Après nous avoir imposé le retour des All Saints, il y a quelques semaines, la Grande Bretagne frappe encore plus fort en nous livrant Take That. La résurrection ! On ne les attendait pas mais ils reviennent quand même. Super ! Après avoir vendu des millions de disques et fait hurler tout autant de jeunes écolières durant les années 90, les Brittons ont accusé le coup lors du départ inattendu de Robbie Williams en 1995. Un an plus tard, le groupe prenait une retraite anticipée. Cette séparation a été un tel drame pour les petites Anglaises qu’une ligne téléphonique de soutien moral avait été mise en place pour aider celles-ci à faire leur deuil (si, si !). On imagine donc facilement ces fillettes, aujourd’hui jeunes femmes, rugir de plaisir à l’annonce de la reformation du quatuor. Pour preuve, le carton du single « Patience », doublé par ce nouvel essai, classés pour l’instant en tête des charts britanniques.
Le problème posé par ce genre de formations au chroniqueur mélomane, est qu’il est difficile de ne pas tomber dans le cliché de la review ‘express’ du type ‘C’est un boys band, on s’en fout du disque, c’est de la merde’. Et on aurait pu penser que ces 13 nouveaux titres nous auraient permis de changer la donne. Hum. Bon, les gars… Ce ne sera pas pour cette fois. Sans être formellement une horreur sans nom, parce qu’il faut bien admettre avoir entendu pire que cette plaque, « Beautiful World » est néanmoins d’une monotonie à se couper les oreilles au couteau à beurre. Les titres se suivent et se ressemblent véritablement. On pense notamment à « Reach Out », « Patience » ou « Mancunian Way », tous fondus dans le même moule. Et lorsque les quatre complices tentent de s’extraire du tableau ‘ballade à la James Blunt’ (« I’d Wait For Life »), c’est pour mieux s’aventurer aux bordures des toiles déjà esquissées par Keane (« Ain’t No Sense In Love »), Doves (« Hold On ») ou même Scissor Sisters (« Shine »). Ils finissent alors par résonner comme des productions potentielles de Stock Aitken & Waterman, si ceux-ci n’avaient pas jeté l’éponge. Même armé de toute la volonté du monde, il est difficile d’adhérer au charme désuet de ce recueil mièvre et assommant. « Back For Good » ? On peut se permettre d’en douter…