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Béber

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samedi, 30 avril 2022 11:11

Head of Roses

Jennifer Lynn Wasner est à la tête de deux projets (un troisième baptisé Dungeonesse, auquel participait John Ehrens, semble abandonné, pour l’instant). Tout d’abord, son principal, Wye Oak, en compagnie d’Andy Stack, dont le dernier elpee remonte déjà à trois ans. Puis un solo, qu’elle a réactivé, au cours de la pandémie et pour lequel elle est choisi comme patronyme, Flock of Dimes, dont le premier opus, « If You See Me, Say Yes » remonte à 2016.  

« If You See Me, Say Yes » constitue son second et il est paru chez Sub Pop.

Lors des sessions, l’Américaine a reçu le concours de toute une belle brochette d’invités dont Matt McCaughan derrière les fûts (notamment auprès de Bon Iver), Nick Sanborn à la production et aux synthés (moitié de Sylvian Esso) et encore Meg Duffy à la guitare (il milite au sein du band de Kevin Morby mais également chez Hands Habbit). Parcimonieuses, les orchestrations sont particulièrement léchées. La voix et le lyrisme de l’artiste font le reste.

Si « Head of Roses » fait la part belle aux guitares, on y rencontre également des éléments synthétiques, mais savamment dosés. L’œuvre alterne les climats malgré le ton ténébreux et des compos aux accents pop clairement définis. Ainsi, « Price of Blue » s’avère dense et entraînant tandis que « Walking » et « Lightning » se révèlent davantage minimalistes et introspectifs. On épinglera également le cotonneux « No Question », traversé par une magnifique intervention jazzy au saxophone ou encore le plus folk « Awake for the Sunrise ». 

Un album intimiste au cours duquel la songwritrice parvient à nous émouvoir…

vendredi, 08 avril 2022 18:03

Hella Love

Fils de parents d’origine mexicaine, Jess Sylvester a grandi à San Francisco et a choisi son patronyme en hommage à son père, marin. Paru sur le label Hardly Art (NDR : fondée par Sub Pop, cette écurie recèle des pépites telles que Lala Lalan, La Luz, Protomartyr, …) « Hella Love » agrège musique centrale/sud-américaine et psychédélisme californien. L’artiste chante d’ailleurs, tour à tour en anglais ou en espagnol, selon morceaux.

En guise d’intro, « Fanfare » se nourrit de claviers et de cuivres tout en véhiculant des accents mariachis. Jess s’enfonce dans l’hémisphère Sud, et goûte au tropicalisme brésilien à travers « Luz des Faro », une compo qui fait également la part belle aux cuivres. Parfois les claviers s’autorisent un écart dans le kitsch, à l’instar de « Minuet for the Mission » ou « Outerland ». Mais ce sont surtout les effets psychédéliques et relaxants libérés par l’expression sonore qui créent l’addiction. D’ailleurs, après avoir écouté cet elpee, on a envie de ré-appuyer sur la touche ‘play’ ! A l’aide de sa télécommande. Car, ensoleillé, cet opus incite au farniente tout en sirotant un mojito…    

samedi, 19 mars 2022 17:50

Spencer Cullum's Coin Collection

Spencer Cullum's Coin Collection

A l’écoute de cet elpee éponyme, l’auditeur est invité à accomplir un voyage de plusieurs décennies dans le temps. Plus d’un demi-siècle dans le passé ! On imagine des hordes de hippies dévalant les collines de San Francisco, hypnotisés par les sonorités de guitares propagées par le Grateful Dead. Accompagné par Sean Thompson, le musicien multi-instrumentiste Luke Reynolds (Sharon Van Etten, War on Drugs…) mais également des choristes tels que Caitlin Rose, Andrew Combs, Erin Rae ou encore Herman Düne, cet Anglais exilé à Nashville, plus connu pour ses faits d’armes en tant que musicien studio, tisse des de superbes morceaux inspirés du folk/rock psychédélique des 60’s. Plusieurs écoutes sont cependant nécessaires avant d’appréhender la richesse de l’orchestration et des mélodies ainsi que le jeu de guitare produit par Spencer Cullum. Ce premier elpee solo alterne ballades bucoliques (« Seaside »), morceaux hypnotiques, à l’instar de « Dietench Buxtehude », et plages acoustiques….

A l’écoute de « Spencer Cullum’s Coin Collection », les spectres de Tim Buckley et de Nick Drake flottent dans les esprits. Rien que ça !

lundi, 31 janvier 2022 19:25

Romantic images

« Romantic Images » appartient à cette catégorie d’albums qui parviennent, après une seule écoute, à vous mettre de bonne humeur. Efficace, la pop de Molly Burch (NDR : née à Los Angeles, elle s’est établie à Austin) atteint sa cible à chaque coup. Noyée sous des nappes de synthés, elle nous propulse dans les 80’s. Et puis, sa voix est envoûtante.

« Romantic images » constitue son quatrième opus. Et malgré son titre, elle est parvenue à se débarrasser de ses mélodies mélancoliques pour entretenir une ambiance davantage positive. Parfois les compos frôlent le kitsch, quand on ne se surprend pas à se dandiner au rythme de la basse, comme sur l’entraînant « Emotion feat. Wild Nothing ».

Ce long playing ne révolutionnera pas la pop ; mais au beau milieu de l’hiver, alors que les concerts sont annulés l’un après l’autre, il apporte un petit rayon de soleil qui réchauffe les cœurs. Et ça, ce n’est pas rien !


 
mercredi, 26 janvier 2022 12:20

World's most stressed out gardener

Producteur, musicien et vidéaste (notamment pour Timber Timbre, Metz ou encore Andy Shauf), Chad VanGaalen possède plusieurs cordes à son arc. Alors que le virus parcourt le monde, le Canadien s’est retiré dans sa maison en Alberta pour composer ; mais lors de ses heures perdues, il s’est consacré au jardinage. C’est au cours de cette période qu’il a réalisé son huitième album pour lequel il s’est référé à la flore afin de choisir son titre.

Sur cet elpee, le multi-instrumentiste se charge une nouvelle fois de tout de ‘A à Z’. Outre les instruments déjà maîtrisés depuis belle lurette, il joue de la flûte, dont les interventions sont disséminées tout au long playing, et tout particulièrement sur « Flute Peace » ...

Dans l’esprit de ses œuvres précédentes, Chad VanGaalen élabore une pop psyché alambiquée, loufoque qui paraît partir dans tous les sens. Plusieurs écoutes sont nécessaires afin de saisir la complexité des morceaux et d’appréhender leur richesse mélodique. A l’écoute de « World's most stressed out gardener », on pense à Beck, Super Furry Animal, voire Flaming Lips. Entre les courts intermèdes instrumentaux, le Canadien offre de véritables pépites telles que le planant « Where Is It All Going ? », l’hypnotique « Starlight » ou encore le plus nerveux « Nighmare Scenario ». Bien qu’hétéroclite, ce long playing s’écoute sans éprouver la moindre lassitude. Sans doute à cause de sa qualité. Reste à espérer que cet artiste puisse recueillir la reconnaissance qu’il mérite !


 
samedi, 15 janvier 2022 16:13

Blue heron

Avant de se lancer dans un projet personnel, le multi-instrumentiste Nick Levine a milité pendant plusieurs années au sein de la formation américaine Pinegrove. Le leader de cette dernière ayant été englué dans un scandale sexuel, la vie du groupe a été mise entre parenthèses ; ce qui a laissé du temps à Levine de travailler sur son premier album solo.

Ce qui saute aux oreilles à l’écoute de « Blue Heron », c’est la ressemblance entre la musique de Pinegrove et celle de Jodi, notamment à travers des titres comme « Go Slowly » ou « Buddy ». Faut dire que les styles pratiqués par ces deux formations sont issus du fruit d’un mélange de country, de folk et de rock. En outre, le timbre nasillard de Nick Levine rappelle celui d’Evan Stephens Hall. Et enfin, ce mélange spécifique d’arpèges saccadés et de riffs incisifs, on le retrouve également chez les deux combos.

Sur cet LP figure également des morceaux dépouillés (guitare/batterie), chargés d’émotion, tout en demeurant accrocheurs. En dix plages (dont deux sont instrumentaux) pour à peine 30 minutes, Jodi est presque parvenu à nous faire oublier Pinegrove…


 
mercredi, 12 janvier 2022 12:19

Local valley

Il aura fallu attendre plus de six ans avant que José Gonzalez ne se décide à donner un successeur à « Vestiges & Claws ». Six années durant lesquelles le Suédois a assis un peu plus sa notoriété aux quatre coins du globe en multipliant les prestations et les projets (notamment des bandes originales de film).

« Local Valley » constitue son quatrième elpee. Armé d’une sèche, le songwriter nous y livre une folk dépouillée, bucolique et introspective dont il a le secret. Rien de révolutionnaire dans sa musique mais beaucoup de savoir-faire et surtout de dextérité à la six-cordes. Il assure la qualité sur la continuité. Une singularité, quand même : Gonzalez chante en trois langues (espagnol, anglais, suédois) révélant ainsi plusieurs facettes de son identité. Sur plusieurs titres, on décèle quelques touches orientales, à l’instar de « Head on » ou « Valley Local », deux pistes qui ne sont pas sans rappeler des formations touaregs telles qu’Imarhan ou Tinariwen. Aussi pour nous récompenser de ce temps d’attente sans album, José Gonzalez a replongé dans sa discographie antérieure pour remettre au goût du jour « Line of Fire », un ancien morceau composé avec son comparse de Junip, Tobias Winterkorn. 

Si tout comme votre serviteur, vous tombez sous le charme de ce long playing, sachez que José Gonzalez se produira à l’Ancienne Belgique le 25 avril 2022.


 
vendredi, 24 décembre 2021 15:43

The Witness

Depuis sa fondation, Suuns n’a cessé d’évoluer et de jongler avec les styles. Mélangeant la noise, le rock-psyché et la musique électronique (voire la musique orientale via une collaboration avec Jerusalem in my Heart), au fil des albums, il est parvenu à se forger un style propre. Si ce cinquième elpee semble suivre une évolution naturelle, l’écriture a été marquée par plusieurs évènements susceptibles de perturber le bon équilibre du band (départ d’un des membres et exil de Ben Shemie à Paris) ; mais finalement, ils ne semblent pas avoir ébranlé la formation montréalaise.

« The Witness » constitue certainement l’album le plus apaisé et le plus abouti de Suuns. Le groupe canadien lève le pied et propose huit morceaux influencés par le jazz et bien entendu traversés d’éléments électroniques. Tous les morceaux semblent savamment réfléchis. La production est léchée et les arrangements minutieusement mis en place. Malgré cette apparente complexité, Suuns parvient pourtant à offrir des morceaux accessibles à l’instar de l’excellent « Witness Protection ».

Le seul reproche que l’on puisse adresser à cet album, c’est qu’il soit trop court ! Pourtant, il figurera sans conteste parmi les tops de l’année 2021, de votre serviteur !


 
vendredi, 24 décembre 2021 15:42

Archive Series Vol 5

Après avoir publié un LP live, un autre en compagnie de Calexico, des rééditions, et une opéré une collaboration avec Andrew Bird, Sam Beam nous propose, cette fois-ci, des morceaux inédits. Le barde américain a raclé ses fonds de tiroir. Il en a récupéré onze morceaux enregistrés entre 1998 et 1999, soit trois ans avant la sortie de son premier opus officiel, « The Creek Drank the Cradle », en 2002, chez Sub Pop. A l’époque, le jeune homme de 24 ans poursuit des études de cinéma à l’Université d’Etat de Floride de Tallahassee. 

Dès les premiers accords, on retrouve toutes les qualités qui ont fait de Sam Beam un songwriter reconnu aussi bien aux States, qu’à travers le monde. Son génie et sa maturité précoce, aussi.

Son folk minimaliste et intimiste tape dans le mille. La voix sereine et tellement distincte de l’Américain est superbement portée par sa guitare acoustique. Déjà, à cette époque, ses ballades se révélaient aussi mélancoliques que champêtres. Et rapidement, les mélodies trottent dans votre tête, pour s’y accrocher durablement…

Si ce n’était une compile, ce long playing pourrait figurer parmi les ‘musts’ de l’année…


 
samedi, 11 décembre 2021 18:19

Jubilee

Particulièrement réussis, les deux premiers albums de Japanese Breakfast lui avaient permis de se forger un nom dans sphère de l’indie-pop. Deux œuvres dédiées –notamment– à sa maman, décédée. Non seulement Michelle Zauner a décidé de tourner la page, en partageant sa renaissance et sa joie de vivre, mais ce « Jubilee breakfast » devrait lui permettre de rencontrer le grand public, surtout depuis sa nomination aux ‘Grammy Awards’ dans la catégorie ‘meilleur nouvel artiste’ ou encore grâce nombreux tops de fin d’année que l’artiste devrait truster.

Hormis les plages plus atmosphériques et langoureuses comme « Posing in Bondage » et un « Slide Tackle », enrichi par une superbe intervention au saxophone, la dream pop a ainsi cédé le relais à une musique plus directe et entraînante. Les orchestrations sont plus riches. Et caractérisé par ses couches de cuivres et de cordes, « Paprika » en est certainement une des plus belles démonstrations. Michelle Zauner s’autorise même une incursion dans la pop 80’s sur « Be sweet », un morceau kitsch souligné de claviers vintage et dynamisé par une sa basse caoutchouteuse. Enfin, les sonorités distordues qui entretiennent « Sit » lorgnent vers le shoegaze.

Bref, ce troisième essai de Michelle Zauner est franchement une réussite et confirme son talent de songwritrice à torcher des titres accrocheurs.


 
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