L’heure du ‘Best Of’ a sonné pour les trublions punk hardcore de Tagada Jones. A l’heure de fêter leurs 30 ans et 10 albums au compteur, les Rennais ont choisi de nous offrir une compilation avec une particularité : celle d’une relecture musicale de leurs tubes emblématiques réenregistrés et réorchestrés, notamment en compagnie des Bidons de l’An Fer ou d’un quatuor à cordes, sans oublier un inédit (« Le Poignard »), qui démontre que les interprètes de « Mort Aux Cons » préparent déjà la suite !
« TRNT - Best of 1993-2023 » (trente ans déjà pour les non-initiés) nous propose 15 morceaux repensés... et un inédit, en un peu plus de 54 minutes, qui pètent le feu. Aux antipodes d’une simple compilation, cet opus concentre tout ce que représente Tagada Jones depuis ses débuts : rester fidèle à son indépendance et à des principes tels que l’absence de concessions, le politiquement incorrect et une véritable conscience sociale.
Piochant dans le punk, le hardcore voire le métal avec un certain sens de la mélodie, Tagada Jones est un phénomène inédit francophone partageant l’ADN des Béruriens Noirs, des Sheriff, de Parabellum et le goût fougueux de The Exploited ou de Bad Religion, tout en incarnant personnifiant la rage et la ténacité. Il s’est construit sur une base solide en explorant, au cours de sa carrière, différents paysages musicaux.
« Le Dernier Baril » est un des hits sauvages de la formation parmi les plus récents. Il a bénéficié d’un mixage qui fait rebondir les notes contre les parois en fer de bidons d'or noir.
Totalement dépoussiéré par un hardcore vif et clair (vif éclair en somme), « Zéro de Conduite » est l’occasion de remonter aux premiers tubes du combo, avant les trois derniers long playings qui ont achevé de propulser Tagada Jones parmi les bulldozers de la scène alternative française.
Si le très électro/rock « Manipulé » ne nous rajeunit pas, « Le Poignard » (la vidéo est à voir et écouter là) plante un inédit susceptible de nous faire patienter jusqu’au successeur de « A Feu Et A Sang ». Rapide, revanchard et jouissif, ce punk-rock puissant suggère un Bad Religion à la française et serait bien capable de nous fera sautiller tels des démons dans les futurs circles-pit. Dans la même veine, le réenregistrement du punk « Combien De Temps En Cordes » (le clip est disponible ici), arrangé au violoncelle, est surprenant. Cette intervention parvient à puiser le spleen qui est en nous. Du punk symphonique ? Fallait oser, et c’est réussi.
« Nation To Nation » émarge davantage au rock indus. Intéressant, le chant british affiche ce côté rugueux sur les angles(ais).
Beau bilan de carrière pour Tagada qui possède toujours la hargne et la fougue d’une jeunesse toujours d’actualité.