On se surprend à remettre les pendules à l’heure anglaise à l’écoute de cette ‘musique de champs’. Et pourtant il ne s’agit nullement de comptines pour sachets de thé et encore moins de chansonnettes poussées au comptoir comme pourrait le suggérer la pochette (et l’ouverture). Que nenni ! Sorti de la trappe, évacué du grenier, on tape dans la folk psyché aux détours d’un opéra rock, déguisé sous des arômes sixties. Andrew Moore et les frères Brewis reprennent ainsi le flambeau de Pete Townshend, David Byrne et comparses, en se plaçant dans la descendance d’un rock hallucinogène. Suivant à la lettre l’emploi du ‘do it yourself’ tapissé dans leur Eight Music Studio, le trio habille de couleurs vagabondes leur nouvel opus « Tones of Town », cadet d’un premier album éponyme aux critiques jubilatoires. Accommodant l’appareil affamé d’avant-gardisme, le trio enlace par une instrumentation mesurée, masse avec technique et stylise la pâte, dévoilant davantage un pragmatisme calculé. La retenue est mise au coin, l’absence de charisme pèse, et Field Music rate la marche de l’authenticité. Ce ne sera donc pas un retour aux sources espéré dans la lignée d’un Television, mais plutôt un survol dans une homogénéité confortable.