Pas d’amis, pas de douleur pour Johnnie Carwash…

« No Friends No Pain », c’est le titre du nouvel elpee de Johnnie Carwash. En attendant, il nous en propose un extrait, sous forme de clip, « Aha (it's ok) ». Ballade pop façon The Drums, « Aha (it's ok) » est un morceau mélancolique qui a conservé la…

logo_musiczine

Le venin de Judith Hill...

Chanteuse, compositrice et multi-instrumentiste, Juidith Hill, sortira son nouvel opus, « Letters From A Black Widow » le 12 avril 2024. Un album taillé en 12 pièces qui présente une histoire fascinante oscillant de la douleur privée à la transcendance…

Trouver des articles

Suivez-nous !

Facebook Instagram Myspace Myspace

Fil de navigation

concours_200

Se connecter

Nos partenaires

Nos partenaires

Dernier concert - festival

Depeche Mode - Sportpalei...
Depeche Mode - Sportpalei...
Béber

Béber

mercredi, 20 octobre 2010 02:00

Bienvenue dans ma bulle…

Paru courant de l’année 2010, le dernier album de Tunng, « …And Then We Saw The Land », constitue une étape décisive au sein du parcours de ce groupe anglais ; puisque l’un de ces membres fondateurs, Sam Genders, venait alors de quitter la formation, laissant ainsi une plus grande marge de manœuvre aux autres musiciens. Principal changement enregistré : la quasi-disparition des samples ; et puis une nouvelle ligne de conduite tracée par Becky Jacobs, même si le folk du combo est toujours teinté d’électronique.

Vers 20h, Alice Lewis monte sur les planches. Elle assure le supporting act. Pas de collaborateur. Elle s’accompagne aux claviers et puis tire parti de sonorités issues d’un ordinateur. La jeune artiste française est venue présenter les compos de son nouvel elpee « No One Know We’re Here ». Son univers sonore jouxte celui de Björk. Atmosphérique, il ne maque pas d’intérêt ; mais bien de relief. Si bien qu’au fil du temps, le public finit par décrocher. Et après une bonne demi-heure, elle se retire dans l’indifférence presque générale...  

A peine le temps de se réhydrater que le quintet londonien, Tunng, entre en scène. Au cours de l’après-midi, le combo avait accordé un mini-concert destiné aux enfants âgés de 3 à 12 ans, accompagnés de leurs parents ou de leur famille, dans le cadre de goûters-concerts organisés régulièrement dans les salles du Nord de la France. Une très belle initiative, sans doute destinée à familiariser cette génération à la culture musicale…

Le quintet se partage drums, percus, guitares acoustiques, un ordinateur et les vocaux. Les harmonies vocales –féminines et masculines– sont particulièrement suaves. Conjuguées en harmonie. Empreintes de douceur et de tendresse, les mélodies accrochent instantanément. Et la délicatesse des cordes acoustiques accentue cette sensation. Tout au long de ce set, on a l’impression de partager une bulle, au sein de laquelle le combo nous a invités à pénétrer. Excluant toute forme de violence pour nous communiquer une forme de paix intérieure. La setlist privilégie les plages issues du dernier opus ; et en particulier le single « Hustle » ou encore l’excellent « October ». Sans pour autant négliger leurs classiques, à l’instar de « Bullets ».

Après une bonne heure trente de spectacle, la formation prend congé de son auditoire. La foule se retire peu à peu. Mais elle quitte les lieux des rêves plein la tête. Un peu comme si elle n’était pas encore totalement sortie de cette bulle si réconfortante. D’ailleurs, si vous êtes soumis au stress, n’hésitez pas à vous enfiler une bonne tranche du dernier opus de Tunng. C’est idéal pour décompresser…  

Organisation Grand Mix

vendredi, 15 octobre 2010 02:00

Spectacle total

Lors d’une interview accordée dans un magazine belge, Kevin Barnes, chanteur et tête pensante d’Of Montreal confiait, à propos de la prochaine tournée de son groupe, qu’il allait mettre sur pied une performance théâtrale assez complexe. La plus grande production de l’histoire de la formation. Et mettre en scène une multitude de marionnettes humaines, nécessitant une foule de costumes. Jugeant même ce projet formidable…’ Autant dire que ces déclarations ouvrent l’appétit, surtout lorsqu’on connaît les prestations ‘live’ complètement déjantées du groupe d’Athens (Georgie). D’ailleurs les spectateurs présents à la Rotonde, voici 2 ans, se rappellent sans aucun doute de leur show complètement barré.

Le concert accordé ce vendredi 16 octobre à l’Orangerie offrait une merveilleuse occasion de vérifier ses dires et de découvrir leur nouvel album, « False Priest ».

20h00 pétantes, la première partie s’apprête à monter sur la scène du Botanique. La salle est à moitié remplie, l’ambiance décontractée. Tape Tum est un duo belge, renforcé par un groupe réunissant Bruxellois et Gantois, en ‘live’. Il tente de chauffer la salle. Et leur tout premier morceau suscite manifestement l’enthousiasme. Malheureusement, l’intensité retombe aussi rapidement qu’elle s’est déclenchée. La concentration de l’audience s’étiole et les bavardages s’intensifient. Pourtant, le rock teinté d’exotisme de ce combo ne manque pas de charme, mais le mélomane lambda éprouve de grosses difficultés à suivre le fil du concert. Néanmoins, après une demi-heure, le band se retire, sous les applaudissements du public.

Vers 21h00, une partie de la troupe d’Of Montreal, tout de blanc vêtue, monte sur les planches. La salle est maintenant remplie. Un écran géant sert de décor. Les premières sonorités de guitare déchirent l’univers sonore. Il règne alors un climat lourd et malsain. Un homme-poisson, armé de fusils, les rejoint. Il est suivi, quelques instants plus tard, par le leader, Kevin Barnes. Maquillé (NDR : comme d’hab !) et vêtu d’une robe. Le combo ouvre alors les hostilités set par un des morceaux du nouvel elpee, « Coquet Coquette ». Les lumières scintillent, les musiciens s’en donnent à cœur joie et Barnes se tortille dans tous les sens, lorsque soudainement, un démon fait son apparition. Et entame alors un combat contre le poisson !!! En un seul morceau, Kevin Barnes est parvenu à nous entraîner au sein d’un univers surréaliste. Un monde des ténèbres en mode funky. Qui  dit mieux ? Les titres du dernier opus s’enchaînent. Le public est conquis. Impossible de quitter le spectacle des yeux. Chaque compo offre son lot de surprises. Lorsque les démons ne se chamaillent plus, les fantômes aux ailes dorées les remplacent. Tout est imaginé et exécuté à la perfection, tant au niveau musical que scénique. Mais lorsque Barnes revient déguisé, une corde autour du cou, pendant que des images de visages d’enfants et de vieillards qui se déforment au rythme de la musique sont projetées, l’Orangerie est comme pétrifiée. Si la majorité des plages du dernier long playing sont interprétées, la formation n’oublie cependant pas ses morceaux les plus ensorcelants, tels que « For Our Elegant Caste », « An Education Instance » ou encore « Heimdalgate Like A Promethean Curse ». Autant dire que les fans se régalent. Après une heure et demie, la troupe se retire.

A peine 5 minutes plus tard, l’équipe revient sur l’estrade et entame une série de reprises dont le « Thriller » de Michael Jackson. Of Montreal s’amuse et c’est visible. Plaisir communicatif au vu du nombre de spectateurs se déhanchant sur les rythmes entraînants. Que du bonheur donc… Kevin Barnes et ses comparses vident les lieux pour revenir quelques instants plus tard. Ils nous réservent alors ce qui constitue, pour votre serviteur, le meilleur morceau d’Of Montreal paru à ce jour: « The Past Is A Grotesque Animal ». Dépouillé de tout apparat, démaquillé, Barnes y révèle toute sa sensibilité à fleur de peau. Dix minutes qui s’achèvent dans un véritable bordel sonore. Le groupe se retire alors, définitivement. Respect !

Après deux heures de représentation, il faut reconnaître que Kevin Barnes a tenu parole. Car finalement, ce n’est pas à un concert que nous avons assisté, ce soir, mais à un spectacle total. Au cours duquel il apporte des tas de couleurs aux ténèbres. Lors de cette dernière date européenne, Of Montreal est allé au bout de lui-même et ce don de soi, le public l’a parfaitement perçu… 

Organisation Botanique

mardi, 19 octobre 2010 02:00

The Bay Of Future Passed

Originaire de Poitiers, Microfilm vient de publier son troisième album. Comme son patronyme l’indique, l’expression sonore de cette formation française est étroitement liée au septième art. En 2003, ces musiciens, issus de divers groupes, ont tenté de donner une nouvelle dimension à leur carrière, en développant un projet musical associé à des dialogues de films ou documentaires. On passe du film de série B au documentaire social. Le concept leur a d’ailleurs déjà permis de se forger une certaine notoriété dans le milieu, puisque le combo a déjà eu l’occasion d’ouvrir pour Enablers, Trans Am ou encore Hrsta. Musicalement, Microfilm propose un post-rock évoluant quelque part entre Mogwai et Explosion. Si l’originalité ne constitue pas leur préoccupation majeure, Microfilm parvient néanmoins à faire monter la sauce lorsque les samples entrent en osmose avec la musique. De cet elpee, j’épinglerai le superbe « Blood Sample ». Le band parvient à traduire l’ambiance malsaine et inquiétante du film (totalement inconnu soit dit en passant !) dans la compo. Terne et monotone, « Devant nous, rien » décrit magnifiquement l’aliénation du travail à la chaîne. Malheureusement certains morceaux sont moins pertinents, et perdent alors leur spécificité et donc de leur intérêt.

Microfilm réexplore un genre que l’on pensait, pourtant, tombé complètement en désuétude. Et finalement, il ne se débrouille pas trop mal. Par conséquent, je conseillerai surtout ce long playing aux cinéphiles amateurs de post-rock…

 

mardi, 19 octobre 2010 02:00

Vent

Agé d’une vingtaine d’années, ce jeune Tokyoïte relève du label japonais Noble (Films, Yasushi Yoshiba, …) « Vent » constitue son deuxième opus, mais le premier publié chez Noble. Il fait suite à « Accidental Tourist », paru l’an dernier.

A la première écoute de « Vent », on est stupéfait par la maîtrise du jeune artiste. Son mélange d’électronica, de jazz et de lounge est particulièrement homogène. Les nappes de piano (NDR : le musicien n’en jouerait que depuis trois ans !) se fondent parfaitement dans les rythmiques électroniques. Le xylophone (« Pen On Stapler »), les cuivres (March ») et d’autres instruments encore, enrichissent circonstanciellement la solution sonore. C’est propre, apaisant, typiquement asiatique. Parfait pour sonoriser les scènes du cinéma japonais contemplatif. Idéal pour décrire de sublimes paysages. Des morceaux tels que « Feather » ou « Iceyedit » en sont d’excellents exemples. Mais malheureusement, à force de jouer sur le contemplatif et la mélancolie, la musique de Serph se transforme petit à petit en musique d’ascenseur. Et finit par nous précipiter dans le plus profond ennui.

Dommage, car le jeune Nippon ne manque pas de talent. Faudrait peut-être qu’il injecte un brin de folie et d’énergie dans sa création, afin de la rendre plus vivante…  

 

mardi, 12 octobre 2010 02:00

All Right Now

On connaissait la face jazzyfiante de Brisa Roché grâce à l’album « The Chase », sorti en 2005. Son profil folk également. Lors de la publication de son très remarqué deuxième opus, « Takes ». On découvre aujourd’hui, son intérêt pour le rock/blues, tout au long de son troisième long playing, « All Right Now ».

Enregistré dans une église délabrée, sous la houlette d’Henry Hirsch (Lenny Kravitz, Madonna), cet elpee a bénéficié du concours d’un véritable groupe. Pas n’importe lequel, puisqu’il s’agit du band qui l’a soutenu lors de sa dernière tournée. Et c’est une première. Si le son est résolument plus rock, énergique donc, la Californienne continue d’entretenir un climat à la fois baroque et mystique. Certaines plages lorgnent davantage vers le blues. Et je pense tout particulièrement au titre qui ouvre la plaque, « Stone Trade ». D’autres sont légèrement teintées de disco. A l’instar de « Hard As Love » et « Do What You Can Do ». Et si le reste est, en général, imprimé sur un tempo assez soutenu, la demoiselle s’est quand même réservé l’une ou l’autre ballade (« Bloom », « Get Down »). Si chaque morceau de ce disque est un tube potentiel, à cause d’un sens mélodique particulièrement contagieux, il faut reconnaître, que l’ensemble manque quand même cruellement d’originalité. Bref, « All Right Now » est un album sympathique, mais largement dispensable.

mardi, 05 octobre 2010 02:00

Une bête de scène…

Déjà près d’une décennie que Sage Francis pratique une forme de hip hop alternatif, nourri au slam et teinté de folk ou de rock. Natif de Providence (NDR : c’est dans le Rhode Island), il en est même devenu une figure de proue. A son actif, cinq albums, dont un en compagnie des Non Prophets. Il se produisait ce mardi 5 octobre à l’Orangerie du Botanique, pour défendre son dernier opus, « Li », lors d’une double affiche, puisque Dolan y était également programmé. Bernard Dolan est également issu du même Etat, mais de Hanton City. Un rapper, activiste, emcee et slammer réputé pour son spoken word profondément engagé, politique et cynique. C’est un pote à Sage. Il relève d’ailleurs de son label.

Vers 20h, la sonnette retentit. Elle annonce le début du spectacle. Ou plus exactement du supporting act. Mais c’est face à un auditoire encore clairsemé que le Bruxellois L.E.G. entre en action. Soutenu par deux acolytes aux manettes, ses yeux sont cachés derrière des lunettes de soleil et sa tête dissimulée sous une capuche. Le Belge donne tout ce qu’il a dans le ventre, en déambulant aux quatre coins de la scène. L’énergie est palpable. Son hip hop, au début bordélique, se fluidifie au fil du temps. Malheureusement, il est manifestement difficile d’assurer une première partie pour deux pointures de la trempe de Sage Francis et Dolan. Les  spectateurs sont amorphes. Après une demi-heure, la performance de L.E.G. s’achève et le public se retire. Si les esprits de la maigre assistance n’ont pas été marqués par ce premier groupe, le trio, lui, doit l’être. Et pour cause, ce n’est pas tous les jours qu’un artiste a l’opportunité de figurer à la même affiche que nos deux vedettes de la soirée.  

Juste le temps de prendre l’air et de s’hydrater le gosier et la deuxième sonnerie annonce déjà la montée sur le podium de B Dolan. Une véritable armoire à glaces ! Il porte la barbe. Il s’accompagne uniquement d’une machine. Directement, le grand gaillard entre dans le vif du sujet. Son flow est incisif et véloce. Et ses samples efficaces. En un morceau, l’Américain met le feu à une Orangerie déjà plus remplie. Après un morceau, l’Américain s’asperge du contenu d’une bouteille et tente de reprendre sa respiration. Débute alors un dialogue avec le public qui ne s’achèvera que lorsqu’il videra les lieux. Sarcastique, Dolan vante la suprématie de l’Amérique républicaine, et n’hésite pas à la comparer à notre petite Europe. A l’instar de l’excellent morceau consacré à Sarah Palin. Multipliant les traits d’humour, il introduit chaque titre, comme un véritable chauffeur de salle. Et c’est efficace ! Mais le gros nounours sait également se faire tendre ; et tout particulièrement lorsqu’il interprète « Marvin ».  L’émotion est à son paroxysme et un frisson nous parcourt l’échine. Après une bonne demi-heure, c’est sous des applaudissements bien mérités que Dolan quitte le podium. Première étape réussie !

A peine le temps de nous remettre de nos émotions et de finir notre petite mousse que la dernière sonnerie retentit. C’est désormais dans une salle pleine à craquer (ou presque) que Sage Francis va se produire. Apparaît alors la bête. Un drapeau sur la tête, il est également barbu. Mais aussi chevelu. Il ouvre le bal en interprétant des extraits de ses tubes. « Escape Artiste », notamment. Rien de tel pour se rendre compte du talent du rappeur. Sage démontre qu’il n’a pas décroché de nombreux trophées, lors des concours de Slam, pour rien. Chauffeur de salle dans l’âme également, on le découvre guilleret. Et puis, il est en pleine forme. Il accomplit même des pas de danse à faire pâlir plus d’un boys band. La majorité de ses morceaux sont déformés. Pas question ici de rejouer les morceaux de l’album. Tous les styles musicaux y passent ; que ce soit le disco, le rock ou le jazz ; en témoigne sa reprise jazzy de « Jah Didn’t Kill Johnny ». Après une demi-heure de set, Sage Francis se décoiffe en retirant sa perruque (très réaliste soit dit en passant !) et dévoile sa réelle personnalité. Finie la rigolade, le ton devient plus agressif et plus tranchant. Après ces morceaux plus virulents, l’Américain laisse la place à l’émotion, et nous confesse ses problèmes de cœur. S’engage alors un monologue a cappella, tout bonnement impressionnant. Une trentaine de minutes plus tard, le Sage quitte la scène, sous les applaudissements. Respect !

Vient alors le moment du rappel. Sage est alors accompagné de Dolan. Les deux comparses se chamaillent et interprètent tour à tour leurs morceaux. Trois de rap bien lourds, bien américains, comme on les aime. Idéal pour conclure une soirée en tous points parfaite.

Organisation Botanique

 

mardi, 05 octobre 2010 02:00

Un nounours tendre mais sarcastique…

Déjà près d’une décennie que Sage Francis pratique une forme de hip hop alternatif, nourri au slam et teinté de folk ou de rock. Natif de Providence (NDR : c’est dans le Rhode Island), il en est même devenu une figure de proue. A son actif, cinq albums, dont un en compagnie des Non Prophets. Il se produisait ce mardi 5 octobre à l’Orangerie du Botanique, pour défendre son dernier opus, « Li », lors d’une double affiche, puisque Dolan y était également programmé. Bernard Dolan est également issu du même Etat, mais de Hanton City. Un rapper, activiste, emcee et slammer réputé pour son spoken word profondément engagé, politique et cynique. C’est un pote à Sage. Il relève d’ailleurs de son label.

Vers 20h, la sonnette retentit. Elle annonce le début du spectacle. Ou plus exactement du supporting act. Mais c’est face à un auditoire encore clairsemé que le Bruxellois L.E.G. entre en action. Soutenu par deux acolytes aux manettes, ses yeux sont cachés derrière des lunettes de soleil et sa tête dissimulée sous une capuche. Le Belge donne tout ce qu’il a dans le ventre, en déambulant aux quatre coins de la scène. L’énergie est palpable. Son hip hop, au début bordélique, se fluidifie au fil du temps. Malheureusement, il est manifestement difficile d’assurer une première partie pour deux pointures de la trempe de Sage Francis et Dolan. Les  spectateurs sont amorphes. Après une demi-heure, la performance de L.E.G. s’achève et le public se retire. Si les esprits de la maigre assistance n’ont pas été marqués par ce premier groupe, le trio, lui, doit l’être. Et pour cause, ce n’est pas tous les jours qu’un artiste a l’opportunité de figurer à la même affiche que nos deux vedettes de la soirée. 

Juste le temps de prendre l’air et de s’hydrater le gosier et la deuxième sonnerie annonce déjà la montée sur le podium de B Dolan. Une véritable armoire à glaces ! Il porte la barbe. Il s’accompagne uniquement d’une machine. Directement, le grand gaillard entre dans le vif du sujet. Son flow est incisif et véloce. Et ses samples efficaces. En un morceau, l’Américain met le feu à une Orangerie déjà plus remplie. Après un morceau, l’Américain s’asperge du contenu d’une bouteille et tente de reprendre sa respiration. Débute alors un dialogue avec le public qui ne s’achèvera que lorsqu’il videra les lieux. Sarcastique, Dolan vante la suprématie de l’Amérique républicaine, et n’hésite pas à la comparer à notre petite Europe. A l’instar de l’excellent morceau consacré à Sarah Palin. Multipliant les traits d’humour, il introduit chaque titre, comme un véritable chauffeur de salle. Et c’est efficace ! Mais le gros nounours sait également se faire tendre ; et tout particulièrement lorsqu’il interprète « Marvin ».  L’émotion est à son paroxysme et un frisson nous parcourt l’échine. Après une bonne demi-heure, c’est sous des applaudissements bien mérités que Dolan quitte le podium. Première étape réussie !

A peine le temps de nous remettre de nos émotions et de finir notre petite mousse que la dernière sonnerie retentit. C’est désormais dans une salle pleine à craquer (ou presque) que Sage Francis va se produire. Apparaît alors la bête. Un drapeau sur la tête, il est également barbu. Mais aussi chevelu. Il ouvre le bal en interprétant des extraits de ses tubes. « Escape Artiste », notamment. Rien de tel pour se rendre compte du talent du rappeur. Sage démontre qu’il n’a pas décroché de nombreux trophées, lors des concours de Slam, pour rien. Chauffeur de salle dans l’âme également, on le découvre guilleret. Et puis, il est en pleine forme. Il accomplit même des pas de danse à faire pâlir plus d’un boys band. La majorité de ses morceaux sont déformés. Pas question ici de rejouer les morceaux de l’album. Tous les styles musicaux y passent ; que ce soit le disco, le rock ou le jazz ; en témoigne sa reprise jazzy de « Jah Didn’t Kill Johnny ». Après une demi-heure de set, Sage Francis se décoiffe en retirant sa perruque (très réaliste soit dit en passant !) et dévoile sa réelle personnalité. Finie la rigolade, le ton devient plus agressif et plus tranchant. Après ces morceaux plus virulents, l’Américain laisse la place à l’émotion, et nous confesse ses problèmes de cœur. S’engage alors un monologue a cappella, tout bonnement impressionnant. Une trentaine de minutes plus tard, le Sage quitte la scène, sous les applaudissements. Respect !

Vient alors le moment du rappel. Sage est alors accompagné de Dolan. Les deux comparses se chamaillent et interprètent tour à tour leurs morceaux. Trois de rap bien lourds, bien américains, comme on les aime. Idéal pour conclure une soirée en tous points parfaite.

Organisation Botanique

 

mardi, 05 octobre 2010 02:00

The Decline of female happiness

Non, ne vous inquiétez pas, Donna Regina n’est pas une énième folkeuse sorti du fin fond de son patelin américain. Et ce n’est pas davantage une autre pâle copie d’Alela Diane ou de Cat Power. Donna Regina n’est pas une femme (du moins pas à part entière). Donna Regina n’est même pas italienne. Non, malgré tout ce que l’on pourrait imaginer, Donna Regina est un groupe allemand. Formé en 1992, par le couple Janssen, il sera rejoint quelque temps plus tard par un troisième larron. Un trio qui n’a jamais rencontré de réelle notoriété en dehors du territoire teuton. Il faudra attendre 1999 et leur signature sur le label allemand Karaoke Kalk pour enfin s’exporter. Cependant, on ne peut pas dire que le groupe jouisse d’une grande notoriété internationale. « The Decline of female happiness » constitue cependant, déjà, leur sixième opus.

La substance sonore dispensée par le trio baigne dans les eaux troubles de l’électronica et du folk. Donna Regina possède une très jolie voix. Douce et apaisante. Bien mise en évidence, on a l’impression de retrouver un Grandaddy conjugué au féminin. Et le titre maître, ainsi que « Perfect Stranger » en sont certainement les titres les plus significatifs. Les samples se mêlent parfaitement aux lignes de guitares acoustiques, de piano et de xylophone. D’autres titres sont cependant plus électroniques. La voix est alors malheureusement trafiquée. Triste quand on possède une chanteuse de cette trempe. La guitare laisse alors place à des nappes électroniques et aux synthés. Dommage car le mélange électro-folk était tout simplement parfait. Donna Regina s’engage alors dans une veine plus trip hop rappelant davantage Portishead. Malheureusement à ce petit jeu là, les Allemands sont beaucoup moins convaincants. 

Album en demi-teinte donc pour Donna Regina. Pourtant, lorsque guitare, piano et voix dépouillée de tout effet, sont au rendez-vous, leur musique parvient à nous faire oublier la disparition du groupe de Jason Lytle ; mais quand le groupe oublie l’aspect organique, ses morceaux se révèlent tout à fait dispensables.

 

mardi, 05 octobre 2010 02:00

Condors

Nedry est une des dernières signatures du label anglais Monotreme (65daysofstatics, Barzin, …) Un projet qui réunit la chanteuse japonaise Ayu Okakita et deux bidouilleurs anglais. « Condors » constitue leur premier opus. Et franchement, il faut avouer que le combo puise au sein d’une multitude d’influences : dubstep, electronica, trip hop, et la liste est loin d’être exhaustive. Difficile donc de coller une étiquette sur le style de ce groupe.

Dès la première écoute, on comprend qu’il ne sera pas aisé de dresser le « Condors ». Et puis, on est assez surpris par la voix d’Ayu. Elle rappelle souvent celle de Björk et parfois Beth Gibbons. Les mélodies ont été laissées au placard pour privilégier les beats imposant une rythmique épileptique, comme sur l’excellent morceau d’ouverture « A42 ». Puis progressivement, Nedry tâte quelque peu au rock, en introduisant des sonorités tantôt limpides, tantôt distordues, à l’aide de la guitare. A l’instar du titre maître et de « Scattered ». Si le début de l’opus laisse transparaître une certaine originalité, au fil du sillon, la solution sonore s’égare dans un fouillis de plus en plus inextricable, et on a de plus en plus de mal à suivre le fil conducteur. Cause probable ? Des influences pas encore digérées complètement.

Dommage, car Nedry a manifestement du potentiel. Leur second album devrait peut-être leur permettre de mettre de l’ordre dans leurs idées et ainsi de nous proposer un produit fini un peu plus cohérent. C’est tout le mal qu’on leur souhaite. En attendant, vous aurez le loisir de les découvrir sur scène, puisqu’ils se produiront en première partie de leurs compagnons de label, 65daysofstatics, le 18 novembre, au Botanique.

 

mardi, 05 octobre 2010 02:00

Many Colored Kite

Présent sur la scène de la country alternative depuis près d’un quart de siècle, Mark Olson a déjà prouvé et confirmé, à maintes reprises, tout le bien que l’on pouvait penser de lui. Tout a commencé en 1985, lorsqu’il fonde The Jayhawks. Il quitte le navire 10 ans plus tard, après avoir participé à l’elpee le plus abouti du groupe, « Tomorrow The Green Grass ». Plus tard, le natif de Minneapolis forme, en compagnie de son épouse, The Original Harmony Ridge Creekdippers. Une aventure ponctuée de sept albums. Malheureusement, des problèmes de couple mettent un terme au projet. Il décide alors d’embrasser une carrière individuelle. Il sort son premier album solo, « The Salvation Blues », en 2007. On y découvre alors chez le songwriter un feeling à fleur de peau au sein de ses compos, mais aussi un talent inné à ficeler des arrangements. Depuis trois ans, l’Américain s’est établi dans le désert californien, période au cours de laquelle il a commis un long playing, en compagnie de son ex-comparse Gary Louis (The Jayhawks).

« Many Colored Kite » s’ouvre par l’excellent « Little Bird Of Freedom », une plage qui fait la part belle à la guitare et aux chœurs féminins. Mais la suite se révèle beaucoup plus minimaliste, se limitant le plus souvent à la six cordes et à la voix nasillarde de Mark. Si ses chansons libèrent beaucoup de sensibilité, c’est lorsqu’il est soutenu par les violons et les accords de piano qu’elle est la plus palpable. A l’instar de « Kingsnake ». Suscitant un respect amplement mérité, sans tambour ni trompettes, Mark Olson vient de commettre, un opus de bonne facture, mais qui devrait surtout plaire aux aficionados de country/folk. 

 

Page 94 sur 98