Le principe est simple. Un artiste expose ses influences en obtenant carte blanche à l’élaboration d’une compilation séminale. Voici venu le tour des schizophrènes de Mercury Rev. Tout d’abord chantres d’une musique psychédélico-psychopathe, à faire pleurer d’effroi Travis Bickle en personne, les Américains ont muté en orfèvres dream-pop envahissant les ondes presque à leur insu. Une route pavée de succès. Mais à trop vouloir se prendre pour l’Alice de Lewis, Jonathan a récemment provoqué chez nous un vif et malheureux écœurement. Quoi qu’il en soit, cette compilation fait preuve d’un bon goût manifeste passant du Bowie de « Low » à Nico via les allumés Suicide. Des sélections évidentes comme Spacemen 3 ou Galaxie 500 côtoient d’autres plus inattendues comme Georges Jones et le très grand Pharoah Sanders. Le groupe, sympa (ou malin, c’est selon), dépose une ritournelle rare au bord du chemin. Tout au long du disque, une musique inspirée et inspirante. Voyager aux frais du groupe sans bouger de chez soi en quelque sorte.