Originaire de Miami, cet emcee aux racines cubaines avait écoulé 600 000 exemplaires de son premier opus « M.I.A.M.I. ». Rappé en espagnol et en anglais, ce disque risque fort d’en faire autant. Une œuvre dont le patronyme a été emprunté au bateau qui amena des milliers de réfugiés cubains sur les côtes américaines, en 1980. Le même navire qui embarqua Tony Montana jusqu’aux USA lors du sanglant « Scarface » de Brian De Palma. « El Mariel » porte à son bord les productions musicales chères à Lil Jon, le roi du crunk, les inévitables Neptunes, le revenant Wyclef Jean et même le Jamaïcain Don « Vendetta » Bennet (Sean Paul, Sizzla, etc.). Pitbull possède un flow tout terrain capable de surfer -et à merveille- sur les rythmiques très électros qui composent ce disque, habile recyclage des sonorités d’Afrika Bambaata en beaucoup plus dansant. L’essentiel d’ « El Mariel » a été taillé pour les pistes de danse ou les clubs de fitness ; et il faut avouer que la mission est largement accomplie. Ce disque recèle une sacrée fournée de tubes, et même si la médiocrité des paroles (biatches, gangsters) révèle la vacuité grandissante du rap U.S., on ne peut que s’incliner face à cette machine de guerre alliant reggaeton, hip hop et crunk.