Norah Jones est de retour. Pour le plus grand plaisir de nos mirettes et de nos oreilles. Deux ans se sont écoulés depuis la publication de « Not Too Late ». Œuvre qui annonçait en douceur un revirement folk-pop, concrétisé aujourd’hui par un quatrième ouvrage des plus respectables. « The Fall » met en lumière la capacité de la belle à s’adapter à un nouveau genre sans pour autant renier ses influences principales. La touche divinement jazzy de « I Wouldn’t Need You », « Back To Manhattan » et autres « It’s Gonna Be » est d’ailleurs présente pour en témoigner. La fillette de Ravi Shankar s’est entourée de Ryan Adams, Will Sheff (Okkervil River) et de son eternel partenaire Jesse Harris, mais continue de signer seule la majorité des compositions. Tout à son honneur. D’autant plus qu’elle excelle dans un exercice dont le résultat aurait pu s’avérer anecdotique.
Au contraire, Norah Jones signe une plaque dont une Aimee Mann, pour ne citer qu’elle, serait folle de jalousie. La New-Yorkaise se fait plaisir sans intention financière et produit une série de treize morceaux délicats (« December »), légers (« Stuck », « Young Blood », « Chasing Pirates ») et parfois même incisifs (« Man Of The Hour », « Tell Yer Mama » ou « You’ve Ruined Me », qui jouit de la participation de Marc Ribot). Aujourd’hui, Norah Jones n’est plus une excellente chanteuse de Jazz. Tout simplement une merveilleuse artiste folk-pop.