Deux ans plus tôt, le trio italien commettait un mini-album fort intéressant. Un disque dont les compos punk-rock étaient saupoudrées d’accents funky. En une petite demi-heure, ils étaient parvenus à nous démontrer leur art à concocter des morceaux à la fois déstructurés, excitants et hyper mélodiques. Tout en pimentant le tout de vocaux acérés (ceux de Fabio Bielli), parfois semblables à ceux d’un malade au bord de la crise de nerfs.
Lors de ce second elpee, les natifs de la banlieue milanaise ont décidé d’abandonner leurs impulsions funkysantes, pour embrasser un profil plus noisy. En tirant parti, à la fois de l’électronique et des cordes de guitares aussi bruyantes (of course !) qu’incisives. Mais ce déluge sonore est parfois susceptible de vous flanquer la migraine. Surtout lorsque les trois compères hurlent au lieu de chanter. A contrario, les chants féminins passent bien mieux la rampe, sur l’excellent « I-205In Ascona ». Un titre au cours duquel, les riffs dispensés en boucle procurent un effet hypnotique, réminiscent de Joy Division. Une impression confirmée sur « Pitoni A Miami ». Une formule pas très originale, mais finalement pas désagréable à l’oreille.
« Rrrruuuunnnniiii » marque un changement radical de style chez R.U.N.I. On regrettera sans doute ce recours aux vocaux perçants et aux élans bruitistes incontrôlés, qui à force, finissent par taper sur le système. Mais en faisant abstraction de ces dérives, la solution sonore réserve quand même quelques moments intéressants. A consommer, donc, à doses homéopathiques…