Pour Mitski, la Terre et ses habitants sont inhospitaliers…

Mitski sortira son septième album, « The Land Is Inhospitable and So Are We », le 15 septembre prochain. Aujourd'hui, elle en dévoile deux nouveaux extraits, « Star » et « Heaven », qui font suite au premier single « Bug Like an Angel », offrant un aperçu…

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La morsure d’A Giant Dog…

« Bite » est un album conceptuel, mettant en scène des personnages qui entrent et sortent d'une réalité virtuelle baptisée Avalonia. Premier album de chansons originales d'A Giant Dog depuis « Toy » en 2017, « Bite » s’est lancé dans des défis en créant des…

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Didier Deroissart

Didier Deroissart

jeudi, 13 octobre 2022 18:21

Une véritable bête de scène…

Caractérisé par ses chorégraphies impressionnantes, des costumes chatoyants et un excellent groupe live, son concert accordé à l’AB, en avril dernier, avait séduit critique et fans. Elle revenait au même endroit ce jeudi 13 octobre 2022.

Sept longues années séparent « Reason » et « Persona », son nouvel opus, publié en mars dernier. Dans l’intervalle, elle a gravé un Ep 5 titres (« Bedroom » en 2020) et surtout donné naissance à deux fils. Mot latin, « Persona » possède plusieurs définitions. L’une d’entre elles signifie ‘les différents masques que l’on porte sur scène’. Aujourd’hui, il évoque l’image publique et les facettes multiples et parfois paradoxales qui constituent chacun d’entre nous. Pour cet LP, Selah Sue n’a pas choisi ce titre au hasard. En passant en revue certaines personnalités qu’elle a incarnées au cours de son existence (l’amoureuse, l’hédoniste, l’angoissée…), la Louvaniste explore son propre moi à travers des morceaux sincères et lumineux, après plusieurs années de pause…

En supporting act, Mixmonster Menno, va dispenser un Dj set de 60 minutes. Une prestation un peu ennuyeuse, surtout qu’il restera dans son monde, sans jamais adresser un regard, une parole ou un geste à l’assemblée. Il a fait son taf, point-barre.

Place, ensuite, à Selah Sue. Un long instrumental (NDR : un extrait de son premier elpee –un éponyme– paru en 2011) résonne dans la salle, alors que le podium est inondé d’une lumière bleue. Les musicos prennent place : le drummer (Klaas De Somer), le guitariste (Dries Henderickx), le bassiste (Dries Laheye) et les trois choristes (Stefy Rika, Judith Okon et Sarah Devos). Sans oublier le préposé aux ivoires (piano, synthé), Joachim Saerens, qui n’est autre que le compagnon de la Louvaniste. Il s’agit des mêmes musicos que lors de son dernier passage, à l’AB. Depuis le backstage, on entend la voix de Selah. Au bout de 2 à 3 minutes, elle débarque sur les planches et vient immédiatement haranguer le public pour l’inciter à réagir. Elle est vêtue de la même tenue jaune et ample qu’en avril dernier.

Elle ouvre le concert par « Just Because I Do ». Déjà les acclamations et les sifflets joyeux de la foule fusent de toutes parts. « Black Part Love » est balisé par les ivoires et enrichi de samples reproduisant beats fortement électrisés et cuivres généreux, qui manquent cruellement en ‘live’.

Son titre emblématique, « Raggamuffin », elle parvient à le réinterpréter, chaque fois, de manière différente. C’est sous un flot de sifflements et d’applaudissements que Sanne Putseys termine la chanson, avant qu’elle ne remercie l’auditoire.  

En véritable bête de scène, elle est partout sur les planches. Chaude, puissante, profonde, légèrement éraillée, faussement fragile l'instant d'après, la voix de Selah Sue est unique et se fond idéalement dans les mélodies reggae-ragga-soul quand elle ne se glisse pas dans les fêlures blues. Petit bémol quand même, les trois choristes couvrent parfois l’organe vocal de Selah ; d’ailleurs, on l’apprécie davantage quand elle chante seule armée de sa gratte.

Sa maman est présente au balcon et Sanne a la bienveillance de la saluer.

Pendant « Alone », le bassiste se lâche à la manière de Bernard Edwards (Chic). Le guitariste aura aussi son moment de gloire, lorsque pendant une dizaine de minutes, il va étaler toute sa technique sur son instrument, qu’elle soit ‘hendrixienne’ (NDR : surtout lorsqu’il traite ses cordes à la pédale wah-wah) ou funkysante (NDR : pensez à Nile Rodgers). C’est le moment choisi par Selah pour retourner dans sa loge afin de se changer et de revenir habillée plus sobrement et légèrement, tout en optant pour le noir, que ce soit le pantalon et le body.

Si la soul et le funk dominent l’expression sonore, la formation va s’autoriser quelques incursions dans le hip hop et le drum’n’bass, en fin de parcours.

Selah Sue révèle au grand jour ses troubles psychologiques et sa façon de les gérer positivement au quotidien. A l’instar de son single « Pills », un de ses succès incontournables, qu’elle interprète à la fin du show.

Selah Sue et son groupe vont accorder un rappel de deux titres (« Full Of Life » et un « This World » énorme). Et comme il y a un anniversaire (NDR : Marcel ou Marcelle) le ‘Happy Birthday’ de circonstance est entonné par le band et la foule…

Un chouette concert ! Que du bonheur !

Setlist : « Just Because I Do », « Black Part Love », « Wanted You To Know », « Catch My Drift », « Raggamuffin », « Right Where I Want You », « Always », « All The Way Down », « Free Fall », « Alone », « Together », « Nouvelle Chanson-titre inconnu », « Kingdom », « Peace Of Mind », « Pills ».

Rappel : Full Of Life », « This World »

(Organisation : Live Nation et Ancienne Belgique)

dimanche, 09 octobre 2022 18:20

Le disco singulier d’une Acadienne…

Déjà dix longues années que Lisa LeBlanc ne s’était plus produite en Belgique. Elle avait alors mis le feu à une Orangerie en configuration assise, devant 150 personnes. Son dernier elpee, « Chiac disco », est paru en mars dernier. Cette Canadienne, est issue de Rogerville, dans le nouveau Brunswick, un village de 51 habitants. En fait, elle ne se considère pas comme canadienne, mais acadienne. Elle se décrit d’ailleurs comme suit : ‘Je joue du folk trash. Je suis une Acadienne qui roule ses ‘r’, j’aime me moquer de moi, écrit des textes sans trop de froufrous et est tannée de chanter des chansons de fifilles !’. On a parfois tendance à l'oublier, mais à l'extrême est du Canada, deux provinces sauvages jouxtent le Québec et les États-Unis : la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick, qui forment l'Acadie où Lisa LeBlanc voyait le jour il y a 32 ans. Elle revenait donc au Bota, mais à la Rotonde, dans le cadre du festival ‘Francofaune’.

Le supporting act est assuré par Le Noiseur. De son vrai nom Simon Campocasso, c’est un mec cool et sympa. Il a probablement choisi ce patronyme, car au cours de sa jeunesse, il mettait le souk, partout où il passait.  Son dernier opus, « Relax », est paru en 2020, année pas très érotique, un LP qui fait suite à « Du bout des lèvres », sorti en 2015.

Responsable de l'écriture et des arrangements de ses chansons, Simon parvient à y insuffler un second degré tout en conservant la profondeur et la poésie singulière qui la caractérisent.

Vêtu d’un costard d’un blanc immaculé, Simon est soutenu par Léo Agapitos. Les deux artistes se chargent des vocaux et des synthés. Il y va plutôt pépère, chantant/parlant sur une amplitude d'environ 3 notes, de plutôt belles compos pas toutes complètement habitées. Il signale qu’il s’est fait beau et qu’il a deux rêves : jouer au Botanique et au Stade de France. Le premier rêve est réalisé mais le second, il faudra attendre. En tout cas il ne se prend pas la tête.

Sa setlist est extraite de son récent long playing ainsi que de l’Ep « Musique De Chambre », publié en 2020,

« Relax » se révèle comme un génial puzzle sophistiqué et cohérent qui navigue entre douceur et fraicheur, oscillant de titres au spleen bouleversant comme « Aston morphine » ou « Jimi Hendrix », à des trésors plus chatoyants tels que « Musique de stade » ou « Week-end à Rome 2.0 ». Par contre, il n’interprète pas « Douce France ». Et c’est bien dommage !

Si son style est susceptible de rappeler Benjamin Biolay ou Daniel Darc, il passe, avec une facilité déconcertante, d'une musique inspirée des B.O. de films des 70’s d'Ennio Morricone et de Philippe Sarde au rap français des 90’s (IAM, Fabe), tout en flirtant avec une pop urbaine et synthétique plus actuelle.

L’instrumentation de « Musique de Stade (de France) » ressemble étrangement à celle de « Musique de Chambre ». Le chant est plus parlé que chanté. C’est sans doute la raison pour laquelle sa voix est régulièrement comparée à celle de Serge Gainsbourg.

« Week-end à Rome 2.0 », comme son titre l’indique, évoque un voyage sans Wi-Fi, afin de découvrir les beautés de la région.

« Sumer Slow 88 » invite à monter sur le dancefloor, et quelques personnes tentent le pas de dance. « Relax » clôt la prestation, une chanson d’apparence très légère et pop, mais qui parle en fait d’un sujet plutôt angoissant : le temps qui passe. Une belle découverte !

Setlist : « L’Origine Du monde », « Musique de Stade (de France) », « Retour Rapide », « Weekend à Rome 2.0 », « Sumer Slow 88 », « Dépression Nord », « Relax ».

Lisa LeBlanc est annoncée comme une vraie star par son bassiste. Un chevelu ! Faut vous dire qu’aujourd’hui, elle remplit des stades aux States et au Canada. Telle une princesse du disco, elle est vêtue de noir (y compris la cape), mais sa parure est pailletée. Deux estrades permettent, pour la première à accueillir le drummer et la seconde, un claviériste et un guitariste. Ce dernier va déambuler régulièrement sur le podium, armé de sa gratte.

Le set débute par « Dans l'jus », extrait du nouvel elpee. Qui a dit que le disco était ringard ? Certainement pas Lisa Leblanc. La Québécoise ressort la boule à facettes ainsi que les pattes d’éph’ en remontant le temps. Définitivement groovy, sa musique constitue un bon condensé de disco où les saveurs 60’s-70’s sont remises au goût du jour. N’épargnant jamais ce côté pétillant et coloré, Lisa fait parler son sens de la démesure à l’aide de rythmiques sautillantes, et notamment sur « Pourquoi faire aujourd’hui », un parfait hymne à remettre ce que l’on doit faire au lendemain ou au surlendemain, mais également tout au long des entraînants « Dans l’jus » et du glamoureux « Gossip » à l’énergie contagieuse. La promesse du spectacle de l’album « Chiac Disco », frénétique et jouissif en soi, frôle la fièvre. « City Slickers And Country Boys » est interprété dans la langue de Voltaire. Lisa empoigne son banjo et en éclate les cordes tout en s’accompagnant de sa voix grave presque de baryton qu’elle exprime dans son patois accadien mélangé à du langage indien. Lisa pousse la plaisanterie en signalant : ‘J'suis pas québécoise moi, je suis acadienne’. « Gossip I et II » met littéralement le feu. Pour « Kraft Dinner », elle signale que c’est devenu un peu le plat national au Canada, (NDR : pâtes et mauvais fromage Kraft). Elle s’autorise également quelques plaisanteries sur la poutine, le plat national au Québec et en Acadie (NDR : il s'agit de frites mélangées à du fromage en grains et nappées d'une sauce brune ; ne pas confondre avec l’autre guignol qui porte le même nom).

Les anciens morceaux s’enfoncent profondément dans le (trash) folk, le bluegrass et l’americana, à l’instar de « Cerveau ramolli » et « Du duvet dans les poches », moment au cours duquel elle martyrise, à nouveau, son banjo. Elle ose une reprise « Ace of Spades » de Motörhead, qu’elle se réapproprie. Excellent ! Et c’est à nouveau son banjo destructeur qui fait la différence.  

Le « Le menu Acadien » est un véritable délice sonore. Le public reprend le refrain en chœur : ‘Des patates bouillies, des carottes bouillies et des navots (navets)’. Et le set de s’achever par le très groovy et funky « Veux-tu rentrer dans ma Bubble ?’. Un final de rêve, avant d’accorder un rappel de deux titres…

Setlist : « Dans l'jus », « Pourquoi faire aujourd'hui », « Cerveau ramolli », « Du duvet dans les poches », « City slickers and country boys », « Ti-gars », « Gossip I et II », « Entre toi pi moi pi la corde de bois », « Kraft Dinner », « Y fait chaud », « You Look Like Trouble (But I Guess I Do Too) », « Gold Diggin' Hoedown », « Dead man's flats », « Ace of Spades » (Motörhead cover), « Le menu Acadien », « J'pas un cowboy », « Veux-tu rentrer dans ma Bubble ? ».

Rappel : « Tite gêne », « Aujourd'hui, ma vie c'est d'la marde ».

(Organisation : Francofaune)

dimanche, 02 octobre 2022 18:35

Bref mais intense…

La salle est bien remplie pour accueillir Whispering Sons, au Zik-Zak, ce dimanche 3 octobre 2022, date programmée au beau milieu de sa tournée européenne. Le band est déjà passé par le Salon à Silly, l’Ancienne Belgique de Bruxelles, où il a fait salle comble en mars 2021. Et puis, il s’est produit au festival de Werchter. Deux elpees a son actif, « Images », paru en 2018, et « Several Others », l’an dernier. Son nouveau single « Tilt » est sorti il y a sept mois et squatte les ondes de la bande FM.

Issu de Houthalen-Helchteren, en province du Limbourg, mais établi à Bruxelles, ce groupe belge est devenu notoire pour ses prestations à haute intensité, démontrant ainsi que le post punk qu’il pratique est encore loin d'avoir connu ses meilleures années.

Maze assure la première partie. Il ne s’agit pas de la formation californienne drivée par Frankie Beverly, mais d’un band gantois. Son dernier Ep, « Serve Yourself », remonte à 2016. Depuis, il est passé d’un trio à un quatuor, le drummer Timo Fannoy rejoignant le line up. Et dans la foulée, la formation a apporté une nouvelle dimension à son noisy-post-punk.

Chevelu, le batteur est installé à l’avant de la scène. Et ses interventions sont percutantes. Le line up implique également un guitariste, un bassiste et un chanteur. Ce dernier ne tient pas en place. En ‘live’, on a l’impression de vivre une expérience étrange, intense voire inconfortable. La setlist ne comporte aucun ancien morceau.

Bref, un supporting act idéal pour Whispering Sons.

Setlist : « Designer », « How Long », « Actual », « Subcribes », « Laaitning », « Inner », « Open Ear », Twelve Years », « Counter ».

Whispering Sons débarque à 21h30 ; Fenne, une longue chemise blanche recouvrant le haut de son pantalon de couleur noire, recueille déjà les premiers applaudissements. Mais ce qui frappe d’abord, chez elle, c’est sa voix. Un baryton profond, caverneux, dramatique, qui semble parfois surgir des rives du Styx.

Le concert débute par « Dead End », plage d'ouverture du dernier opus. Aujourd'hui, Fenne Kuppens semble plus à l'aise dans son rôle de frontwoman. Elle ose regarder tout le monde, droit dans les yeux. Dès le deuxième titre, « Heat », la foule se met à dandiner, alors que les riffs de gratte électrisent l’expression sonore.

« Screens » s’enfonce dans l’indus. Les interventions ‘dark’ de Kobe Lijnen, à la six cordes, sur « Got A Light » ont de quoi impressionner. Le drumming y est dense. Tout au long de « White Noise », l’auditoire s’accroche à chaque mot prononcé par Fenne.

La version ‘live’ de « Tilt » baigne au sein d’’un climat bien plus angoissant que celle en studio. On pense alors successivement à Joy Division, Portishead, Placebo, Idles, Fontaines D.C. et même Shame, confirmant que la musique de WS a évolué depuis 2013, année de sa formation.

Le quintet a commencé son impressionnante offensive finale à peu près à mi-parcours, soit à partir de « Flood ».

« Satantango » nous entraîne au sein d’un univers sépulcral, alors que plutôt brefs, « Surface » et « Aftermath » s’avèrent relativement dépouillés. C’est le moment choisi par Kobe de s’installer derrière les ivoires pour accompagner Fenne, une chanson interprétée en mode piano/voix. Les 3 autres musicos ont alors quitté le podium. Gothique, le set s’achève par « Surgery », un morceau qui monte progressivement en intensité avant d’être emporté dans une sorte de frénésie tempétueuse…

Malgré l’excellence du show, Fenne semble bouleversée. Elle s’est même mise à pleurer. Elle ne s’est d’ailleurs pas rendue au merchandising, à l’issue du concert.  

En rappel, le band va nous réserver trois chansons particulièrement appréciées par l’auditoire : « Smoke », « Wall » et « Waste ». Un superbe final pour un spectacle dont on regrettera cependant la brièveté : 60 minutes, pas une de plus.

Setlist : « Dead End », « Heat », « Got A Light », « Alone », « Tilt », « Walking Fl. », « White Noise », « Screens », « Flood », « Surface », « Hollow », « Aftermath », « Satantango », « Surgery ».

Rappel : « Smoke », « Wall », « Waste »

(Organisation : Zik-Zak et Rock Nation)

 

« Horizon », c’est le titre du nouvel elpee de The Inspector Cluzo quoi sortira en 2023. C’est également celui du nouveau single.

The Inspector Cluzo (T.I.C.) est un duo rock/blues originaire de Gascogne (FR). Formé en 2008 par le chanteur/guitariste Lacrouts et le drummer Mathieu Jourdain, il compte 30 années d’existence. Depuis 2008, le tandem a sorti 8 albums sur son propre label ; ils sont entièrement autofinancés et organisés ‘en famille’, 100% DIY (Do It Yourself). Cependant, l’activité principale des musicos reste l'agriculture biologiques. En outre, ils élèvent des oies.

Le très attendu 9ème LP « Horizon », produit par Vance Powell (Raconteurs, Stapleton, Jack White) sortira fin janvier 2023.

Même si l'agriculture fait aujourd'hui l'objet d'un ‘green washing’, ce qui signifie que les véritables initiatives dans ce domaine sont quelque peu mises en veilleuse, l'espoir demeure. On retrouve ce concept dans la chanson "Horizon" :

Selon le band, ce morceau était prévu pour le premier LP, paru en 2008, mais il est resté dans les cartons. Il a fallu 15 ans pour terminer les paroles. La formation a pris le temps de trouver les mots justes pour exprimer sa philosophie de vie.

Le clip de « Horizon (Drawings/Paintings by Marc Large - Animation by Maxime Cazaux) est disponible

 

 

samedi, 24 septembre 2022 21:53

A écouter religieusement…

Ce samedi 24 septembre, Calum Scott se produit au Cirque Royal de Bruxelles. Cet auteur-compositeur britannique (NDR : il est originaire du Yorkshire) a été révélé en 2015, lors de l’émission Britain’s Got Talent 2015, concours au cours duquel il avait décroché la sixième place. Depuis, outre ses deux albums (« Only Human » en 2018 et « Bridges » en 2022), il aligne les tubes : « Rhythm Inside », « You Are The Reason » (NDR : son duo en compagnie de Leona Lewis), « No Matter What », « Only Human », « Where Are You Now » (NDR : une compo issue de sa collaboration avec Lost Frequencies) et enfin, sa version du « Dancing On My Own » de Robyn, désormais pratiquement plus connue que l’originale…

Mitch James assure le supporting act. Issu d’Auckland, en Nouvelle-Zélande, ce chanteur-auteur-compositeur-guitariste est également responsable de deux elpees, à ce jour. Il a acquis une solide réputation pour sa franchise affichée sur les réseaux sociaux, mais aussi lors de ses prestations en ‘live’, à travers des chansons chargées d’émotion et convaincantes. Il a aussi décroché quelques tubes, à l’instar de « Bright », « Blue Skies », « 21 » ou « Old News ».

Sur les planches, il assure les vocaux et s’accompagne à la gratte semi-acoustique. Il est soutenu par un préposé à la guitare électrique. Première constatation, Mitch a une belle gueule. Il doit faire des ravages auprès du sexe féminin. Simple, interactif, il est très proche de son public et dégage un fameux capital sympathie. Lorsque les compos s’emballent, elles se chargent d’électricité. Son acolyte, à la sa six cordes, ne lésinant alors pas sur l’intensité de ses riffs. Mais la plupart du temps, il se contente de faire consciencieusement son job.

Le set s’ouvre par le hit semi-acoustique « No Fixed Above ». Les émotions de Mitch transpirent littéralement au travers de ses chansons. Les morceaux défilent : « Bright », « Blue Skies », « 21 », « Old News » deux extraits du second opus, ainsi qu’une cover de Kodaline, « All I Want ». A l’issue de sa prestation, on en est convaincu, Mitch pourrait suivre le chemin tracé par Ed Sheeran...

Trois plateformes sont posées sur le podium. Celle de gauche va accueillir un drummer, du milieu, un claviériste, et de droite, une violoniste ainsi qu’une violoncelliste. Devant cette dernière estrade, vont opérer un bassiste et un guitariste.

Scott Calum, c’est d’abord une voix, une voix captivante, grisante naturellement puissante, mais aussi capable d’une infinie douceur qu’il met au service de chansons qui traitent d’amour, d’intimité, de soutien à ceux qui l’entourent, et notamment à l’égard de sa sœur Jade, mais surtout de spiritualité. A l’instar de morceaux comme « Run With Me », au cours duquel Calum Scott chante ‘I Will Be Your Church’ qui semble être l'amour de sa vie. De « Rise », également. Un titre mystique, dont l’énergie est boostée par les applaudissements. Et bien évidemment de « Biblical ». Le piano épouse sa voix à travers une histoire d'amour profonde et dévotionnelle. Il va d’ailleurs interpréter plusieurs compos en mode piano/voix, moment choisi par les autres pour se retirer derrière la scène. Mais manifestement, le concours du violon et violoncelle apporte une autre dimension à son répertoire.

Tel un évangélisateur, il fait participer la foule. Mais au lieu de bougies, ce sont des iPhones qui s’allument régulièrement au sein de l’auditoire. Féérique !

Tout au long de « Boys in the street », la reprise de Greg Holden, il lui communique ses sentiments et à la fin de cette adaptation, il verse même une larme. Et dans le même esprit, « Heaven » baigne au sein d’un océan de mélancolie.

Scott ne va pas oublier ses tubes « You are the reason et « Where Are You Now », mais sans Lost Frequencies ; et puis en rappel, sa reprise de l’inévitable « Dancing on My Own » de Robyn, manifestement supérieure à la version originale.

Setlist : « Rise », « I’ll Be There », « Cross Your Mind », « Last Tears », « Biblical », « Flaws », « The Way You Loved Me », « Boys In The Street » (Greg Holden cover), « Bridges », « This Love (Maroon 5 cover), « Where Are You Now » (Lost Frequencies & Calum Scott cover), « Run With Me », « If You Ever Change Your Mind », « You Are The Reason », « Heaven ».

Rappel : « Dancing on My Own » (cover de Robyn)

(Organisation : FKP SCORPIO)

 

samedi, 17 septembre 2022 10:26

Entre r&b et néo-soul…

Soirée soul et r’n’b, ce jeudi au club de l’Ancienne Belgique, qui accueille, en première partie, Emy, aka Emy Kaboré, et la nouvelle sensation américaine, Orion Sun.

Mieux connue sous le patronyme Orion Sun, Tiffany Majette est née à Mount Laurel, dans le New Jersey, au sein d’une famille chrétienne conservatrice. Ce qui explique pourquoi, très tôt, elle a été endoctrinée par l’église baptiste de Bethany. Agée aujourd’hui de 26 printemps, elle vit à Philadelphie. Influencée par le jazz de Billie Holiday, le r&b emblématique de Lauryn Hill et la soul profonde de Bill Withers ainsi que de Stevie Wonder, l'auteure-compositrice-interprète et productrice propose une musique atmosphérique et propice à la méditation.

A ce jour, elle a publié un album en 2020 (« Hold Space For Me »), un opus qui a cartonné sur la bande FM et un Ep, (« Getaway), en mars dernier. Sur cette dernière sortie, elle propose des morceaux de plus en plus incisifs, poignants et intimistes. Deux ans plus tôt elle a manifesté dans les rues de Philadelphie, pour protester contre la discrimination raciale. Blessée par la police, elle a traduit son traumatisme en chanson (« Mama's Baby »), une initiative qui a permis de recueillir plus de 18 000 $ pour le GoFundMe de Breonna Taylor et la Loveland Foundation. Une compo qu’elle n’interprétera cependant pas lors de son set.

Emy Kaboré (23 ans) pratique de la néo soul qui intègre des éléments de fusion, pop, jazz, funk et de temps à autre de rap. Bien que Gantoise, elle est née à Paris. Elle a terminé troisième lors de l’édition 2018 du fameux ‘Humo Rock Rallye’.

Sur les planches, Emy est soutenue par un backing group constitué de deux guitaristes (Brian Bogaert et Sander Huys), d’un bassiste ainsi que d’une claviériste et d’un drummer de session. On remarque la présence de trois plantes vertes sur la gauche du podium ainsi que d’un lierre qui retombe devant le synthé…

Sur scène, Kaboré semble plutôt cool. Elle ouvre le concert par le single « Inconvenient ». Mais n’en n’oublie pas pour autant ses deux autres, « Freestyle » et « Inconvenient », deux morceaux qui ont bien marché tant en radio que sur les sites de streaming. Mais aussi le tout nouveau, « Chasing », qui figurera sur son premier véritable album (NDR : jusqu’à présent elle n’a gravé que deux compiles), dont la sortie est prévue pour l’automne 2023. Une chanson sensuelle mais percutante, qui puise ses sources aussi bien dans le rhythm’n’blues, la house, le disco que le rap, évoquant même, tour à tour, Little Simz, SAULT ou Sampa The Great. La compo est enrichie d’une intervention au saxophone. Elle dépasse donc largement les 2’ de la version originale….

La voix d’Emy est vraiment bouleversante. A vous flanquer la chair de poule. Et lorsqu’elle se fait suave, sucrée/salée, elle rappelle, celle de Selah Sue. Enfin, à travers ses textes introspectifs et intimistes qui dépeignent notre société, elle dévoile un esprit ouvert sur le monde contemporain…

Grâce à son style catchy et éclectique, Emy a confirmé, en 30’, tout le bien qu’on pouvait penser d’elle…

Setlist : « Inconvenient », « Painfull », « Ignore It », « Bitch », « Freestyle », « Chasing », « Illusions ».

Les musicos d’Orion Sun débarquent sur l’estrade. Son band implique un guitariste, un bassiste, un drummer et une claviériste. Cette dernière est vêtue d’une salopette, mais surtout affiche de superbes dreadlocks surmontées d’un bonnet. Les plantes vertes ont été débarrassées du plancher. Tiffany apparaît ensuite. Elle pose un épais agenda à ses pieds. Elle a enfilé un t-shirt de couleur blanche et un pantalon de teinte brune. Elle est chaussée de baskets.

L’artiste va bien évidemment puiser l’essentiel de sa setlist au sein de son dernier Ep et du long playing, « Hold Space For Me ».

Le concert s’ouvre par « Lightning », une chanson qui met en exergue sa voix onctueuse.

Dans la chanson « Intro », le courage et la détermination de la population philadelphienne transparaissent à travers les lignes de basse épaisses et les sonorités croustillantes, sonorités qui squattaient les stations de radio r’n’b et hip-hop de la région, au début des années 2000. Tiffany reste très attachée à cette région.

Elle mêle r’n’b et rap sur l’envoûtant « El Camino ».

Sobres et élégantes, ses compos naviguent à mi-chemin entre r&b alternatif et néo-soul cotonneuse. Et il lui arrive de triturer un contrôleur de marque ‘akaï’. Dans la salle, on remarque la présence de nombreuses fans anglo-saxonnes. Et pour cause, à plusieurs reprises, elles reprennent en chœur les refrains et même les chansons. D’ailleurs, Tiffany tourne régulièrement son micro vers l’auditoire, appréciant tout particulièrement l’attention que portent ces aficionados, à ses textes…

Un drumming hip-hop/jazz caresse délicatement « Concrete ». Un morceau issu de « Getaway », dont les vibrations finissent par nous emporter, tout comme les paroles chargées d’espoir…

Elle dévoile facilement son jardin secret. A l’instar de « Ne Me Quitte Pas (Don’t Leave Me) », qui n’est pourtant pas une reprise de Jacques Brel, n’en déplaise aux mélomanes… Mais également de « Dirty Dancer », où elle raconte se languir de son amour alors qu'elle fait des courses pendant la semaine, dans les rues de Philadelphie. Elle s’allonge alors sur le sol pour mieux apprécier sa chanson…

Et en rappel, elle va nous accorder deux titres, dont une sorte de potpourri, intitulé « Space Jam - An Odyssey » …

Setlist : « Lightning », « El Camino », « Stretch », « Ne Me Quitte Pas (Don't Leave Me) », « Smooth », « So Tall From Down Here », « Voicemail », « Birds Gave Up », « Valentine », « Intro », « Pressure », « Concrete », « Dirty Dancer », « Celebration », « Coffee For Dinner ».

Rappel : « Space Jam - An Odyssey », « Antidote ».

(Organisation : Ancienne Belgique)

 

 

lundi, 12 septembre 2022 18:25

Parkway Drive brûle-t-il ?

Trois formations se produisent, ce soir, à Forest National : Lorna Shore et While She Sleeps en supporting acts et Parkway Drive en tête d’affiche. C’est la troisième fois que votre serviteur assiste à un concert du band australien. Son dernier elpee, « Darker still », vient de sortir. Si les premiers albums émargeaient au metalcore, parfois teinté de deathcore, ses dernières œuvres relèvent davantage du heavy metal classique. Mais surtout, en ‘live’, la formation propose un show pyrotechnique digne de Rammstein…

Lorna Shore est un combo issu du New Jersey, aux States. Son style ? Du deathcore bien burné. A son actif, quatre Eps et trois albums. Mais un nouveau long playing, intitulé « Pain remains », paraîtra ce 14 octobre 2022. Le line up actuel implique les guitaristes Adam De Micco (lead) et Andrew O'Connor (rythmique), le drummer Austin Archey, le bassiste Michael Yager ainsi que le chanteur Will Ramos, (ex-Monument of a Memory, ex-A Wake in Providence).

« To the Hellfire » ouvre le bal et met littéralement le feu. La musique proposée par Lorna Shore est féroce, brutale et puissante. « Of The Abyss » embraie. Un extrait du dernier Ep, « ... And I Return To Nothingness ». Les cordes de grattes galopent et tonitruant, le drumming s’emballe (NDR : deux grosses caisses, quand même !).

Mais c’est surtout la voix de Will Ramos qui impressionne, aussi bien capable de basculer des tonalités les plus ténébreuses (et déformées) vers les plus aigües. Elle est même parfois poursuivie par les accords des guitares. On se demandait d’ailleurs s’il allait tenir la route durant les 30’ de set. Eh bien oui !  Les circles pits et les rounds circles éclatent dans la fosse. Manifestement, le public est chaud-boulette, malgré un son pas vraiment au top, parce qu’il souffre d’un excès d’infrabasses. Le light show mitraille l’auditoire. Tous les gratteurs sont perchés sur une estrade surélevée.

Destructeur dans le bon sens du terme !

(Pour les photos, c’est ici)

Setlist : « To the Hellfire », « Of The Abyss », « Sun, Eater », « Cursed To Die », « Into The Earth ».

Fondé en 2006, While She Sleeps est issu de Sheffield, en Angleterre. A l’origine, il réunissait 5 potes d’école, mais en 2009, le chanteur, Jordan Widdowson, a été remplacé par Lawrence ‘Loz’ Taylor. A ce jour, le quintet a publié quatre elpees, dont le pénultième, « So what » (2019), est jugé par la critique, comme celui de la maturité. A l’instar de Bring me The Horizon et Architects, il est considéré comme un des acteurs majeurs du metalcore.

Votre serviteur les suit à la trace depuis plus de 10 ans. Dès le début du concert, Adam Sauvage est sous les feux des projecteurs. Ses fûts, ses claviers et son MPD servent de carburant à une véritable machine de guerre. Son drumming libère une puissance phénoménale. Et un immense drapeau à l’effigie de l’artwork du dernier elpee est tendu derrière lui. Taylor, le chanteur, fait tournoyer ses cheveux. Il est capable de pousser sa voix dans ses derniers retranchements, mais elle passe bien la rampe. Et puis, elle est hyper mélodique. Manifestement, il s’est manifestement bonifié dans l’exercice vocal. Constamment en contact avec son auditoire, il se vide littéralement les tripes, lorsqu’il n’escalade pas un banc posé sur le podium juste avant de plonger dans la foule pour s’y laisser porter. L’ambiance est électrique. Moshpits, wall of deaths, circle pits et crowdsurfing se multiplient dans la fosse et ne cesseront qu’au bout du show.

La setlist va puiser généreusement dans le dernier LP du band, « Sleeps Society » (2021). Mais l’indispensable single « Anti-social » (NDR : paru en 2018, il figure également sur l’album While she sleeps ») n’est pas oublié. Le light show est aveuglant. Les sonorités de grattes sont torturées, huileuses. La section rythmique est parfaitement soudée. Les interventions à la basse d’Aaran McKenzie sont vrombissantes ou dispensées en slap. Les riffs des sixcordistes se révèlent souvent écrasants et hypnotiques, mais toujours bien en phase avec les backing vocaux.

Bref, un tremplin idéal pour la tête d’affiche ! Et puis secrètement, votre serviteur aimerait revoir cette formation en salle, et pourquoi pas à l’AB…

(Pour les photos, c’est )

Setlist : « Sleeps Society », « Anti-Social », « You Are All You Need », « The Guilty Party », « I've Seen It All », « You Are We », « Eye To Eye », « Fakers Plague », « Silence Speaks », « Systematic ».

Pour accueillir Parkway Drive, le premier étage de Forest National est blindé, mais le second est condamné par de grands rideaux de couleur noire. Quant à la fosse, elle est pleine à craquer.

Des images d’une faille terrestre sont projetées sur un immense écran tendu derrière la scène. La crevasse s’ouvre, de gros rochers commencent à tomber. Un brouillard de fumée inonde le parterre et le podium. Huit personnages revêtus de capes noires débarquent de l’arrière, un flambeau à la main et s’installent de part et d’autre de l’estrade. Tout de blanc vêtu, Winston McCall, surgit du smog, depuis l’arrière du podium. Il semble en grande forme. Dès la fin de l’intro, les porteurs de flambeaux s’éclipsent.

Le set s’ouvre par « Glitch » et embraie par « Prey », moment choisi par les lance-flammes pour déjà cracher leur feu. Et conséquence immédiate, la température monte d’un cran. D’autant plus que Winston incite le public à jumper. Ce dernier reprend en chœur les paroles. Au centre de la fosse un immense round circle se forme. C’est dingue, ce n’est que le deuxième titre et c’est déjà la folie dans l’auditoire. C’est la fête au métal ! Puissant, le light show oscille entre le rouge et le jaune. Véritable bête de scène, Winston est omniprésent. Les gratteurs entrent en duel. La frappe du drummer est particulièrement sauvage. Des pétards explosent sur les planches. Pendant « Dedicated », Winston se frappe violement la poitrine et balance un ‘fucking’ 2 year’s’. Dans la foulée, les lance-flammes redoublent d’intensité alors que des faisceaux lumineux éblouissent l’auditoire, au propre comme au figuré. Du haut de son estrade, le batteur participe également au show. Planté derrière les différentes machines pyrotechniques, il doit transpirer ! Lors de « Ground Zero », la plage d’entrée du dernier opus, « Darker Still », une multitude de petites lumières blanches scintillent au sein du public. Le firmament avant l’heure ! Bien que puissante, la voix de Winston est supplantée par les sonorités de la guitare rythmique. On entend le bruit des pales d’un hélicoptère dès l’intro du plus paisible « Cemetery Bloom ». On se croirait replongé dans une scène du long métrage ‘Apocalypse Now’ de Francis Ford Coppola. D’ailleurs, tout au long de « The Void », on a l’impression d’être un figurant au sein de ce film de guerre.

Pour les deux dernières compos, une violoncelliste et trois violonistes débarquent sur l’estrade et vont apporter un peu de douceur au cœur de cet univers metalcore ; slow langoureux, « Darker Still » permettant même à Jeff, le guitariste, de connaître son moment de gloire…

En rappel, Parway Drive attaque « Crushed », un des morceaux favoris du public. La pyrotechnie est à son summum. Un véritable mur de flammes brûle derrière Winston. Votre serviteur ignore si ce sont les flammes de l’enfer, mais la facture de gaz va être salée !

Les cinq porteurs de flambeaux sont de retour. La foule est en délire lorsque le combo entame « Wild Eyes », alors que les deux sixcordistes s’avancent auprès de Winston à l’avant-scène. Le show est terminé (pour les photos, c’est ici)

Ce soir, Forest National a accueilli trois prototypes du metal contemporain. Un spectacle de ‘ouf ‘, percutant, qui a fait kiffer la majorité des spectateurs et constitue un des meilleurs concerts de l’année 2022 pour votre serviteur.

Setlist : « Glitch », « Prey », « Carrion », « Vice-Grip », « Dedicated », « Ground Zero », « Cemetery Bloom », « The Void », « Karma », « The Greatest Fear », « Shadow Boxing », « Darker Still », « Bottom Feeder ».

Rappel : « Crushed », « Wild Eyes ».

 

 

lundi, 05 septembre 2022 09:46

Une véritable machine à tubes…

Ce soir, la file est beaucoup moins longue que la veille, pour le concert d’Aurora. Mais l’ouverture des portes accuse une bonne demi-heure de retard. En outre, il faudra encore attendre 10 minutes à l’extérieur de la grande salle (NDR : en mode ‘Ballroom’) pour permettre à Maeve, le supporting act, d’achever son soundcheck. Et on a l’impression que les oreilles vont passer deux sales quarts d’heure avant le concert de Banks.

Originaire de Los Angeles, Jillian Rose Banks, mieux connue sous le nom de Banks, a connu une ascension fulgurante, dès 2013, en mettant en ligne une série de titres énigmatiques. Depuis elle a gravé 5 albums, dont le dernier, « Serpentina », est paru en avril dernier ; une œuvre qui aborde les thèmes de la métamorphose et de la renaissance, tout en se profilant comme le début d’une nouvelle ère pour cette artiste ! C’est la première date de sa nouvelle tournée européenne. La machine à hits va dérouler le tapis rouge pour une soirée destinée au dancefloor.

Maeve assure le supporting act et grimpe sur le podium à 20h15. Vêtue d’une sorte de cuissardes blanches en tissu, nouées sur des baskets, et d’une petite jupette brune comme celle que portait les guerriers romains, elle occupe tout l’espace scénique pour se déhancher. Il y a bien un batteur et un claviériste pour la soutenir, mais l’expression sonore abuse des infrabasses particulièrement agressives et néfastes pour les tympans….

A 21h10, Banks débarque sur les planches en compagnie de deux danseuses toutes de noir vêtues et le visage voilé. Mais également d’un claviériste et d’un batteur. Elle est chaussée de pompes noires aux semelles hyper compensées et vêtue de rouge : pantalon à pattes d’eph’, gants et corset en dentelles. Une estrade à 4 niveaux est placée à droite juste devant le drummer, estrade sur laquelle évolueront les trois filles.

Le concert s’ouvre par deux extraits du dernier elpee. Tout d’abord le r’n’b bien rythmé « Misunderstood ». Puis « Meteorite », un autre brûlot. Des stroboscopes mitraillent les artistes dans leurs chorégraphies bien rôdées à l’américaine. En écoutant le chant particulièrement déformé de Banks sous une production électronique lourde et qui pilonne, on se demande quand même si sa voix est capable d’une telle performance. Apparemment, oui ! Elle est très travaillée et quoique vocodée, sa tessiture est ample. En outre, les interventions sur cette voix sont du plus bel effet.

La gestuelle de l'auteure-compositrice-interprète évoque Janelle Monáe voire Beyoncé. Ses mains triturent constamment le micro. Les trois filles se contorsionnent en permanence, y compris Jillian, malgré une grave fracture de la colonne vertébrale, en 2019. Parfois on a l’impression que ses danseuses sont les extensions de ses bras. Le drummer se sert aussi bien de pads électroniques que de toms et de cymbales. Sa frappe s’avère métronomique, mais particulièrement technique. Et le préposé aux synthés et aux beats électro participe activement et brillamment à l’élaboration de l’expression sonore.

Banks interagit peu avec le public. Sauf avant d’attaquer « Gimme ». Histoire de remettre les pendules à l’heure, elle s’autorise alors une déclaration digne d'un discours politique pour expliquer où elle se situait dans sa féminité : ‘Le moment est venu pour toutes les femmes d'exiger ce qu'elles veulent…’

Mais on retiendra surtout que Banks est une véritable machine à tubes. D’ailleurs, en rappel, « Beggin For Thread » va mettre tout le monde sur les rotules…

(Voir aussi notre section photos ici)

Setlist : « Misunderstood », « Meteorite », « Gemini Feed », « Fuck With Myself », « Better », « Waiting Game », « The Devil », « Skinnydipped », « Drowning », « Someone New », « Brain », « Gimme », « Deadend », « Holding Back »

Rappel : « Beggin for Thread »

dimanche, 04 septembre 2022 15:39

Une poupée magique venue du grand nord…

Ce soir, à l’AB, trois chanteuses norvégiennes y sont programmées. En supporting acts, Sei Selina et Thea Wang ; et en tête d’affiche, Aurora. Devant la salle, la file est très longue, elle s’arrête au milieu de la rue longeant l’hôtel de Ville et donnant accès à la Grand-Place, derrière le célèbre Hôtel Amigo. Heureusement, elle va se résorber en 10 bonnes minutes. Le concert est sold out depuis 2 ans.

Le concert d’Aurora a été reporté à deux reprises, suite à la pandémie. Elle est venue défendre son dernier elpee, « The Gods We Can Touch », paru en janvier dernier. Une véritable perle ! Votre serviteur l’écoute en boucle. Un opus bien plus sensuel et enjoué que son précédent, « A Different Kind Of Human »

N’hésitant pas à utiliser son art pour porter son engagement envers une société égalitaire et respectueuse de l’environnement, Aurora est une artiste moderne d’une maturité étonnante.

Le décor est déjà prêt pour Aurora. Mais place à Thea Wang, qui finalement bénéficie du cadre déjà planté. La scène est ainsi divisée en 4 vagues ondulantes blanches derrière lesquelles s’installent les musicos. Un énorme disque blanc, rétroéclairé, s’érige au milieu du podium.

La musique de Thea baigne au sein d’une forme d’électro-soul-folk séduisante, le plus souvent paisible, mais très susceptible de s’autoriser des envolées percutantes. Sur les planches, elle est soutenue par un claviériste/guitariste. Plutôt jolie, elle se révèle douée aussi bien au dobro électrique qu’à la gratte semi-acoustique. Douce et profonde, sa voix est remarquable. C’est grâce à son single, « Word On The Street », qu’elle est parvenue à sortir de l’anonymat. Et elle ne va pas se priver de l’inclure dans sa setlist. Ecoutée attentivement par l’auditoire, elle est longuement et chaleureusement applaudie, à l’issue de sa prestation.  

Petite interruption pour permettre le changement de matos et Sei Selina grimpe sur l’estrade. Elle est épaulée par un drummer et un claviériste, mais bien qu’annoncée r’n’b, la musique dispensée sera essentiellement électro. Généreux, le light show se focalise sur Sei. Le grand disque est en repos. Mais pas l’artiste qui va littéralement mettre le feu… se signalant ainsi comme une fameuse entertainer…

Charismatique, Aurora Aksnes, aka Aurora, débarque sur podium, pieds nus, le visage diaphane et vêtue d'une robe blanche vintage qui pourrait provenir de la garde-robe de Madame de Maintenon. Elle lève les bras pour accueillir l’ensemble de son auditoire. Mais revenons au décor. Sur les planches un grand orbe campe au beau milieu de l’estrade. L'orbe reproduit un coucher de soleil ainsi que des vagues et des nuages encadrés de chaque côté. Une scénographie minimaliste mais efficace.

Aurora va nous proposer de larges extraits de son dernier elpee, « The Gods We Can Touch. Elle ouvre le set en douceur par « The Forbidden Fruits of Eden », avant que les percussions deviennent entêtantes. A l’instar de Florence & The Machine ou de Björk, elle semble habitée par sa musique.  

Cette poupée magique mêle habilement le folklore norvégien et les sonorités électroniques tout en prenant soin du sens mélodique afin d’embrasser une gamme d'émotions à vous flanquer des frissons partout. Sa pop alternative, lumineuse et mystérieuse libère une force étonnante. Alternant doux murmures, vocaux cristallins ou puissants, elle crée un monde tour à tour enchanteur et inquiétant.  Il suffit parfois de fermer les yeux et de s’imaginer au cœur des fjords… Pourtant, interactive, elle n’hésite pas à plaisanter avec un public acquis à sa cause.

Elle interprète « Everything Matters », mais sans Pomme. Elle se mue alors en chef d’orchestre, rappelant la grâce de Tori Amos.

Elle n’en oublie pas son nouveau single, « Cure For Me », un morceau étonnant, étrangement disco, voire funkysant. Et puis, « Runaway », un titre qui suscite la réflexion, parce qu’il aborde le thème des thérapies de conversion pour les homosexuel.les.

La fin du set est acoustique et notamment la dernière chanson « Giving In To The Love ». Mais également le rappel. Si l’orbe change régulièrement de couleur il met magnifiquement en exergue la silhouette d’Aurora tout au long de « Exist For Love », compo au cours de laquelle elle place l’amour du côté spirituel, et dans un français impeccable…  

Un concert de toute beauté ! Votre serviteur est resté subjugué par les étoiles qui brillent dans ses yeux.

Son univers est à découvrir absolument…

(Voir aussi notre section photos ici)

Setlist : « The Forbidden Fruits of Eden », « Heathens », « Blood in the Wine », « Everything Matters » sans Pomme, « Churchyard », « Warrior », « Cure for Me », « Daydreamer », « The River », « Infections of a Different Kind », « A Different Kind of Human », « A Dangerous Thing », « Runaway », « The Seed », « Queendom », « Running With the Wolves », « Giving In To The Love ».

Rappel : « Exist for Love » (acoustique), « Murder Song (5, 4, 3, 2, 1) »

(Organisation : Live Nation et Ancienne Belgique)

 

Au printemps dernier, Machiavel est revenu au-devant de la scène et au mieux de sa forme en publiant un premier single intitulé « Magacal Mess » et surtout en se distinguant par la présence d’un nouveau chanteur en la personne de Kevin Cools (Feel, Niitch) qui avait été remarqué par feu le chanteur Mario Guccio.

Le drummer Marc Isaye, le bassiste Roland de Greef, le claviériste Hervé Borbé et le guitariste Christophe Pons sont, cependant, toujours au poste.

Un pari et un challenge réussi haut la main, enthousiasmé par les fans et le large soutien radiophonique obtenu par ce nouveau single.

« Phoenix » le nouvel album sort le 16 septembre 2022. La voix chaude de Kevin est bien mise en exergue sur ce nouveau single « Soulrise », et il est en écoute ici

 

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