Au fil des 20 années écoulées, le projet Arpia, à l'écho philosophique et existentiel, a trouvé son expression au travers de spectacles où se mêlent musique, mais également théâtre et mime, suivant un modèle proposé dans la littérature du XIXe siècle. Le titre de cet opus fait référence à la mer et la terre, envisagées comme partenaires de l'expérience érotique et sexuelle universelle (sic!). Musicalement, ce CD propose un néo-progressif italien assez sobre et accessible, à raisonnable distance du CV mystico-pédant du groupe, acoquiné à un métal discrètement dark mais toujours très bien élevé. Le côté théâtral du chant, en italien, passionné mais sans outrances et servi par une bonne voix, vient en contrepoint de la guitare grasse et d'une rythmique souvent puissante et mélodique. Plus rarement, la lead guitar intervient en longues notes lyriques. Les claviers, quant à eux, restent toujours très discrets et le groupe invite une chanteuse en duo sur plusieurs titres. Malgré une facture très classique et l'absence de véritable trait de génie, ce CD tient plutôt bien la distance. On pointera même plusieurs titres, dont « Piccolina » et son beau crescendo, la lancinante « Mari », ainsi que « Monsieur Verdoux » et sa paradoxale joyeuse énergie. Par contre, on peut toujours chercher une concordance entre le thème général et son expression musicale. A moins que ces Italiens aient un humour second degré qui m'échappe. Ce dont je m'excuse par avance. En définitive, une agréable découverte.