Laura Veirs jouit d’une solide notoriété. Et pour cause, elle compte sept albums à son actif en près d’une décennie de carrière. Des œuvres qui ont, pour la plupart, reçu d’excellentes critiques de la part de la presse spécialisée. Et en particulier celle qui est branchée sur le folk. Rêveuse, la native de Colorado Springs aime la nature. Pourtant, difficile d’imaginer que cette néo-hippie a milité au sein d’un groupe punk féminin, au cours de sa jeunesse. Ni même qu’elle a grandi au milieu des buildings et des pots d’échappement. En fait, c’est après avoir passé ses vacances annuelles en camping, en compagnie de ses parents, qu’elle a succombé aux charmes de la dame nature.
Pour composer ce septième elpee (NDR : publié aux States, sur son propre label Raven Marching Band), Laura Veirs s’est enfermée, seule, dans sa maison de Portland. Un seul compagnon : sa six cordes. Et avant de s’y cloîtrer, elle s’était rendue dans une ferme voisine, pour y acheter des pêches de la variété July Flame. Ce qui explique probablement le choix du titre de ce dernier long playing.
Colin Meloy, le leader de The Decemberist, a récemment déclaré que « July Flame » constituait déjà un des meilleurs albums de folk, parus en 2010. Et il est vrai que Laura y est au sommet de sa forme. De quoi faire oublier la déception provoquée par « Saltbreakers », son précédent opus. Outre le soutien de son band, elle a bénéficié du concours de quelques collaborateurs. Dont Jim James, le chanteur/compositeur/guitariste de My Morning Jacket. Pour plusieurs morceaux, dont l’excellent « Where Are You Driving ? ». On épinglera encore le minimaliste « Sleeper In The Valley » et l’orchestral « Summer Is The Campion » (NDR : superbe, par ailleurs !) Un œuvre brillante dont le sommet est atteint par le morceau maître. Le charme et la profondeur de sa voix envoûte. Le tempo s’élève crescendo pour s’achever au milieu de chœurs et de battements de mains. Remarquable !
Toujours produit par l’inamovible Tucker Martine, cet elpee n’est pourtant pas révolutionnaire. Il propose du Laura Veirs de la meilleure veine. Et rien que pour cette raison, cet opus vaut le détour.