Le nom ne vous dit peut-être rien. Eddie Benitez, enfant-roi surdoué, respecté de ses pairs et menant même une courte rivalité d’estime avec Carlos Santana. Le premier artiste latino à se produire au mythique CBGB ! Il se fait rapidement un nom en accompagnant des maîtres tels que Tito Puente, Charlie Palmieri et presque tout le Fania All-Stars. Son premier album, « Night Life » sera produit par le sorcier Louie Ramirez. Un condensé de musique latine, toutes percussions dehors (le très influent Nicky Marrero), un Hammond qui bavarde à bon escient et Eddie au centre des débats. Parlons-en, une guitare aérienne, virtuose mais jamais envahissante qui survole discrètement ses troupes de choc. Un crew soudé comme le poing perceptiblement plus chevronné dans les uptempos, en pleine cavalcade homérique. Point faible et ce qui a mal supporté les assauts du temps, les vocaux sont souvent dispensables et sur le fil du kitsch. Le second disque "Essence of Life", trois ans plus tard, est du même tonneau alors que le groupe a presque entièrement été remanié. Surgit la tragédie, le point de rupture. Alors qu’il vient d’être signé par Chris Blackwell chez Island, le crabe s’attaque à lui et l’album en préparation reste sans suite. Il s’en remettra, jouissant ensuite de fortunes diverses et de quelques collaborations enthousiasmantes. Son nom est désormais étroitement lié à celui de George Benson et l’on chuchote un retour imminent avec, en guests, Benson et le Prince en personne. Affaire à suivre…