La cavalcade de Jéhan…

Poussé par un nouvel élan poétique, Jean Jéhan a sorti son nouvel opus, « On ne sait jamais », le 18 novembre 2023. Pour ce cinquième elpee, Jéhan fait le choix de s'affranchir de ses affinités folk rock, pour aller vers des horizons plus dégagés. On retrouve…

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Pour Jane Weaver, l’amour est un spectacle permanent...

Jane Weaver, aka Jane Louise Weaver, est une musicienne originaire de Liverpool. Son nouvel opus, « Love In Constant Spectacle », paraîtra ce 5 avril 2024. Il a été produit par John Parish (PJ Harvey, Eels, Sparklehorse). Son disque le plus intime et le plus…

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Béber

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mardi, 28 décembre 2010 20:02

Pay the Piper

A première vue, il faut reconnaître que la pochette de cet album est assez attrayante. Les tons sont obscurs. Les collages représentent des hommes à tête de souris, un chien à tête d’homme ou encore un homme dont le visage a été remplacé par une théière. De quoi laisser une bonne première impression. Penchons-nous maintenant sur l’expression sonore de cette formation batave, issue de Maastricht très exactement (NDR : ce n’est pas loin de la frontière belge !)

Ce qui saute tout d’abord aux oreilles, c'est la ressemblance entre la voix du chanteur et celle de Josh Homme. Puis les riffs de guitares. Directement influencés par les groupes stoner californiens, même si les sonorités sautillantes des cordes rappellent davantage Millionnaire. Encore que parfois c’est plutôt à The Hickey Underworld voire à Drums Are For Parades (ceux-ci sont cependant plus énervés) qu’on se met à penser. Et « Juvenile » ainsi que « Pay the Piper » en sont de belles illustrations. Mais, si la musique de la formation néerlandaise tient bien la route, on ne peut pas dire qu’elle sorte très souvent des sentiers battus. Sauf peut-être quand elle intègre des références psychédéliques dans ses compos. A l’instar de « Like a Perfume », morceau parcouru de chœurs et caractérisé par cette gratte dépouillée d’effets ou encore l’excellent « Silver Lines », fruit d’une rencontre parfaite entre psyché et stoner, deux titres au cours desquels, The Mad Trist parvient enfin à faire la différence. Et c’est tout à leur honneur.

« Pay the Piper » constitue le premier long playing du band orange ; et si dans le futur, il parvenait à développer son profil psychédélique, il pourrait devenir un groupe phare de la scène belgo-néerlandaise. A suivre de (très) près…

mardi, 28 décembre 2010 20:00

Zarboth

Zarboth est un autre groupe qui vient s’ajouter à la longue liste des duos français qui pullulent dans le petit monde du rock expérimental. Zarboth est né de la rencontre entre deux Parisiens : Etienne Gaillochet (batteur chez de We Insist !) et Phil Reptil (La Theory du Reptil). Un projet qui a pris forme en 2007. Et il n’a pas fallu longtemps à ce tandem pour trouver refuge au sein de Head Records (Microfilm, Pneu, Goodbye Diana, …)

A l’instar de Pneu, Room 204, Papier Tigre, 37500 Yens et consorts, Zarboth privilégie l’énergie sur la mélodie. Mélangeant jazz, math-rock et metal, le combo enchaîne les morceaux déstructurés. Le chant ou plus exactement les cris, les riffs agressifs et la batterie frénétique constituent le fil rouge de leur musique. Pas question ici de chercher une once de mélodie. D’ailleurs, l’expression sonore frôle parfois la cacophonie. Et « Dieceptev » en est la plus belle illustration.

En huit morceaux, tout est dit ! Des compos à l’énergie débordante, dispensées avec beaucoup de spontanéité, mais qui souffrent d’une grave carence mélodique. En bref, la paire ne se démarque guère de leurs compatriotes qui militent dans le style. Une exception qui confirme la règle : « Overtones ». Bénéficiant d’un minimum de chant, cette plage est manifestement le meilleur morceau de l’opus. 

mardi, 28 décembre 2010 19:58

Black Dub

A 59 ans, Daniel Lanois peut se targuer d’avoir une carrière bien remplie. Véritable star au Canada, son pays natal, il possède même son étoile gravée sur le Walk of Fame, à Toronto. Fin des années 60, il se produit déjà sur des scènes locales et en 1970, il monte son propre studio d’enregistrement à l’aide de son frère. Mais son véritable début de parcours date de 1979, lorsqu’il rencontre Brian Eno, en compagnie duquel il va commencer à collaborer. D’ingénieur du son il passe ensuite producteur et acquiert une notoriété internationale qui lui permet de mettre en forme des œuvres d’artistes mythiques comme U2, Bob Dylan, Peter Gabriel et plus récemment Neil Young. Quoique musicien, il ne concocte son premier opus solo qu’en 1989 (« Acadie »). Black Dub est un nouveau projet qu’il a créé en 2008. Projet qui a failli ne jamais naître, suite à un grave accident de moto dont il a été victime la même année, l’obligeant à se déplacer dans une chaise roulante, durant trois longs mois. 

Outre le drummer Brian Blade et le bassiste Daryl Johnson, deux musiciens chevronnés, le line up du groupe implique Trixie Whitley, une chanteuse dont la voix fait véritablement la différence, tout au long de l’elpee. C’est la fille du célèbre bluesman Chris Whitley. Elle est née à Gand, mais a beaucoup bourlingué. Quoiqu’encore jeune, elle jouit d’une belle réputation de vocaliste, dans les milieux new-yorkais. Chez Black Dub, elle insuffle à elle seule les émotions. Et maîtrise sa voix à la manière des plus grandes, et en particulier Joss Stone voire Lauryn Hill. Elle est tout simplement impressionnante. C’est même l’âme de Black Dub.

Quant à l’expression sonore, elle oscille du reggae (« Silverado ») au psychédélisme (« Ring the Alarm », « Last Times »), sur le fond de soul. Et, vous vous en doutez, la production est irréprochable. L’expérience de Daniel Lanois et de ses musiciens conjuguée au talent de la jeune demoiselle est couronnée par ce superbe album. Et puis quel plaisir de découvrir un pur diamant belge exilé aux Etats-Unis, dont on ignorait même l’existence.

mardi, 21 décembre 2010 15:56

Tree Of Them

Electron libre militant sur la scène indépendante suisse, Frédéric Merk participe à différents projets. Il change ainsi régulièrement de casquette, coiffant tour à tour celle de mixeur, de compositeur ou de musicien. Son dernier opus, le Veveysan, qui est également multi-instrumentiste (autodidacte), l’a réalisé en solo, même s’il a sollicité la participation de quelques collaborateurs pour atteindre son objectif.

Un projet qu’il a baptisé 17f. Se serait-il inspiré d’une unité de combat de l’aviation navale française ? On pourrait le croire ; et pourtant, ce n’est pas le cas. D’ailleurs, ce patronyme ne colle pas du tout au climat développé sur cet elpee. Pour être franc, il nage complètement à contre-courant. Et pour cause, « Tree of them » incarnerait plutôt un éloge au pacifisme et à la nature. L’électro/jazz de 17f est ‘ambient’ et évoque des paysages froids et enneigés. Hormis le morceau d’entrée, « Le sexe faible », l’expression sonore ne souffre pourtant jamais du syndrome de la monotonie. Elle est alimentée par une multitude d’instruments, tantôt conventionnels (saxophone, basse, guitare acoustique sur l’excellent « Receipt ») ou inidentifiables, qui se relaient judicieusement. On pense immédiatement à la scène islandaise, et en particulier à Mùm et Sigur Ros. Pourtant, c’est lorsque les nappes aériennes cèdent le relais au piano qu’on atteint le sublime. Sur « For a while », très exactement. Une compo plus mélodique, imprimée sur un tempo électronique minimaliste, sur lequel l’artiste suisse vient poser sa voix. A cet instant c’est le spectre de The Notwist voire de Postal Service qui se met à planer.

Empreinte de fraîcheur, atmosphérique, « Tree of them » est une œuvre de saison, à déguster au coin du feu, en observant tomber les flocons de neige.

mercredi, 22 décembre 2010 01:00

Dresscode (Ep)

Vous vous souvenez certainement du tube de l’été « Hey You ». Une chanson qui a tourné en boucle sur la plupart des stations radiophoniques. A n’importe quelle heure. Ce qui vous a peut-être incité à haïr les responsables de cette situation : Pony Pony Run Run. Parce que non seulement, les poneys ont envahi les espaces sonores, mais ils ont commencé à se reproduire, pour finalement entraîner dans leur sillage, un véritable troupeau… Killtronik nous vient de région Paca (toute habillée de rouge, le temps de quelques semaines), et relève de cette cohorte. Faut croire qu’après avoir assuré la première partie de PPRR, le combo en est devenu un clone…

Mais essayons de faire preuve d’un minimum d’objectivité. Il faut avouer, qu’à défaut d’être intéressant (subjectivité quand tu nous tiens !), ce groupe est capable de torcher des mélodies contagieuses et des refrains efficaces, susceptibles de séduire le public (féminin ?), en deux temps trois mouvements. L’électro-pop de ce combo hexagonal pourrait faire des ravages. Et les trois morceaux (plus une version acoustique) de « Dresscode » sont d’ailleurs des singles potentiels. Qui ont simplement le tort de tomber un peu trop dans la facilité. Maintenant, si le potentiel de Killtronik est indéniable, la carence en originalité l’est tout autant…

mardi, 14 décembre 2010 01:00

Let Me Come Home

Broken Records est un combo prolifique. Un an seulement après avoir publié « Until The Earth Begins To Part » –un premier elpee qui avait suscité l’enthousiasme– écumé les plus grands festivals européens et accompagné The National en tournée, les Ecossais nous proposent déjà un nouvel opus. Il s’intitule « Let Me Come Home ».

Comme on ne change pas une formule qui marche, tous les ingrédients qui nous avaient fait craquer, il y a quelques mois, sont à nouveau réunis sur ce disque. Ainsi, cuivres, piano et violon soutiennent parfaitement la voix sous tension de Jamie Sutherland, chantant comme si sa vie en dépendait. Produit par Mr Tony Doogan (Mogwai, Delgados, Belle & Sebastian, …), cet LP campe un lyrisme proche des Canadiens d’Arcade Fire, mais en plus ténébreux. Le climat peut-être? Qui sait ! Encore qu’il recèle quelques titres plus entraînants, comme le single « A Darkness Rises Up ».

Si « Let Me Come Home » n’est pas vraiment une œuvre novatrice, elle n’en demeure pas moins excellente. La formation a sans doute voulu assurer, plutôt que d’expérimenter. Le troisième essai devrait nous permettre de faire enfin le point sur le potentiel d’évolution de cette formation…

mardi, 14 décembre 2010 01:00

One Less Heartless to Ear

Si Shipping News compte à ce jour près de 15 années d’existence, son dernier album remonte quand même à 2005. « One Less Heartless to Ear » fait donc suite à « Flies The Fields ». Mais pourquoi ce long silence? La conséquence d’événements et d’épreuves rencontrées au cours de la vie (mariage, maladie, etc.) Mais malgré cette longue parenthèse, le combo n’a pas perdu sa fougue. Sa démarche n’a même jamais parue si violente. Comme si ces vicissitudes avaient endurci le caractère de ces musicos.

Shipping News tourne donc le dos au post rock pour embrasser un style particulièrement énergique. Découpé en neuf fragments, dont deux morceaux immortalisés live (« Morays or Demon » et « Axons and Dendrites ») empruntés au précédent opus, l’œuvre est sous haute tension. Le tempo est soutenu, les riffs sont hypnotiques (à l’instar de « Bad Eve » et « Half a House ») et les vocaux de l’Américain sont invariablement menaçants. On pense à Shellac lorsque les cordes de guitares cisaillent littéralement le flux sonore en générant des crescendos frémissants. Difficile cependant d’épingler un titre en particulier, tant l’ensemble est homogène. Bref, cet « One Less Heartless to Ear » est tout simplement énorme. Et le mélomane est sans arrêt sur le qui-vive.

Éternel adolescent, Shipping News a encore de belles années devant lui. Dommage que mon top 2010 a déjà été établi ; sans quoi ce « One Less Heartless to Ear » y figurait certainement !

mardi, 07 décembre 2010 01:00

Vanity Kills

Si vous êtes un adepte de Scorpions, Bon Jovi et consorts ou rêvez de votre premier slow crapuleux –bienvenue aux adolescents de 13-14 ans– alors ce groupe devrait vous botter. Perso, il m’a bien fait rigoler. All I Know est une formation issue de Courtrai. Et les compos de leur album « Vanity Kills » reproduisent tous les clichés inhérents au genre. Paroles niaises, que l’on devine même avant qu’elles ne soient prononcées, accords de piano susceptibles de vous arracher une petite larme et même des soli de guitares dégoulinants.

Bref, s’il s’agit d’une blague à prendre au second degré, les Courtraisiens possèdent un sens de l’humour très aiguisé.

 

mardi, 07 décembre 2010 01:00

Marvin

‘African Tape !’ est un label italien créé en 2008 par Julien Fernandez (Chevreuil, Passe Montagne) et Mitch Cheney (Hey ! Tonal).  Il est certainement un des labels contemporains qui réunit les artistes les plus fougueux, dans l’univers du rock indépendant. L’écurie réunit en son sein des combos comme Aucan, Ventura, Shipping News, entre autres, et bien entendu les formations respectives des membres fondateurs.

Autant dire qu’il est quasi impossible de rivaliser face un catalogue de cette envergure. L’elpee éponyme de Marvin est une des dernières sorties en date d’African Tape ! Originaire de Montpellier, le combo a été fondé en 2003. En fait, cet opus est une réédition de leur premier LP sorti en 2007, en tirage limité. Le band avait d’ailleurs sorti un deuxième opus, l’an dernier, un disque qui avait été unaniment apprécié par la critique. C’est dire si cette réédition tombe à pic ! Marvin y propose un post-math-rock énergique ; mais à contrario de certaines formations issues du milieu les sudistes, il a le bon goût d’y injecter des références krautrock, qui ne sont pas pour me déplaire. Si vous avez apprécié leur premier long playing, vous ne pouvez passer à côté de leur second. Une confirmation de tout le bien que l’on pouvait penser de Marvin…

mardi, 30 novembre 2010 01:00

Don’t Give a Dawn About Bad Reputation

« Don’t Give a Dawn About Bad Reputation » constitue le deuxième album de Driving Dead Girl. Fondé en 2003, le groupe belge a connu des débuts plutôt heureux, puisqu’il a été invité à participer à l’édition 2004 du festival de Dour, et assuré les premières parties de groupes bien dans l’air du temps comme The Rakes, Radio 4, Tokyo Sex Destruction ou encore The Black Angels. Un début de parcours sur les chapeaux de roues, ponctué par la sortie d’un premier opus, intitulé « 50,000 Dead Girls Can’t be Wrong ». Manifestement, à ce moment-là, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. La suite coulera un peu moins de source. A cause d’une multitude de changements de line up. Une situation qui va presque déboucher sur un split. Finalement, le combo parvient à se stabiliser. En 2008. Il peut alors reprendre du service…

Malheureusement, sur ce second elpee, on ne peut pas dire que le rock’n roll/garage de « Don’t Give a Dawn About Bad Reputation » casse vraiment la baraque. On a l’impression qu’il a même pris un coup de vieux. Ses influences ont beau être puisées chez Black Rebel Motorcycle Club, Jon Spencer Explosion ou encore Johnny Cash, DDG ne parvient pas à les transcender. L’énergie est bien présente (NDR : un héritage de leurs prestations ‘live’), la maîtrise instrumentale irréprochable, mais on cherche vainement ce petit trait de génie, ce petit truc, cet infime détail qui pourrait faire pencher la balance. Et surtout décoller l’expression sonore. Une exception qui confirme la règle : « The Way Your Heart Ain’t Easy To Ride », une compo low tempo à vous flanquer des frissons partout. 

Avant de pondre un tel second opus, Driving Dead Girl aurait peut-être dû se remettre en question. Attendre 7 longues années pour balancer un disque pareil, ce n’était pas vraiment une bonne idée.

 

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