Le Belgistan est un pays où il fait bon vire, sorte de village de Schtroumpfs où les petits hommes bleus seraient remplacés par des petits hommes belges. Un pays qui aime la fête et la tradition, les fanfares et les trublions. Un pays plat dont la religion est essentiellement sonore et promet monts et merveilles à quiconque s’y aventure en espérant être surpris. Le Belgistan, c’est aussi un ensemble de musiciens à l’humeur noire, jaune ou rouge (selon la saison) qui, par un beau matin, a séduit les oreilles d’un dénommé Néry, enfant de tout pays et parolier vagabond. La rencontre a été intense. Le vœu de convoler en justes noces était sincère. Inévitablement, ils se sont mariés et ont eu un enfant qu’ils ont appelé… « Belgistan ». Dans leur jolie maison, ils ont installé une trompette, une guimbarde, un harmonica ou un saxophone, autant d’objets fascinants qui n’allaient servir qu’une seule cause : décorer la hargne poétique de monsieur Néry. Il ne restait plus qu’à celui-ci à lâcher ses mots touchants et à murmurer ses impressions sur ce temps qu’on ne rattrape jamais, ‘à la dérive, aux lois des foules’. Vu de l’extérieur, leur petit univers ressemblait tantôt à celui de Daniel Hélin, tantôt à celui de Thomas Fersen. Mais il fallait regarder un peu plus loin et observer la liste des invités pour enfin tout comprendre. Car pour rendre le lieu aussi agréable qu’incontournable, ils avaient invité Mathieu Chédid et Olivia Ruiz à leur table. Ensemble, ils se sont mis à refaire le monde. Un monde où les hirondelles font le printemps, l’été, l’hiver et l’automne, improvisant leur voyage et leurs naufrages. Néry et le Belgistan ont décidé qu’ils étaient faits l’un pour l’autre et ont fini leurs jours ‘comme des amants banals’...