Ce disque s’ouvre par un morceau raï savamment rythmé et plutôt traditionnel (« Taali »). Musicalement, le deuxième titre (il donne le nom à l´album) s´inscrit dans la même lignée. Mais pour la circonstance, il est chanté dans la langue de Molière. Avec un accent à la Enrico Macias. D’ailleurs il est difficile d’en identifier le timbre. Qui pourrait être aussi bien féminin que masculin. Bourré d´humour, ce texte vient se greffer parfaitement aux rythmes orientaux. La chanson « Demain, tu te maries » vous dit-elle quelque chose ? Absolument ! Ce tube des sixties (chanté à l´époque par Patricia Carli) est ici revisité par Biyouna de manière plus que surprenante. La suite de l´opus voyage entre Orient et Occident, tant au niveau des paroles que des mélodies. On y rencontre même des touches de ska (« J’aime les coyotes ») et de reggae (« Merci pour tout »). Trois invités se joignent à l´artiste : Didier Wampas sur le délirant « Merci pour tout », Malia pour le jazzyfiant « Bismilah », et Christophe lors du touchant « La Man », morceau clôturant brillamment « Une blonde dans la casbah ». Mais qui est Biyouna ? Qui est cette personne capable de réunir sur un même disque des artistes issus d´univers musicaux si différents ? Biyouna est une véritable star en Algérie. Aussi connue pour ses talents de comédienne que de chanteuse (elle a sorti son premier album en 2001), cette femme baigne, depuis sa naissance, dans le monde artistique. Tout au long de ce deuxième opus, elle parvient en tout cas à imposer un style coloré et atypique, qui n´appartient qu´à elle. Une liberté qu´on apprécie et recommande !