François Staal revient sur l’île de Bréhat…

François Staal retourne aux sources de son enfance à travers son nouveau clip consacré à « Bréhat (Enez Vriad) », extrait de son dernier album « L'Humaine Beauté ». Il part en tournée de 17 concerts en Bretagne, dont 15 seront accordés sur l’Ile de Bréhat, du…

logo_musiczine

Musiczine recherche des collaborateurs.

Tu as une très bonne connaissance musicale et tu souhaites participer à l’aventure Musiczine.net ? Tu es passionné, organisé, ouvert, social, fiable et appliqué ? Tu as une bonne plume ? Alors n’hésite plus : rejoins-nous ! Vu l’ampleur prise par Musiczine et…

Trouver des articles

Suivez-nous !

Facebook Instagram Myspace Myspace

Fil de navigation

concours_200

Se connecter

Nos partenaires

Nos partenaires

Dernier concert - festival

L'Impératrice - 02/08/202...
Bernard Dagnies

Bernard Dagnies

vendredi, 13 avril 2007 03:00

A potion

Ce Gantois est un pianiste très talentueux. Mais sa musique n’est pas toujours facile à assimiler. A cause de sa formation classique, c’est une évidence. Et puis du ton dramatique qu’il imprime à ses compositions. Pour la plupart, des ballades. A travers lesquelles il injecte des émotions très fortes qu'il accentue de son timbre légèrement rocailleux. En outre, il lui arrive régulièrement de tramer ses différentes lignes mélodiques sur une structure complexe, presque prog. C’est la raison pour laquelle il me fait souvent penser à la période de Peter Hammill la plus minimaliste. Et c’est à nouveau le cas sur une bonne moitié des plages de son troisième opus, « A potion ». Encore que sur certaines d’entre elles, le concours d’instruments à cordes (violon et alto) leur confèrent un aspect solennel. Et pourtant, Sioen est capable de concocter des petites perles de pop songs. Et je pense tout particulièrement à « Ready for your love (high) », sorte de croisement improbable entre Coldplay et Travis et du single ‘beatlenesque’ « No contemporary at all ». Enfin, le dernier titre de l’elpee, « I play a song for you », emprunte un style cabaret (Tom Waits ?) qu’on ne lui connaissait pas. Toute une série d’instruments inhabituels pour l’artiste, font d’ailleurs ici leur apparition, dont un harmonium, un glockenspiel, un sax ténor, une contrebasse et un saxophone. Et ma foi, cet exercice de style est particulièrement réussi. Dommage d’ailleurs que Frederik ne se soit pas risqué davantage dans cette voie. Elle lui va comme un gant ( ?!?!?)…

 

Issu du sud de l’Espagne (d’Almeira, très exactement), ce quatuor pratique une musique on ne peut plus revivaliste. Mais son grand mérite est de le reconnaître. Les références ? Sonics, Easybeats, Spencer Davis Group, Standells, Searchers, le Them et surtout la période mi-sixties des Who, Fab Four ainsi que des Kinks. En d’autres termes la pop sous sa forme la plus garage, subtilement teintée de psychédélisme ou alors imprimée sur un ‘mod’ pétillant et musculaire. Refrains contagieux, harmonies vocales limpides, ensoleillées, beatlenesques, riffs de guitare croustillants ou plaqués, basse mélodique, drums explosifs mais arides sans oublier le chouia de hammond rogné : secouez le tout et vous obtiendrez un mélange plutôt homogène qu’on croirait vraiment né il y a quatre décennies. Le combo a même poussé l’audace en restituant le son caractéristique de l’époque. A quand le retour du 45 tours ?

jeudi, 24 mai 2007 17:50

Demo tapes 1965

Mi sixties, un quintet de GI’s américains fonde un quintet : The Five Torquays. Et commence à tourner à travers l’Allemagne. Rapidement, il change son patronyme en Monks et entre en studio pour y enregistrer un premier album : « Black monk time ». Se proclamant l’antithèse des Beatles, la formation pratiquait une sorte de pré-garage/punk caractérisée par un banjo électrique dérangé, des drums sans cymbales, des vocaux frénétiques, une guitare tour à tour surf, chargée de feedback ou triturée par la pédale wah wah (le soliste aurait-il influencé Jimi Hendrix ?), des lyrics dadaïstes ainsi qu’une intro quasi-systématique de leurs compos réservée à l’orgue d’église. Sans oublier le (très) peu d’attention accordé au sens mélodique. Julian Cope leur a réservé un espace dans son livre. Ce qui explique, sans doute, le regain d’intérêt pour cet ensemble dont le drummer est décédé en 2004. L’opus a bien sûr été remis en forme. Et recèle deux compos des Five Torquays ainsi qu’un inédit. 

jeudi, 24 mai 2007 17:13

Art Pop

« Art Pop » constitue le second album de Githead, le nouveau projet de Colin Newman. Un quatuor au sein duquel militent également deux ex-Minimal Compact, en l’occurrence son épouse, Malka Spiegel, et Max Franken ainsi que Robin Rimbaud (Scanner). Bref que du beau monde réunis au sein de cette formation responsable d’une musique inévitablement inspirée par Wire. Mais en moins frénétique. Pas au point de reprendre le flambeau des œuvres concoctées par Colin en solitaire, mais en y puisant l’essence mélodique. Pour ne pas dire mélancolique. Et puis il y a la basse de Malka. Tour à tour reptilienne, viscérale ou ténébreuse. Sans oublier sa contre-voix qui neutralise les inflexions déclamatoires de Colin. Chez Githead, il y a deux guitares. Bringuebalantes, psychédéliques, staccato, ‘mybloodyvalentinesques’, elles s’intègrent parfaitement au sein d’une texture électro ambiant énigmatique, insidieuse, vénéneuse, hypnotique mais aussi parfois aussi complexe. Parmi les onze plages de cet excellent opus, j’épinglerai l’obsessionnel « Drive by », réminiscent de P.I.L., le contagieux « These days », un « Jet ear game » sculpté dans le krautrock robotique (Can ?), « All set up », qui aurait pu figurer sur « 154 » et enfin « Lifeloops », un superbe morceau électro-acoustique imprimé sur un mid tempo. De l’« Art pop » dans toute sa splendeur… 

 

jeudi, 24 mai 2007 14:42

Keren Ann

Je dois avouer que jusqu’à ce jour, les albums de Keren Ann m’étaient complètement passés au-dessus de la tête. Et pourtant, elle compte à son actif cinq opus solo et trois concoctés à travers différents projets. Née le 10 mars 1974, en Israël –à Césarée très exactement– elle possède des ascendances multiples : son père israélien est d’origine russe et sa mère est la fille d’une Javanaise et d’un Néerlandais. En outre, elle a vécu aux Pays-Bas jusque l’âge de 11 ans avant de s’installer à Paris. Aujourd’hui elle partage son existence entre New York, Paris et le nord d’Israël où elle a acheté une maison ; et bien sûr les villes qui accueillent ses tournées ou ses sessions d’enregistrement.

Bref, venons-en à son opus éponyme, dont le premier titre, « It’s all a lie », m’a immédiatement fait flasher. Et pour cause, brumeux, narcotique, il s’inscrit dans la quintessence des œuvres de Mazzy Star et de Cowboy Junkies. Il y a d’ailleurs un petit quelque chose de Hope Sandoval dans le timbre vocal de Keren ; mais aussi d’Ana Domino. Et tout particulièrement les inflexions jazzyfiantes. Pour enregistrer ce disque éponyme, elle n’a plus fait appel à Benjamin Biolay, mais bénéficié du concours de Joe Baresi (Tool, Queens Of The Stone Age) au mixing. Pas de panique, il n’a pas mis des guitares partout. Disons que sur certains titres elles sont plus présentes. Et en particulier tout au long du blues/rock « It ain’t no crime ». En fait, la mise en forme a surtout privilégié le raffinement et l’esthétisme des sonorités (elle avoue avoir beaucoup écouté Philip Glass et Steve Reich, au cours des derniers mois). Ce qui explique la présence régulière d’instruments à cordes : violon, violoncelle, etc. Et puis la nature luxuriante des arrangements. Impliquant également harmonica et claquements de mains, « Lay your head down » en est la plus belle démonstration. Si les lyrics traitent généralement du rapport entre la musique et le voyage ainsi que la mer, aucun titre n’est chanté dans la langue de Voltaire. Huit dans celle de Shakespeare et un instrumental : « Caspia ». Une compo electro/pop/rock dominée par les programmations et les chœurs. Des chœurs que l’on retrouve tout au long de l’elpee. Vaporeux, ils enveloppent « Liberty » d’un véritable voile de mystère, sensation accentuée par les gouttelettes de piano dispensées par Keren. Parmi les collaborateurs studio, on épinglera surtout la présence d’Albin de la Simone. Il partage parfois les ivoires avec Keren. Mais se réserve souvent les claviers. Tout particulièrement sur « Between the flatland and the Caspian sea », au cours duquel son ‘hammond’ nappe littéralement la mélodie à la manière du Band. Et paradoxalement, cette chanson exhale un parfum fort proche de « Blowin’ in the wind », une chanson de Dylan, artiste qu’elle apprécie énormément. En résumé, si cet album ne risque pas de révolutionner l’univers de la musique, il s’avère extrêmement agréable à écouter. Que demande le peuple ?

 

mercredi, 23 mai 2007 22:01

There is nothing

En 2003, cette formation gantoise sortait un premier Ep. Intitulé " History make science fiction ", il m’avait immédiatement interpellé. Auteur de deux albums de bonne facture, « Acquired taste » en 2004 et « New day » l’année suivante, le groupe a démontré tout le bien qu’on pouvait penser de lui lors de ses multiples tournées. Aujourd’hui, son troisième opus devrait lui permettre d’entrer dans la cour des grands. Sur les treize titres qui ont de nouveau bénéficié de la production de l’ex T.C. Matic, Jean-Marie Aerts, deux se révèlent cependant dispensables. Ce qui n’est quand même pas mal ! Tout d’abord la ballade paisible « I’ll be alright » et ensuite « I wanna forget » (il porte bien son titre), un titre de pop rock au format seventies assez conventionnel. La formule instrumentale basique (guitare acoustique, contrebasse, piano, chant et violon) est aujourd’hui enrichie d’une gratte électrique et d’un clavier. Et la musique ne se contente plus uniquement de puiser dans le jazz, le folk, le blues ou la pop. Se frottant au funk/r&b, tout d’abord. Sur « Ask me anything », en cherchant à faire le lien entre Booker T et Parliament. Un spectre de Booker T que l’on retrouve sur « You back door ». A cause des claviers délicieusement rognés. Encore qu’au fil du temps, la plage vire au prog circa Atomic Rooster. Même la voix de Bert épouse ici les inflexions de Vincent Crane. Brrr… Parce que le timbre mélancolique, chaleureux d’Ostyn évoque très souvent un certain Mark Olivier Everett (Eels), mais aussi Henk Hofstede des Nits. Surtout sur deux titres plus raffinés, bien dans la lignée des Amstellodamois. Tout d’abord « It’s all around you » et puis le final « Silent song », un morceau minimaliste qui nous plonge dans une forme de mélancolie douce. Parmi les compos les plus électriques, « There is nothing » mérite la palme. Imprimée sur un tempo très enlevé, presque échevelé, elle réverbère des échos de guitares gémissants comme chez Mud Flow. Plus étonnant encore, le titre d’ouverture, « Plane song » libère un groove irrésistible digne de Foo Fighters. Sans pourtant négliger le sens mélodique. Un sens mélodique, avouons-le que Bert Ostyn cultive à la perfection. S’ébrouant sur les accords d’une sèche, « Stuck in reverse » monte en crescendo, s’enrichit de cordes de guitares geignardes et de claviers ‘vintage’ pour finalement se lover dans un climat proche du célèbre « I’m a man » du Spencer Davis Group ». Epatant ! Le violon de Renaud Ghilbert se met enfin en évidence sur « Nowhere to go », un titre assez rétro mais bourré de swing. Et puis tout au long de « A great height ». Ses interventions à la sensibilité jazz/tzigane illuminent ce titre presque ragtime. Si dEUS est toujours le meilleur groupe du Nord de la Belgique, Absynthe Minded risque fort de devenir, à court terme, son dauphin…

 

18 groupes presque d'affilée, il y a de quoi friser l'indigestion. Surtout que mon collègue Sébastien avait déclaré forfait. Ce qui explique que votre rapporteur, s'est limité à un zapping photo, lorsque l'une ou l'autre prestation lui est parue moins intéressante ou quand la fatigue a commencé à se faire sentir. Un regret ? Oui, la bière. Pas de blanche, mais des pintes (ça donne mal à la tête le lendemain !) ou de la Troll (excellent breuvage, mais après 3 verres, tu peux aller dormir). Ce qui n'a pas empêché les organisateurs de vendre 37 fûts en deux jours. C'est quand la fête de la bière ?

Tout comme l'an dernier, la deuxième journée s'est ouverte par la prestation du dernier lauréat de l'Open stage de Mouscron, c'est-à-dire Crisis Crew. Une formation française qui pratique de la fusion dans l'esprit de Senser. Pas de basse ni de batterie, mais deux gratteurs, un Dj (plutôt habile aux scratches) et un MC. Ce dernier rappe tantôt en français, tantôt en anglais pendant que l'un des deux guitaristes lui répond d'un timbre aussi mélodique que remarquable. Leur mix entre hip hop et metal sur fond de samples tient très bien la route, mais d'une part on a l'impression que le crew se prend un peu trop au sérieux et puis j'avoue ne pas être trop réceptif à ce type de musique. Dommage quand même que ce quatuor s'est produit à 15h30 devant 40 personnes ; car face à un public nombreux et réceptif, il aurait pu mettre le feu.

Trio tournaisien, Sour Puss implique deux Fuckin' Canaries (Gonz aux drums et Troma à la guitare), formation locale anarcho-punk surtout notoire pour son lancer de graines pour volaille, ainsi qu'Erik, également impliqué chez Opao et Koffee. La fantaisie figurative des Fuckin' Canaries laisse ici place à une musique noisy proche de la no wave des débuts de Sonic Youth. Instrumentalement, le set passe bien la rampe et le groupe possède une pêche d'enfer. On est même agréablement surpris des progrès accomplis par les deux F.C.. Un regret : les vocaux. Ben oui, il n'y a pas de Kim Gordon pour contrebalancer l'âpreté du son ; et malgré le recours de deux micros dont un astatique, la permanence de l'intensité électrique finit par nuire à l'intensité de la musique.

Chez Al Dente, on retrouve un certain Joseph Petolillo, un chanteur/compositeur qui a sévi au sein de différents groupes comme Slam to Slam ou Treefoil. Particularité de ce vocaliste, il possède un timbre et même des inflexions très proches de Peter Hammill. Et musicalement, l'univers expérimental, décalé et imaginatif de ce combo ressemble à celui d'un Vandergraaf Generator récréatif s'intéressant au funk robotique de Talking Heads. Le tout traversé d'accès de jazz, de fanfare, de cirque et autres délires en tous genres. Une prog insolite qui n'a pas eu l'heur d'attirer la foule ; mais qui pourtant mérite une attention toute particulière. Parce que non seulement les musiciens sont très talentueux (un bassiste, un drummer, un claviériste et deux cuivres qui jouent un peu le rôle de Dave Jackson), mais parce que leur musique est à la fois élaborée et séduisante. Une écharpe faite de plumes roses autour du cou, Joseph gratte un peu de guitare ; mais surtout drive un groupe qui devrait faire le bonheur de tous les nostalgiques de la prog. Qu'ils se le disent !

Ils portent les cheveux longs comme Black Sabbath, mais s'inspirent davantage de Neurosis. La musique est aussi lourde qu'indigeste. Le chanteur utilise un pupitre pour trafiquer, sampler ou réverbérer sa voix. Un quatuor qui répond au nom d'Ultraphallus. Se sont trompés de patronyme. Ils auraient dû choisir celui d'Ultradyspepsie.

Le post rock de Pillow est de plus en plus sophistiqué. Un peu comme si la formation voulait rendre son expression sonore clinique. La musique est de plus en plus propre, de plus en plus fignolé, notamment au niveau des arrangements et des harmonies. Pas vocales, puisqu'il n'y a toujours pas de chanteur. Pourtant, j'adore leur manière d'enrichir leurs lignes musicales de couches successives, même si parfois le côté répétitif de certains thèmes peut devenir lassant. En fait, à contrario de Mogwai ou d'Explosions in The Sky, leurs compos n'atteignent que trop rarement les pics d'intensité frénétique de leurs maîtres. On a ainsi parfois l'impression que le groupe refuse de se lâcher et en garde sous la pédale. Je l'ai déjà dit et je le répète, l'apport d'une vocaliste leur permettrait sans doute de se démarquer du courant post rock au sein duquel ils semblent vouloir s'enfermer. Mais apparemment, ils préfèrent conserver cette ligne de conduite, quitte à demeurer dans la zone crépusculaire de l'underground. C'est tout à leur honneur. Enfin, dernière remarque, la projection d'images voire de courts métrages sur un écran placé derrière les musiciens, leur permettraient de susciter une dimension avantageusement visionnaire…

Rocket From the Crypt, Blues Explosion et les Cramps constituent probablement les influences majeures de Driving Dead Girl, un quatuor originaire de Mons dont le mélange de garage, de psychobilly et de stoner se révèle bigrement efficace. Le look et l'attitude fifties (au cours de leur jeunesse, il devaient tapisser leurs chambres de posters d'Elvis Presley ou d'Eddie Cochran), cette formation libère une énergie incroyable sur les planches. Leur set speedé, énergique, survitaminé par des riffs de guitare(s)aussi tranchants que poisseux, balisé par une section rythmique implacable et tapissé par ce vocal légèrement reverb, m'a tout à fait convaincu. Rien de révolutionnaire dans leur démarche rock'n rollesque, mais une bonne tranche de groove servie sur un bon lit d'électricité jouissive.

C'est sous la forme d'un quintet que Monsoon monte sur le podium devant un parterre de spectateurs de plus en plus fourni. Apparemment, la violoniste a quitté le groupe, ne laissant plus, pour toute représentation féminine au sein du line up, que la chanteuse Delphine Gardin. Et quelle présence, puisque tout au long du set, tous les regards se focalisent sur elle. Svelte, sexy, jolie, moulée dans une longue robe rouge fendue (laissant apparaître un décolleté profond, lorsqu'elle se débarrassera de son écharpe), les cheveux noirs relevés en chignon, de grands anneaux plantés dans le lobe des oreilles, elle me fait penser à une danseuse de flamenco. Elle tournoie même régulièrement sur elle-même au cours du show. Et puis elle possède une très belle voix, tour à tour angélique ou satanique, saturée ou rageuse, atmosphérique ou glapissante, dont le timbre oscille de PJ Harvey à An Pierlé en passant par Beth Gibbons. Un chant bien mis en valeur par le groupe qui allie efficacité et sobriété. Si les passages électriques libèrent une puissance étonnante, les retombées romantico-tragiques sont de toute beauté. Leur pop/rock écorché, teinté de jazz, n'est d'ailleurs pas dénué de mélodies vaporeuses. Une chouette prestation, même si un meilleur mixing aurait permis de mettre davantage leur chansons en valeur.

Après un moment pareil difficile d'encaisser la musique du duo PHC. Fruit d'un mélange de hard-core, de post-rock, d'expérimental-noisy et d'indus, agité par une boîte à rythmes épileptique, elle répond aux aspirations bruitistes des aficionados de Godflesh, Treponem Pal ou encore de Napalm Death. J'ai tenu la distance un peu moins de cinq minutes. Le temps de prendre deux photos… et puis aux abris !

La salle Jean Notté était bien sûr comble pour accueillir The Tellers. C'est-à-dire Ben Baillieux-Beynon au chant et à la sèche et puis Charles Blistin à la guitare électrique. Un duo soutenu par une section rythmique dont le drummer, souvent caché derrière un écran de fumée, était coiffé d'un superbe melon et arborait un tee-shirt à la gloire des Ramones. Il aurait pu jouer dans « Mary Poppins » ! Mais revenons-en à nos conteurs et leurs compos contagieuses et rafraîchissantes : le single « More », « I lie » et « Jacknife », on n'y a pas échappé. Comme dirait Karine, spontanées, leurs chansons possèdent toute la fraîcheur du groupe débutant passionné. Les rythmes sont soutenus, parfois interrompus, pour reprendre de plus belle, comme sur le disque. Ben présente ses chansons, mais on a parfois l'impression qu'il ne veut pas déranger ; et il parle si vite, qu'on ne comprend pas grand-chose à ce qu'il raconte. Heureusement, il se montre beaucoup plus convainquant au chant et à la six cordes. Qu'importe, l'ambiance est chaleureuse, le set bien ficelé et le public apparemment ravi. Que demander de plus ? Surtout de la part jeunes qui ont à peine 20 ans !

La palme de l'humour reviendra à Interlude (Sans avenir), un trio tournaisien qui se produisait en public pour la deuxième fois. Vêtus d'habits de moine, hyper maquillés, ils arrivent et repartent en agitant des crécelles comme des lépreux. Et sur scène, ils reprennent des standards du punk (« God save the queen », « Should I stay or should I go? » et j'en passe, même dans la langue de Voltaire) à l'aide d'un sousaphone, d'un ukulélé (mais aussi de toute une série de guitares ou de mandolines miniature) et d'une batterie électronique ; le tout entrecoupé d'interludes ( ?!?!?) théâtraux et surtout caricaturaux (une messe, de la cuisine, une dégustation de bières trappistes, etc.). Ah oui, et puis il y a Pierre qui chante avec un accent truculent du terroir. Le nom du groupe est sans équivoque, mais en programmant cet intermède au bar, les organisateurs avaient fait le bon choix…

Bien qu'affichant un look de cow-boys (le drummer est coiffé d'un chapeau semblable à celui que portait Artemus Gordon, dans la série les « Mystères de l'Ouest »), My Little Cheap Dictaphone n'émarge pas du tout à la musique country. Ou alors du bout des orteils, et dans l'esprit d'un Sparklehorse. Drivé par Redboy (il est également impliqué chez Holywood P$$$ Stars), le groupe compte déjà deux albums à son actif. Tour à tour vivifiante et électrique, subtile et lustrée, sa musique évolue entre rage et mélodie, entre allégresse (le single « Upside down ») et tragédie, entre rêve et rage, au sein d'un univers qui aurait pu naître d'une rencontre entre At The Drive In et Bright Eyes. Ou si vous préférez entre de la folk-pop soigneusement orchestrée et un indie rock décapant. Tout a long de son set, MLCD étonne par la maîtrise de son sujet. Sa musique est authentique, belle et envoûtante. Elle engendre même une multitude d'images et de sensations. En fin de parcours, Redboy passe au piano électrique, pour interpréter une compo majestueuse, dans un style me rappelant curieusement un certain Procol Harum (pas celui de « Whiter shade of pale », rassurez-vous !) Le meilleur concert du festival, il fallait s'en douter…

Trio strasbourgeois, The Astro Zombies pratique un psychobilly particulièrement nerveux. Un chanteur guitariste, un contrebassiste et un drummer. Les deux premiers déménagent littéralement sur les planches (et le mot est faible !) Leur look un peu rétro est accentué par le port de casquettes dignes des premiers films de Gabin. En outre, leur patronyme rappelle une vieille série B des 50's. Ils passent tous les styles et toutes leurs influences à la moulinette, même les rares qu'ils reconnaissent : les Meteors et Guanabat. La démarche est assez originale et plutôt sympa, mais après quelques titres on a la sensation qu'en appliquant une même recette aux différentes compos, elles finissent par souffrir d'une uniformité certaine. Dommage, car les musiciens ne manquent pas de talent…

Kofeee est une formation locale impliquant quatre musiciens dont les goûts (même vestimentaires !) sont diamétralement différents. Ce qui explique d'ailleurs pourquoi ils développent des projets parallèles. Le plus étonnant, c'est que la rencontre de toutes leurs influences (qui oscillent du hardcore au folk en passant par le jazz, la no wave, le métal, la prog, le psychédélisme, le post et le math rock, etc.) tient parfaitement la route. Et ne dérape jamais dans l'univers cérébral ou expérimental. Balaise (au propre comme au figuré), Seb joue de la guitare d'une manière très instinctive. Mais manifestement, c'est lui qui donne la voie à suivre, même si les autres musiciens n'hésitent pas à apporter leur coloration personnelle aux compos. Des compos plutôt bien construites, susceptibles de se complaire dans l'introspection avant de prendre du rythme, puis de s'abandonner dans une certaine violence sonore. Ah oui, Kofeee signifie 'Kilometers Of Electric Eclectic Elipses'. Tout un programme !

Bon, ben après ce concert, je me suis éclipsé. La fatigue et l'heure avancée ne me permettant plus de me concentrer, j'ai donc délégué le compte-rendu à Jean-Philippe (que je remercie vivement par ailleurs) pour la prestation de Crooner Mic Action. Et je m'en félicite. Pas pour la prestation du duo, mais simplement parce que l'un des deux était cagoulé. Une situation qui me révulse. A l'instar de toute personne atteinte d'un PTSD. Sans quoi, ces deux types se produisent debout, en costard/cravate et jouent de la guitare, le plus souvent en distorsion. Imprimée sur des rythmes syncopés produits par une boîte à rythmes, leur musique ressemble à une sorte de roots music revue et corrigée dans l'esprit de Bob Log III. Evidemment si leur humour est d'aussi mauvais goût, pas la peine de s'attarder sur leur sort.

En résumé, on peut affirmer que cette 5ème édition du d'Hiver Rock a été un franc succès. Et félicitations aux organisateurs pour ce qu'ils réalisent avec aussi peu de moyens financiers. A l'année prochaine !

 

 

Beaucoup moins de spectateurs lors de cette troisième journée. Faute de grosse tête d'affiche, plus que probablement. Aucune des formations programmées ce soir ne jouissant de la popularité des Kooks. Mais c'est souvent l'occasion de faire des découvertes…

On a retrouvé Blanche Neige ! D'origine pakistanaise, elle vit à Brighton, en Angleterre. En vérité, elle s'appelle Natasha Khan, drive un groupe qui répond au nom de Bat For Lashes et possède une voix remarquable dont le timbre rappelle tantôt Kate Bush, tantôt Björk, tantôt Sinead O' Connor. Et elle est très jolie (NDR : non, les membres de Spinto Band ne rôdaient pas dans les coulisses). Elle est fascinée par tout ce qui touche au surnaturel et le reflète à travers ses chansons qui relatent tantôt des contes de fées, tantôt des romances épiques. Elle est entourée de trois autres filles. Coiffées comme des indiennes, les quatre musiciennes se partagent une multitude d'instruments. Conventionnels (violons, basse, guitare, piano, claviers, accordéon, boîte à rythmes) et insolites (des percussions en tous genres et une mini harpe). Mais si la structure instrumentale tient parfaitement la route, les mélodies délicatement tissées nous plongeant au sein d'un climat où se mêle harmonieusement fantaisie, sensualité, innocence, mystère, inquiétude et passion, c'est surtout la voix de Natasha qui domine le sujet. Parfois on en a même la chair de poule. Le plus étonnant, c'est qu'elle avait pris froid, s'excusant auprès du public de son état de santé. Suis certain que dans la foule, il y avait centaines de chevaliers qui auraient accepté de jouer le rôle du Prince Charmant…

Fyfe Dangerfield s'assied au milieu de son armada de claviers. On dirait presque qu'il est dans un bunker, tant il est difficile de l'entrevoir au milieu de son attirail. Son timbre vocal âpre, chaleureux, légèrement opératique, vous hante, vous envoûte instantanément. Greig Stewart est aux drums. Sa manière un peu frénétique et désarticulée de jouer me fait parfois penser à Animal, le batteur fou du Muppets Show. MC Lord Magrão, le guitariste, ne tient pas en place une seule minute. On a même l'impression qu'il danse avec sa guitare, tout en la torturant. Aristazabal Hawkes se réserve la contrebasse. Elégante et sexy dans sa robe rouge moulante, cette très belle fille de type latino apporte une coloration jazzyfiante aux compos. Tout comme les deux cuivres, qui se sont postés à l'arrière de la scène. Et je dois avouer avoir été impressionné par leur set. Très en relief, énergique, riche, diversifié, il contraste totalement avec leur premier album (« Through the Windowpane ») dont la mise en forme a tellement été léchée, qu'il en est devenu insipide (NDR : à leur place j'irai casser la gueule au mec - le producteur ou l'ingénieur du son - qui a complètement bousillé leurs chansons). Alors surtout ne tenez pas compte de cet accident de parcours, Guillemots possède un potentiel inouï. Il l'a en tout cas démontré ce soir. Et si vous avez l'occasion d'aller les applaudir, ne les manquez sous aucun prétexte. C'est dit !

Love Is All est la formation dont toute la presse indie parle. Mais dont les journalistes n'ont pratiquement jamais rien entendu. Le quintet suédois vient pourtant de sortir un premier mini album (« Nine Times That Same Song »), mais pour l'instant, il n'est disponible qu'en import. Dirigé (NDR : et le mot est faible !) par la chanteuse Josephine Olausen (tout de noir vêtue, y compris la minijupe et les bas collants), une vocaliste/claviériste au timbre glapissant, strident, rappelant Karen O (Yeah Yeah Yeahs), Annabella Lwin (Bow Wow Wow), voire Poly Styrene (X-Ray Spex), L.I.A. implique également dans son line up un guitariste, un bassiste, un drummer et un saxophoniste. Combinant divers éléments qui oscillent du post punk à la new wave en passant par le Riot Grrrl et la no wave, leur musique ne manque ni d'énergie, ni d'enthousiasme. Dans ses moments les plus dansants, elle peut même faire penser aux B52's. Malheureusement, cette exubérance doublée d'excitation est tellement constante, qu'elle en finit par en devenir linéaire et surtout à lasser. Dommage, car l'ensemble pourrait franchement mettre le feu, s'il mettait un peu plus de variation dans son expression sonore. Ce n'est peut-être qu'une question de temps…

Il revenait à Midlake de clôturer cette soirée. Une formation texane (NDR : de Denton très exactement) dont les influences oscillent de Grandaddy aux Flaming Lips en passant par Coldplay. Enfin, c'est l'impression laissée par leur deuxième album, « The Trials of Van Occupanther », paru voici quelques mois. Sur scène le line up est constitué de cinq musiciens. Seuls le drummer et le claviériste se concentrent sur leur instrument. Les trois autres se partageant les claviers, la guitare électrique, la guitare sèche dont deux d'entre eux le chant (NDR : franchement le concert m'a tellement passionné que je n'en suis plus tellement sûr, mais la description doit être plus ou moins fidèle). Derrière le groupe, des clips vidéo sont projetés sur un écran. Certaines d'entre elles relatent des batailles de l'époque napoléonienne. Et régulièrement la pochette de leur dernier elpee s'intercale entre les minis films. L'essentiel de la concentration se focalise d'ailleurs sur cet écran, car la musique ne parvient pas à accrocher l'esprit. Et sans ses projections, on piquerait bien un petit roupillon. Vu la fatigue et l'heure avancée, si la salle avait été garnie de sièges cinéma, cela n'aurait pas fait l'ombre d'un pli. D'ailleurs aux deux tiers du set, j'ai pris la bonne décision de vider les lieux et de reprendre la route pour y retrouver mon lit…

jeudi, 09 novembre 2006 04:00

Festival les Inrocks : jeudi 9 novembre

Enormément de monde pour ce deuxième jour des Inrocks de Lille. Le premier s'était déroulé la veille à la Maison des folies de Wazemmes. Et beaucoup d'Anglais et surtout d'Anglaises avaient traversé la Manche pour assister au set des Kooks. De très jeunes britanniques ! Depuis tôt le matin elles étaient collées à la grille d'entrée pour pouvoir pénétrer dans la salle et s'installer le plus près possible du podium. Un engouement que l'on rencontre rarement sur le Vieux Continent. Par contre, le service de sécurité a confondu festival rock et meeting politique voire syndical. Le syndrome Sarkozy continue de faire des émules. Admettre les spectateurs frigorifiés au compte-gouttes m'a semblé quelque peu déplacé. Mais on peut le comprendre au vu des fouilles minutieuses réservées à la carte. Séparer ceux-ci en deux files : une pour les filles et l'autre pour les garçons m'a donné la nausée. Un comportement peu accueillant, c'est le moins que l'on puisse dire. On était même à la limite du déni de démocratie ! Faisant remarquer cette situation aux organisateurs, ce service d'ordre m'a même intimé l'ordre de la fermer. Qu'ils fassent leur boulot, d'accord ; mais faut pas prendre les gens pour du bétail. Ni pour des imbéciles. C'est sans doute ce qu'ils pensent des journalistes. A leurs risques et périls…

Il revenait à Mumm-Ra d'entamer la soirée. Six très jeunes insulaires issus de l'est du Sussex. De Bexhill-on-Sea, très exactement. Leur musique ? De la britpop dans la lignée de Snow Patrol, mais en plus brouillon. Le claviériste essaie bien de rendre l'expression sonore la plus homogène possible, mais il ne peut manifestement colmater toutes les brèches. James Arguile n'est pas un mauvais chanteur et son jeu de scène quelque peu théâtral rappelle parfois Jarvis Cocker. Mais leur style redondant finit par lasser. Franchement, sur la scène belge, il y a des groupes qui leur sont dix fois supérieurs…

La bonne surprise nous est venue de Boy Kill Boy. Enfin, pas tout à fait une surprise puisque ce quatuor londonien puise manifestement ses influences dans la musique des eighties. Et en particulier chez les Smiths et Julian Cope. Un peu comme The Killers, Bloc Party et Maxïmo Park. Chris Peck, le chanteur, possédant d'ailleurs un timbre fort proche de Paul Banks. Pourtant, BKB n'a pas trop bonne presse en Grande-Bretagne. La formation était-elle dans un état de grâce ? On n'en sait strictement rien. Une chose est sûre, leur set est très précis et libère une énergie pure. Les riffs sont efficaces et les mélodies hymniques, mélancoliques, contagieuses. En outre, le claviériste, qui assure également les backing vocaux, apporte une petite touche new wave à l'ensemble, de manière à alléger et surtout équilibrer une expression sonore susceptible de basculer à tout instant dans un climat ténébreux. Et heureusement, ce n'est jamais le cas.

Toute la presse branchée crie au génie en parlant de Spinto Band. Un combo américain issu de Willington, dans le Delaware, qui existe depuis déjà une bonne dizaine d'années. Un méga hit à leur actif : « Oh Mandy ! », que la formation va d'ailleurs interpréter au beau milieu de sa prestation. Une prestation guère convaincante, il faut l'avouer. Pourtant, leur power pop insouciante, sucrée, mélodique, contagieuse possède tous les atouts pour faire la différence. Evoquant même parfois les Posies voire Weezer. A moins que ce ne soit les Talking Heads. A cause de la voix nasillarde de Nick Drill, proche de David Byrne. En outre, les musiciens déménagent sur les planches. Parfois un peu trop. De petite taille (NDR : heureusement, ils ne sont que six !) ils usent et abusent de clichés : poses semi-convulsives, conjugaison de choeurs sur un même micro, etc., au point d'en oublier l'essentiel : la musique. Et finalement on en prend plein la vue, alors qu'il n'y a pas grand-chose à se mettre dans le tuyau de l'oreille. En résumé, Spinto Band est à Talking Heads ce que Clap Your hands Say Yeah est à James. Des hypes tout simplement ! Vous n'avez pas rencontré Blanche Neige ?

La tête d'affiche revenait incontestablement aux Kooks. Ils jouissent d'une incroyable popularité aux Iles Britanniques. Ce qui explique pourquoi l'Aéronef avait été envahi par l'Albion lors de cette soirée des Inrocks. Et surtout par des filles. Honnêtement en plus de 35 années de concerts, je n'avais vu ni entendu une telle hystérie émanant de fans. Peut-être lors d'un concert de T Rex. Mais c'était il y a bien longtemps. J'avais l'impression de revoir les images si souvent passées à la TV, en noir et blanc, des Beatles au milieu des sixties. Etonnant ! Ces aficionados connaissent toutes les chansons de leurs idoles par chœur, et les interprètent en même temps que Luke. Ah oui, mais le concert alors ? De bonne facture, sans plus. Les Kooks possèdent un énorme potentiel, mais ils sont encore très jeunes et doivent encore apprendre à le maîtriser. Luke passe successivement de la guitare électrique à la sèche. Le son est puissant. Même pour les compos les plus intimistes. Ce qui rend la prestation un peu trop linéaire. Coiffés de superbes chapeaux, Hugh Harris, le guitariste soliste et Max Rafferty, le bassiste, sont postés respectivement à gauche et à droite de Pritchard. Les tubes (toutes les compos sont des tubes !) s'enchaînent. Et manifestement, c'est en 'live' qu'on se rend compte de l'influence exercée par Police, époque « Regatta de Blanc », sur le groupe. Blanc comme le funk blanc ! En fin de set, l'intensité monte d'un cran. Et la ferveur du public n'y est pas étrangère. Conclusion, les Kooks accordent un rappel au cours duquel il interpréteront leur inévitable cover, « You make me crazy ». Et puis Luke de terminer son show debout sur les barrières 'nadar' devant un public conquis (NDR : celui des premiers rangs, of course…)

Cerise sur le gâteau, la troisième et dernière journée du festival D'hiver Rock accueillait Zita Swoon dans le cadre de sa tournée « A band in a Box ». Un concept dont le principe repose sur le désir de vouloir abolir la distance entre l'artiste et les spectateurs, en se produisant au milieu du public, avec le minimum de matériel possible. Une amplification réduite, quelques moniteurs et un light show limité à sa plus simple expression, au travers duquel la musique est proposée sous sa forme la plus dépouillée.

C'est entouré d'une foule en majorité assise sur le sol (NDR : on se serait cru revenu à l'époque des groupes prog du début des seventies) que Stef Kamil Carlens se présente, armé de sa guitare. Il est alors seul pour interpréter sa première chanson, « Hey you, whatsdoing ». Une ballade feutrée, intimiste, qui donne le ton de ce début de set. Le groupe entre ensuite en scène : Aarich Jespers aux drums, Bjon Erikson à la guitare ou aux claviers, Tomas de Smet à la basse ou à la contrebasse, Tom Pintens (un bonnet sur la tête) à la guitare, aux claviers ou à la clarinette, ainsi qu'un percussionniste disposant d'une panoplie d'instruments insolites. Sans oublier, bien sûr, les trois choristes. Les sœurs Gijsels. De jolies métisses, élégantes et sexy dans leurs longues robes fleuries et dont les voix gospel apportent une coloration savoureusement exotique à la musique de Zita Swoon. Bref, un régal pour les yeux et les oreilles. D'autant plus que le son est absolument parfait… Et toute cette équipe nous entraîne dans une ambiance soul, nightclubienne à travers « Intrigue », un morceau chanté dans la langue de Voltaire. Et c'est encore en français que Stef interprète « De quoi a besoin l'amour », une compo flamboyante au cours de laquelle Tom est passé à l'accordéon. A cet instant, Carlens a déjà abandonné sa six cordes depuis un bon bout de temps. Nonobstant l'alternance des climats, qui oscillent du jazz au rock en passant par le r&b, le swing et la pop, on sent que l'ambiance commence à  monter. Et ce n'est pas la cover acoustique du « By the rivers dark » de Léonard Cohen, plus proche d'un Peter Hammill que du poète canadien ou Stef jouant du mélocica à la manière du joueur de flûte d'Hamelin, qui tempère la montée de fièvre. Une fièvre communiquée par les vahinés qui invitent le public à se lever et à danser. Une invitation à laquelle il se plie de bonne grâce lors de l'inévitable « My bond with you and your planet : disco ». Stef tourne parfois autour du band en se servant d'un tambourin oriental (NDR : assez mal en point, il faut le reconnaître). Et c'est la fièvre lorsque le band s'attaque aux deux morceaux de Moondor Jr, « Jintro » et « The Ricochet », ce dernier s'achevant sur un tempo tribal digne de Santana. Le groupe retrouve alors une certaine quiétude pour attaquer les covers dont « You're a big girl » de Dylan, et en rappel le « Raining pleasure» des Triffids ou encore « The night » de Morphine. Le public est conquis par la prestation en tous points remarquable de Zita Swoon. Et dire que ce n'était pas sold out !...