalgique des mélodies.
Ce long playing s’ouvre par « I don’t use a trash can », un titre qui figurait déjà sur son premier album, « Early Winter Songs From Middle America », paru en 2015, mais qu’elle a complétement remodelé, en l’enrichissant d’harmonies vocales complexes. Indolent, « When a plant is dying » libère une intensité électrique digne du Crazy Horse de Neil Young. Caractérisé par ses guitares distordues, « Stick » libère davantage de sonorités grunge. La lente combustion de « Canyon » nous enveloppe dans un brouillard de guitares fuzzées et chargées de reverb. Et le dernier titre de cet opus, « Finally rain », s’ouvre sur une trame acoustique avant de monter progressivement en intensité électrique. Contagieux, « Intheskatepark » frôle l’univers de l’indie pop alors que « What kind of dreams is this ? » prend la forme d’une prière…